mardi 17 janvier 2012

Mardi 17 janvier 2012 - Articles Midi-Libre Nimes suite Table Ronde en Préfecture du Gard le lundi 16 janvier 2012

La vie après la liquidation judiciaire de Paru Vendu

Social 
Licenciés l’automne dernier, d’anciens salariés se sentent complètement oubliés et ont touché très peu d’indemnités, voire aucune. Ce qui pourrait changer après la table ronde d’hier.
Depuis la liquidation judiciaire de Paru Vendu en novembre dernier qui a entraîné la suppression de 160 emplois dans le Gard suite à la décision du groupe Hersant média, une nouvelle table ronde a été organisée hier en préfecture (lire ci-contre). Comme en décembre dernier, une dizaine d’anciens salariés de Paru Vendu licenciés cet automne ont attendu dans le froid devant les grilles de la préfecture. Trois d’entre eux ont
bien voulu témoigner et décrire leur situation depuis la liquidation.
1 Marie-Claire Decorte, 47 ans, téléconseillère Mariée et mère de deux enfants, Marie- Claire Decorte, téléconseillère durant treize ans au sein de Paru Vendu, confie d’emblée : « Le mail pour dire que tout est fini est très mal passé. On est mis devant le fait accompli. Ce jour-là, je suis tombée du grenier à la cave. Depuis, nous sommes livrés à nous-mêmes.» À 47 ans, cette habitante de Montfrin a réussi à obtenir quelques informations par le biais d’anciens représentants du comité d’entreprise. « Individuellement, on ne peut entrer en contact avec l’administrateur judiciaire Me Balzac.» Début décembre, elle a enfin reçu la paye de novembre, enfin entre le 18 et le 30 de ce mois-là. « Depuis plus rien, je sais que certains collègues ont reçu des indemnités de Pôle emploi. Pour survivre, j’ai emprunté à ma famille. Mais il faut que ça se débloque vite car je suis dans la crainte de voir mes chèques bloqués. On va se battre jusqu’au bout, notamment pour toucher l’indemnité supra légale. Lors des trois derniers plans de sauvegarde pour l’emploi, elles ont été versées et pourquoi pas nous ?»
 2 Nadège Nouguier, 30 ans, télévendeuse Télévendeuse nîmoise durant dix ans à Paru Vendu, Nadège Nouguier se souvient elle aussi du choc de l’annonce de la liquidation de sa société par un simple mail. « On s’en doutait pourtant car on avait moins de lecteurs, aucune stratégie, aucun investissement dans internet. Et dire qu’en septembre dernier, lors d’une convention, on nous avait dit que nous étions les meilleurs !»
Du jour au lendemain, la télévendeuse se retrouve sans emploi, sans subside et sans information. « Quand on se retourne vers l’administrateur judiciaire, on n’a aucune réponse. J’attends toujours un contact de Pôle emploi, des nouvelles d’un cabinet de reclassement. Je n’ai pas de salaire, pas d’allocation. Je fais comment maintenant ?»
3 Olivier Flottes, 38 ans, conseiller Cet ancien conseiller en petites annonces de Paru Vendu, pacsé et père de deux enfants, décrit sa situation comme «un gros flou artistique avec un manque de communication de la part du groupe. On est complètement délaissé».
Il indique qu’il doit faire appel à sa famille pour joindre les deux bouts. «Je n’ai pas le choix. Il faut que je me débrouille pour faire patienter mes créanciers. Mais je n’ai pas touché d’indemnités et je n’ai décroché aucun rendez-vous avec Pôle emploi. » Déterminé à faire en sorte de toucher les indemnités supra légales, il indique qu’il va devoir déménager. Mais il n’oublie pas les gestes de solidarité entre anciens de Paru Vendu, ceux qui l’aident à tenir debout.
YAN BARRY
ybarry@midilibre.com

LES AVANCÉES
Emploi et formation
À l’issue de la table ronde qui a réuni hier en préfecture, Hugues Bousiges, préfet du Gard, des représentants du personnel, mais aussi de nombreux maires concernés, des représentants du conseil général, Pôle emploi, de la Direccte, sans oublier le député Jean-Marc Roubaud, il a été décidé de faire un effort sur l’accueil à Pôle emploi. Licenciés le 13 décembre dernier, les ex-salariés de Paru Vendu, soit de la Comareg mais aussi de Hebdoprint, devront voir leur dossier traité, avec rendez-vous à la clé, à partir de la semaine prochaine dans les agences de Pôle emploi. Il a été précisé que des forums de l’emploi, notamment celui de Nîmes des 22 et 23 mars, pourraient donner des solutions d’embauche. Le fonds d’industrialisation et de l’emploi devrait accélérer le dossier des reclassements, notamment auprès des anciens du centre d’appel nîmois de Paru Vendu.
Pour les ex-salariés d’Hebdoprint, ceux qui travaillaient aux imprimeries, la tâche s’annonce plus ardue. Pour le volet formation, des rendez-vous cruciaux seront pris la semaine prochaine. Le projet de reprise de l’imprimerie en Scop coopérative ouvrière est mal engagé. 
Indemnités
« Pôle emploi s’est engagé à verser les indemnités pour la période du 13 au 31 décembre même si aucun rendez-vous n’a été pris», a annoncé hier à la sortie de la table ronde Corinne Belongeot, représentante nationale du comité d’entreprise de la Comareg qui compte la société Paru Vendu. « Les soldes de tout compte seront envoyés d’ici fin janvier. Pour toucher les supra légales, la lettre envoyée à l’Élysée porte ses fruits et ça avance.»

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