mercredi 30 novembre 2011

La fin d'une grande histoire

La fin d'une grande histoire
Retour et explications avec Dominique Bernard sur le terrible épilogue de la Comareg.
Faute de moyens de trésorerie suffisants pour poursuivre l’activité du pôle Presse Gratuite d’Annonces, faute d’offres de reprise valable pour celui-ci, le tribunal de commerce de Lyon a dû mettre en oeuvre la procédure de liquidation de la Comareg et d’Hebdoprint.


Comment est-on arrivé à cette situation!?
Dominique Bernard!: «!Cette situation que le Groupe regrette profondément, après les nombreux efforts entrepris, depuis deux ans, par la Direction et les salariés et compte tenu des conséquences qu’elle induit pour chacun des collaborateurs concernés, est la résultante de divers facteurs. La brutalité de la crise économique de 2008-2009, l’effo
ndrement des investissements publicitaires et des annonces dans les 3 secteurs clé de Paru Vendu (emploi, immobilier, automobile) et l’accélération sans précédent de la migration du marché internet qu’elle a entraînée, ont bouleversé en quelques mois le modèle économique de la presse gratuite d’annonces.

« Nous avons tout tenté »
Difficile d’admettre cette triste fin, surtout quand on s’est battu pour que ne s’achève pas dans la douleur une histoire qui était avant tout humaine. Car il y avait à la Comareg un esprit, une solidarité faite d’engagement, de performances, d’efforts et de joies partagées. Ce qui rend le constat aujourd’hui encore plus dur à supporter. « Nous n’ avons pas réussi mais nous avons tout essayé confie avec amertume Dominique Bernard. La liquidation aurait pu être envisagée il y a un an, mais cela aurait été injuste si nous n’avions pas tout tenté. Jamais nous n’avons baissé les bras et quinze jours avant la fin, nous nous battions toujours ardemment. Nos efforts ont en effet été constants et je rappelle qu’ a l’issue de l’audience du tribunal de commerce du 29 septembre GHM apportait encore 14 millions d’euros de trésorerie. Mais voilà, compte tenu de ses propres contraintes financières, le Groupe ne pouvait faire plus pour l’exploitation du pôle de Presse Gratuite d’Annonces. Ou c’était mettre en péril sa situation et celle de ses autres activités dans la Presse Quotidienne Régionale . C’était exposer 4000 salariés. La procédure a été très brutale et très juridique et le calendrier rapide, ce qui n’a fait qu’accentuer la dureté de la décision, insupportable pour tous ceux qui ont fait la Comareg. Au moins avons nous conscience d’avoir tout tenté…!»

Tous les acteurs du secteur ont connu dans cette même période d’importantes difficultés et tenté de s’adapter!: Spir (Ouest-France)!: plan de sauvegarde de l’emploi, fermetures d’éditions et de halls petites annonces, cession du contrôle du site leboncoin.fr S3G (Sud-Ouest)!: plan de sauvegarde de l’emploi puis liquidation. C’est dans ce contexte, et confronté à des niveaux de pertes importants, que GHM avait, après avoir mené 2 plans de sauvegarde de l’Emploi (PSE) en 2009 et réduit ses effectifs de plus de 500 personnes, lancé en 2010 un plan de refondation de son pôle PGA, avec l’ambition de relancer son activité. Ce plan s’est notamment traduit par les mesures suivantes!: -Placement en redressement judiciaire de Comareg (société éditrice de ParuVendu) et procédure de sauvegarde pour Hebdoprint (filiales prépresse et imprimeries)!; -Ouverture de nombreux chantiers opérationnels!: réorganisation des forces commerciales sur le territoire, refontes du journal papier et du site internet, mise en place de la gratuité des petites annonces particuliers sur internet (etc.)!; -Adaptation des effectifs et PSE pour près de 700 collaborateurs.
Ces mesures d’urgence devaient permettre une refonte en profondeur du modèle économique du pôle PGA vers un modèle multi-canal. L’objectif était de soumettre dans une seconde étape au Tribunal de Commerce de Lyon, fin novembre, un plan de continuation de l’activité. Si ces mesures avaient produit des premiers résultats (hausse du trafic sur le site internet, réduction des coûts etc.), le chiffre d’affaires de la Comareg ne s’est pas redressé à un rythme suffisant. Ainsi, le pôle PGA présentait un déficit prévisionnel de trésorerie trop important au regard des moyens financiers dont dispose GHM, qui n’était pas en mesure de ce fait de présenter un plan de continuation ».

Il n’y avait pas d’autre piste, tout était misé uniquement sur les mesures d’urgence!?
Dominique Bernard! : «!GHM avait pris, depuis plus d’un an, de nombreux contacts avec d’éventuels partenaires et/ou repreneurs pour l’activité Presse Gratuite d’Annonces. Trois acteurs industriels et huit fonds d’investissements étudiaient encore le dossier les dernières semaine. De son côté, sollicitée par GHM, la Caisse des Dépôts et Consignation Entreprises filiale de la Caisse des Dépôts indiquait qu’elle était prête à investir 10 à 20M euros, en tant qu’actionnaire minoritaire, aux côtés d’un nouvel opérateur industriel. Cependant, aucune des entreprises ou fonds d’investissements contactés n’ont souhaité donner suite. Lors de son audience du 29 septembre, le Tribunal de commerce de Lyon avait fixé au 25 octobre la date limite de réception par les administrateurs judiciaires des offres de reprise. Aucune offre de reprise recevable n’avait été formulée à cette date. Les 3 offres reçues par le Tribunal de Commerce, dans le détail!: reprise du site de Dijon et de 2 salariés!; reprise du site internet et de 11 salariés par un fond de placement!; reprise de l’activité print avec 500 salariés Comareg et 150 salariés Hebdoprint.
Les deux premières offres concernaient un périmètre d’activité trop limité pour pouvoir être considérées comme des offres de reprise. La troisième, à condition d’être complétée, notamment sur le plan financier, aurait pu servir de base à un plan de cession, mais ses initiateurs ont fait savoir le 27 octobre qu’ils la retiraient.!» 

C’était donc le couperet pour ParuVendu, La fin de l’aventure pour la petite annonce papier!?
Dominique Bernard!: «!Le nombre très limité de marques d’intérêt et l’absence d’offre de reprise recevable traduisent les grandes difficultés du marché de la presse gratuite d’annonces et ses perspectives difficiles. Internet aurait pu présenter une voie possible de développement, mais le modèle papier de la petite annonce semble lui condamné. En tout état de cause, une migration complète du pôle Presse Gratuite d’Annonces sur internet aurait impliqué une transformation totale de l’organisation de l’entreprise et une réduction drastique de ses effectifs. L’exemple des concurrents montre qu’ils fonctionnent désormais sur internet avec 200 à 300 collaborateurs, pas avec 1650.!»

Propos recueillis par Jean-Marie Gautier - Photos : DR

COMMUNIQUE DU NPA - 30NOV2011


lundi 28 novembre 2011

La liquidation de la Comareg empoisonne le Groupe Hersant Média - Une affaire Hersant est en train de naître

La liquidation de la Comareg empoisonne le Groupe Hersant Média - Une affaire Hersant est en train de naître

lundi 28 novembre 2011
Détenu par les héritiers de feu papivore Robert Hersant, le Groupe Hersant Média traverse une passe difficile. Son ancienne vache à lait, la Comareg, a été liquidée, laissant 1.650 salariés au chômage.
La liquidation de la Comareg, filiale de presse d’annonces gratuites du Groupe Hersant Média (27 quotidiens régionaux), qui signe le plus important plan social de l’année en France avec 1.650 salariés licenciés, n’a pas fini de faire parler d’elle.
Et si après « l’affaire Tapie », la France était frappée par « l’affaire Hersant », va même jusqu’à lancer un banquier ? La question peut surprendre mais de plus en plus de voix s’élèvent contre le rôle du groupe Hersant dans cette liquidation. D’autant que la facture de la liquidation de l’éditeur du journal gratuit de petites annonces « ParuVendu » pourrait être élevée.
« Le cumul, entre les plans sociaux et la liquidation, la Comareg et son imprimerie Hebdoprint, qui employaient il y a encore trois ans 3.200 salariés, coûtera plus de 100 millions d’euros répartis entre l’État et les entreprises via les AGS », calcule un ancien cadre du groupe.

FINANCEMENT DES MESURES

Les politiques s’en mêlent également. Le président socialiste de la région Champagne-Ardenne, Jean-Paul Bachy, a interpellé le 21 novembre par courrier le ministre du Travail et de l’Emploi, Xavier Bertrand, pour avoir des précisions sur l’engagement de l’État vis-à-vis des salariés concernés.
Même requête de Catherine Vautrin, député UMP de la Marne, qui a demandé vivement au ministre lors d’une séance à l’Assemblée : « Quelles mesures seront prises pour accompagner au mieux les salariés, et qui assumera le financement de ces mesures ? ».
Sur le financement, « c’est l’État qui va financer », a assuré Xavier Bertrand. « Scandaleux », dénonce un cadre de la Comareg. « La famille Hersant a touché de la vente du « Figaro » à Dassault en 2002, plus de 1,3 milliard d’euros. Tous les héritiers Hersant, Philippe en tête, qui n’est autre que le PDG de GHM et vit en Suisse, sont des exilés fiscaux, et ils n’ont donc pas payé d’impôt sur cette vente. Aujourd’hui, c’est le contribuable français qui va payer un plan social estimé à des millions d’euros."
Des accusations qui font bondir l’entourage de Philippe Hersant, PDG et premier actionnaire de GHM. « On n’avait pas d’autre choix », s’insurge un proche. Quant aux charges selon lesquelles GHM se serait payé sur la bête, « depuis 2003, nous avons versé 53 millions d’euros à la Comareg dont 30 millions pour la seule année 2011 », répond-il. Mais surtout, « contrairement à ce que certains politiques affirment, Hersant Média n’a jamais reçu un centime d’euro de dividende de la Comareg », s’emporte-t-il.
Reste qu’aujourd’hui, la Comareg n’est plus et Hersant est montré du doigt comme celui qui fait payer ses erreurs à l’État. GHM estime avoir tout fait pour sauver sa filiale de presse gratuite et que, n’étant pas le seul responsable de la chute de la Comareg, les banques comme l’État doivent participer à l’effort. « Quand la Comareg a été rachetée en 2003 à Vivendi pour 120 millions d’euros, il y avait une dette de 70 millions d’euros qui a été par la suite fondue dans les 215 millions de dette de GHM », explique le groupe.
L’éditeur de « ParuVendu », numéro un avec 19 millions d’exemplaires distribués par semaine, était alors la machine à cash du groupe. Mais la concurrence du Web et la migration des petites annonces sur la Toile stoppent cette belle machine. La Comareg connaît, à partir de 2008, une lente descente aux enfers. Et surtout, que « les banques prennent une partie de la paume, à hauteur de 70 millions d’euros, n’a rien de choquant », insiste un proche de Philippe Hersant.
Pour l’heure, GHM a d’autres préoccupations. Il tente depuis plus d’un mois de trouver un accord avec les 17 banques à qui il doit plus de 200 millions d’euros. Conditions sine qua non pour rapprocher GHM avec le belge Rossel et donner naissance au troisième groupe de presse régionale en France.
Une nouvelle réunion est prévue ce lundi avec les banques.
Par Sandrine Bajos, La Tribune

vendredi 25 novembre 2011

Compte rendu commun de la visite au Président de Région Languedoc-Roussillon du 25NOV2011

Bonjour à tous,
Grâce à la mobilisation des Élus Gardois et de la section cantonale du Parti Socialiste, nous nous sommes rendus ce vendredi 25 novembre 2011 à Montpellier ou la délégation des salariés d' HEBDOPRINT (Maria VOLPONI, Jean-Paul FABRE, Dominique GALLERON) accompagné de Joseph FERRE (Secrétaire de Section PS Canton Villeneuve) a été reçue à l'Hôtel de Région par le DirCab Stéphane GOZLAN et notre camarade Karine MARGUTTI (Conseillère Régionale) auxquels s'est joint quelques instants le Sénateur et Président de Région Christian BOURQUIN.
Au cours de l'entretien qui a duré 1h30 la délégation a exposé la situation des salariés et fait un rapide mais précis historique du dossier.
Un échange très constructif avec des propositions concrètes que l 'on peut résumer ainsi avec l'accord du Sénateur et Président de Région Christian BOURQUIN.
  • Une interpellation, urgente sera faite auprès du Président de la République ,de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
  • Une coordination va être entreprise auprès des quatre autres Présidents de Région concernées par cette affaire pour définir des actions communes et concertées
  • Une aide juridique sera recherchée dès lundi pour permettre une analyse complète des actions entreprises à l'encontre des salariés et de l'entreprise, vérifier la légalité des mesures prises par le Groupe HERSANT et faire l'accompagnement pour les actions a venir.
  • La recommandation d'interpeller Monsieur CASTEIX Conseiller Social du Président de la République à l’Élysée mais aussi conseiller Régional du Languedoc Roussillon.Cette action sera aussi faite par la Présidence de Région dans les tous prochains jours
Les interlocuteurs ont démontré une vraie préoccupation et une parfaite compréhension du système utilisé par le Groupe HERSANT et ont bien saisi la forme sauvage et violente de la cessation d'activité et des conséquences dramatiques pour les salariés
Le Sénateur et Président de Région Christian BOURQUIN sera attentif a l'évolution de ce dossier .
La création de l'Association des salaries créée des le début de cette semaine a été considérée comme indispensable pour un bon déroulement des actions à venir et il a été salué la dignité des salaries qui font face à cette situation.
Le projet de reprise a été évoqué avec l’hypothèque commerciale, a être ou pas levée dans les jours qui viennent, et qui conditionne la continuité ou pas de ce projet de SCOP.
En conclusion un contact positif qui s'inscrit dans la durée et ce dès ce lundi pour faire le debriefing sur les contacts pris dans le week-end avec les autres régions, le conseil juridique et l’établissement des courriers y compris la préparation de la question au sénat
Cordialement
Pour la Délégation des Salariés
Jean-Paul FABRE
Pour le Parti Socialiste Canton de Villeneuve
Joseph FERRE

Demande de Table Ronde Président du Conseil Général du Gard


jeudi 24 novembre 2011

HEBDOPRINT au Conseil General

Chères et Chers Camarades
J'ai passe aujourd'hui la matinée de ce mercredi 23 novembre a Nîmes avec une délégation de HEBDOPRINT menée par Maria VOLPONI qui se rendait au rendez vous avec Damien ALARY le Président du Conseil Général du Gard
Ce rendez vous a été possible grâce a l'intervention rapide de nos camarades Alexandre PISSAS et Karine MARGUTTI suite a l'AG de Mardi matin 22 Novembre.Notre camarade Patrice PRAT de son coté a saisi les instances politiques comme il s'y était engagé.La répartition des rôles entre nos camarades démontre une grande efficacité
Demandé en début d'apres midi nous avions la réponse en milieu après midi avant la tenue du Secrétariat Fédéral ou je n'ai pu annoncer ce rendez vous car je restais en a ttente de confirmation de Jean Paul quand a l'acceptation de la délégation.
Confirmation a été donnée a 22h09 par mail de Jean Paul
Notre camarade Nicolas CADENE avec nous depuis le début de notre action a été sollicité pour nous rejoindre a NÎMES comme membre de la coordination.
Nous avons été reçu par Emily PAGES Directrice du Cabinet et Magali MONTICELLI ainsi que par un cadre technique.Le Président ALARY a consacré 1/2 heure a l'écoute de la problématique posée par ces licenciements.Il a montré tout son intérêt a aider ce dossier et va saisir le Préfet de Région pour l'organisation d'une table ronde.
Apres un exposé très complet de la situation par Maria VOLPONI un dialogue constructif s'est déroulé entre les participants et un dossier a été remis
ALARY a par ailleurs recommandé de faire vérifier la légalité des mesures appliquées au personnel ainsi que de la procédure suivie.
Il a aussi indique que le CG pourrait s'impliquer dans la démarche de reprise de la société sous forme de SCOP des l instant ou le projet tiendrait la route.Il a mis les services du CG a la disposition de la délégation et une réunion est prévue avec la Fédération des SCOP qui sera contacte par le CG dans la journée.
Le CG va préparer un communique de presse sur le dossier et adresser des courriers aux Préfets concernés avec des éléments que fournira HEBDOPRINT.
Nous sommes restés 2h.et sommes conscients que le temps joue contre nous même si les initiatives prises peuvent permettre de gagner un peu de temps vis a vis du Liquidateur qui sera convié au tour de table organisé par le Préfet.
Un élément important a été développé c'est la nécessite d'une coordination sur les 5 régions concernées par ce problème.ALARY s'est montré favorable a être moteur dans cette coordination avec pour ce qui le concerne les Conseils Généraux concernés.
Le Président de Région sera mis au courant de notre démarche au CG et il nous recevra grâce la aussi à l'action de Karine ce Vendredi a 16h a l'Hotel de Région
Jean Paul FABRE fera un compte rendu a la réunion de vendredi matin a l 'imprimerie.
Nous avançons et restons raisonnablement confiants si l'hypotheque commerciale est levée ce dont s'emploie activement les membres de la direction.
Amitiés Socialistes
Joseph.A.FERRE
Secrétaire de Section

mardi 22 novembre 2011

Lettre à Maitre WALCJACK du 22NOV2011

Lettre d'intention de reprise partielle...

MARSACTU : Où va le Groupe Hersant Média, actionnaire de la Provence ?

Où va le Groupe Hersant Média, actionnaire de la Provence ?


Philippe Hersant
L’avenir du Groupe Hersant Média (GHM) – un des principaux groupe de presse régionale en France et actionnaire de La Provence – est en train de se jouer en ce moment au ministère de l’Economie et des Finances. Encore hier, la négo a duré toute la journée à Bercy, mais aucun accord n’a été trouvé. Les données du deal sont connues : GHM étranglé par une dette bancaire de 200 millions d’euros, cherche à fusionner une partie de ses actifs (La Provence, Nice Matin, Corse-Matin, l’Union de Reims, l’Est Eclair, l’Aisne Nouvelle), avec le groupe Belge Rossel qui apporterait de son côté ses 65% de la Voix du Nord et du Courrier Picard, dans une société commune détenue à 50/50 par les deux groupes, mais qui serait managée par les Belges.
C’est Jean-Marie Messier, l’ex-patron de Vivendi et aujourd’hui reconverti en banquier d’affaires dans sa boutique Messier Maris et associés, qui est à la manoeuvre pour le compte de Philippe Hersant, actionnaire majoritaire et « chef de famille » dans GHM. Cet ancien inspecteur des finances connait par coeur les haut-fonctionnaires de Bercy et les 17 banquiers de GHM – dont la BNP et Natixis – qui sont en face de lui dans la négo. Dans cette partie de poker chacun essaie de faire pression comme il peut. Les fuites sont nombreuses, et les rumeurs courent les salles de rédaction.
Le spectre du dépôt de bilan
Vendredi dernier, la journaliste média de La Tribune Sandrine Bajos lançait une vraie bombe en annonçant qu’un dépôt de bilan de GHM, faute d’avoir trouvé un accord entre GHM et ses banquiers était possible. Car les belges de Rossel veulent bien des actifs de GHM, mais pas de ses dettes. Du coup, Messier et Hersant font pression sur les banquiers pour qu’ils s’assoient sur une partie des 200 millions. Mais le timing est très mauvais pour le clan Hersant.
Car entre-temps, leur filiale de presse gratuite, la Comareg vient d’être liquidée, entrainant le licenciement de 1600 salariés. Et les Hersant semblent trainer des pieds pour participer à l’indemnisation de leurs ex-salariés, notamment en allant au-delà de leurs indemnités légales, malgré des engagements qui auraient été pris auprès de Xavier Bertrand, ministre du Travail, comme le dénoncent les syndicats de la Comareg sur leur blog crée pour l’occasion.
Les confettis de l’Empire
Mais sous pression, le résident fiscal suisse Philippe Hersant semble avoir mis un peu d’eau du lac Léman dans son fendant. D’abord il aurait accepté de mettre en vente une partie de ses titres de presse d’Outre-Mer, les confettis de l’Empire, aux Antilles, à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie, qui ne font pas partie du deal belge et étaient destinés au départ à rester aux mains des Hersant. On ne connait pas la valeur de ces titres ultra-marins, car le groupe s’est toujours refusé de communiquer ses chiffres, mais ils sont réputés être toujours rentables, même si le robinet à pub des institutions territoriales de ces Dom et Tom, qui s’est déversé à flot pendant des années dans les pages de ces journaux s’est largement fermé ces dernier mois. La crise n’est pas moins forte au soleil.
La difficulté consiste donc à trouver, et rapidement, un acheteur pour des médias qui sont bien loin des investisseurs basés en métropole et dont les potentiels repreneurs locaux sont peu nombreux. C’est alors très difficile aujourd’hui de savoir si cette vente se ferra et combien elle pourrait rapporter à GHM. Pas de quoi donc rassurer les banquiers.
Autre piste, annoncée cette semaine par la Lettre A, qui verrait Philippe Hersant racheter les 20% des actions que GHM détient dans Edition Suisse Holding, un petit groupe de presse helvète très rentable, de 75 millions d’euros de CA dont il détient à titre personnel les 80 % restant. Cette opération pourrait rapporter entre 10 et 15 millions d’euros à GHM. A condition que Hersant trouve le cash pour financer cette opération. Et les banquiers, y compris, suisses ne sont évidemment pas hyper chauds pour financer ce type de montage.
J3M à la manoeuvre
Le dernier des scénarios et le plus probable aujourd’hui serait que Rossel rachète directement à GHM son pôle Est (l’Union de Reims, l’Est Eclair, l’Aisne Nouvelle), puis l’apporte ensuite à la société commune avec GHM, ce qui amènerait du cash immédiatement pour désendetter le groupe Hersant. Plus en confiance grâce à ce premier chèque, les banquiers pourraient alors également accepter aussi d’échanger leur dette contre du capital de la nouvelle société. Dans ce cas de figure, Hersant se trouverait alors minoritaire dans le tour de table, et perdrait définitivement le contrôle de l’ensemble après en avoir déjà abandonné le management. Un scénario que veut absolument éviter Philippe Hersant, et qui compte sur la légendaire créativité financière de son banquier Messier, pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être.
Les Belges sont en position de force et ils le savent, et veulent aller vite car ils ont vu tourner de très grands oiseaux sombres ces derniers jours autour de la rue de Presbourg, siège parisien de GHM. Comme David Montgomery par exemple, l’ancien patron du fonds d’investissement anglais spécialisé dans les médias locaux Mecom, qui cherche à monter un tour de table pour racheter GHM, si l’opération belge n’aboutissait pas.
Bon courage donc à Jean-Marie Messier qui après avoir été surnommé J2M, puis J6M ( Jean-Marie Messier Moi-Même Maitre du Monde) , peut aujourd’hui se faire appeler J4M, pour Jean-Marie Messier of Marseille, car en parallèle du dossier GHM, le banquier est aussi en train d’aider la CMA CGM, autre grand employeur marseillais, à essayer de se sortir de la nouvelle tempête financière et économique qui fait de nouveau rage quai d’Arenc. Mais ça c’est une autre histoire, à suivre aussi prochainement sur Marsactu.
Un lien La carte des journaux de métropole du Groupe GHM, cliquer sur les points ( en bleu les titres rentables, en rouge ceux en pertes) pour connaitre leurs chiffres de diffusion et de CA :

vendredi 18 novembre 2011

Délégation reçue par madame France HENRY-LABORDÈRE Conseillère Technique auprès du Président de la République « Emploi, travail, formation professionnelle »

Suite à la visite du Président de la République dans le Vaucluse ce jour, une délégation d'HEBDOPRINT a pu être reçue par sa Conseillère Technique « Emploi, travail, formation professionnelle » Madame France HENRY-LABORDÈRE, en compagnie du Directeur de la DIRECCTE du Vaucluse (ex-Inspection du Travail) monsieur Richard LIGIER et en compagnie d'une responsable de la Préfecture
La Délégation HEBDOPRINT était composée de Maria VOLPONI, Directrice des imprimeries HEBDOPRINT, Jean-Paul FABRE, secrétaire du CHSCT HEBDOPRINT, Dominique GALLERON et Frédéric DEVILLENEUVE, délégués du Personnel.
Nous avons pu exposer suite à la réponse de Xavier BERTRAND lors de la question orale posée par madame Catherine VAUTRIN, Vice-présidente de l'Assemblée nationale, députée UMP notre ressenti sur cette liquidation inique dont nous avons fait l'objet. Madame la conseillère dit avoir connaissance de notre dossier ainsi que le Directeur der la DIRECCTE qui est en liaison permanente avec la DIRECCTE de Lyon.
Nous avons bien insisté sur le fait que la demande formulée par Xavier BERTRAND à Philippe HERSANT d'abonder un fond de 5,5 millions d'euros, alors que ce dernier réclame un effacement de plus de 120 millions de sa dettes aux banques, était trop faible. Effet double peine : tenant compte d'une part de la violence de cette décision liquidative et le fait que notre convention collective est très désavantageuse. Donc le Code du Travail s 'appliquant, les indemnités de licenciement étaient très minces. De plus vu la spécificité de nos métiers, les âges des personnels concernés, une reconversion complète devait être envisagée tenant compte de l'absence de postes disponibles dans nos corps de métier. Tenant compte de cela et de la limite des 15 euros/heures ainsi que de la durée prévisible des reconversions de faire un effort au niveau du CSP pour prendre en charge intégralement le montant des formations à venir.
Un échange fructueux et constructif s'en est ensuite déroulé entre les participants étudiant les différentes possibilités qui pouvaient s'offrir à nous. Maria VOLPONI a pu, en tant que membre de la Direction, apporter tous les éclairages demandés par Madame la Conseillère Technique. Nous avons insisté sur le point que cette liquidation arbitraire n’a pas tenu compte que certaines publications sont rentables, que le PSE en cours n’est pas achevé et que les quatre imprimeries sont en parfait état.
Nous avons également appuyé la demande du CE qui se tenait à Lyon en même temps que cet entretien en appuyant la demande de 10.000 euros par salarié en « supra-légales » ainsi que la prise en charge, en CSP ou en ARE de la prise en charge totale des formations.
Nous sommes convaincus vu la durée de l'entretien, la connaissance du dossier par les participants, que ce dossier est suivi de prés par la Présidence de la République

Compte Rendu Comite Entreprise -18nov. 10h

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mercredi 16 novembre 2011

Midi Libre - Aux Angles, la tension monte chez les salariés d'Hebdoprint

Aux Angles, la tension monte chez les salariés d'Hebdoprint

KATHY HANIN
16/11/2011, 06 h 00
Pour faire pression, les salariés envisagent d'occuper l'imprimerie.
Pour faire pression, les salariés envisagent d'occuper l'imprimerie. (Photos KATHY HANIN)
Moi, je me bats pour ma survie, pour mon avenir. On a été sacrifié. Hersant, lui, il ne risque pas de finir dans une caravane comme moi !" La voix est vibrante d'émotion et de colère contenues. La cinquantaine de salariés d'Hebdoprint, réunie hier dans les locaux de l'imprimerie autour des élus locaux venus apporter leur soutien, applaudit. La détresse est palpable. Dans quelques jours, les 80 salariés des Angles recevront leur lettre de licenciement. Comme les 1 150 employés de la Comareg qui éditait le journal d'annonces gratuites Paru Vendu et les 500 des trois autres imprimeries Hebdoprint, deux sociétés du Groupe Hersant Média placées en liquidation judiciaire."Notre présence est plus qu'un témoignage de soutien et d'indignation, face à cette brutalité, vous devez rester soudés et nous, nous allons relayer votre parole au plus haut niveau de l'État", a assuré le conseiller général Patrice Prat, qui n'hésite pas à dénoncer "un sabotage organisé". Avec son collègue Alexandre Pissas, ils vont demander que la Cour des comptes se penche sur l'usage des fonds public fait par le groupe Hersant : "Il a touché 200 M€ d'aides directes au moment du rachat de la Comareg. Où est cet argent ?"
Dans l'immédiat, alors que le tout dernier comité d'entreprise est prévu vendredi, à Lyon, les salariés s'inquiètent de leurs indemnités de licenciement et de formation ou de reclassement. "On part avec le minimum. Après vingt-cinq ans de boîte, je vais toucher 13 000 €", s'énerve Jacky, chauffeur-livreur. Hier, les élus au chevet d'Hebdoprint ont aussi promis d'aider les salariés à toucher des supra-légales (lire encadré). "Tout ça, c'est du blabla avant les élections. Pour nous, c'est trop tard, on est abandonné", lance Khalid désabusé. Dominique, qui travaille comme secrétaire depuis trente ans, renchérit : "Je ne me vois aucun avenir. À plus de 50 ans, se reconvertir mais dans quoi ? Mon mari aussi travaille à Hebdoprint depuis trente ans. Qu'est-ce qu'on va devenir ?"
Dans quelques jours, les scellés devraient être posés pour empêcher l'accès à l'imprimerie, "sauf si on occupe le site, tranche Gérard. La rotative, c'est notre dernier trésor, notre arme." "Depuis trente-quatre ans, elle ne s'est jamais arrêtée de tourner. Ne plus l'entendre, ça fait mal au ventre", raconte Jean-Paul Fabre, le secrétaire FO du comité d'hygiène et de sécurité.
"Jusque-là, on a été digne et calme mais s'il le faut, on va s'énerver pour se faire entendre et respecter", lance Olivier. Ce matin, les salariés ont prévu une assemblée générale pour décider d'éventuelles actions. La tension pourrait bien monter d'un cran.

MIDI LIBRE - LES ANGLES - 16 NOVEMBRE 2011


vendredi 11 novembre 2011

La Provence 11 novembre 2011


Midi-Libre le 11 novembre 2011

Hebdoprint continue le combat

KATHY HANIN
11/11/2011, 06 h 00
Les salariés d'Hebdoprint ont tracté sur le marché de Villeneuve.
Les salariés d'Hebdoprint ont tracté sur le marché de Villeneuve. (© D.R)
Le plus gros plan social de l'année en France .» Le titre claque en rouge sur le petit journal ParuVendu de quatre pages distribué hier matin sur le marché de Villeneuve pour alerter la population sur les 1 650 licenciements de la Comareg et d'Hebdoprint, le pôle de presse gratuite du groupe Hersant Média. Ce journal, comme un SOS, est sans doute le dernier à sortir des rotatives de l'imprimerie située aux Angles, où toute activité a cessé depuis la liquidation judiciaire prononcée le 3 novembre dernier par le tribunal de commerce de Lyon. Une imprimerie d'où partaient 2,8 millions d'exemplaires chaque semaine.
Une trentaine de salariés ont aussi défilé symboliquement rue de la République, à Avignon, avant qu'une délégation soit reçue par le cabinet du maire Marie-Josée Roig. "Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur cette gabegie. 1 650 chômeurs de plus ce n'est pas rien. Le Vaucluse et le Gard paient un lourd tribut avec 200 emplois, sans oublier les 73 licenciés de juin 2011, ni les emplois induits, comme les transporteurs", explique Jean-Paul Fabre, le secrétaire du comité d'hygiène et de sécurité d'Hebdoprint.
Pour les salariés, qui continuent de se retrouver tous les jours à l'usine pour se soutenir, c'est "le flou artistique le plus complet, résume Christophe Wenger, le délégué FO. Sur le montant des indemnités, les reclassements, les formations qualifiantes, une éventuelle reprise, nous n'avons aucune information".
"Le liquidateur judiciaire nous a juste dit que nous étions dispensés de travailler à partir de ce soir (hier, Ndlr)", annonce Jean-Paul Fabre, qui pense que des scellés seront bientôt posés sur l'imprimerie, ce qui obligerait les salariés à se retrouver dans une salle que la mairie d'Avignon veut bien mettre à leur disposition.
En attendant les lettres de licenciement qui devraient partir le 19 novembre, certains ont déjà fait leurs comptes : "Après vingt-cinq ans de travail, je toucherai autour de 10 000 € d'indemnité, les plus récemment embauchés n'auront pas plus de 4 000 €." Alors que chômage et récession obscurcissent l'horizon, les salariés d'Hebdoprint peinent à s'imaginer un avenir.

mardi 8 novembre 2011

MEDIAS - L'HUMANITE le 08 novembre 2011


Médias - le 8 Novembre 2011
Presse écrite

1 650 salariés liquidés par le journal Paru Vendu

Mots clés : presse écrite,
La liquidation judiciaire du journal de petites annonces Paru Vendu et de son 
imprimerie, Hebdoprint, provoque le plus gros plan social français depuis deux ans.
C’est le plus gros plan social des deux 
dernières années : la liquidation judiciaire du journal Paru Vendu jette sur le pavé 
1 650 salariés. 1 650 salariés, après une première étape de plan social qui avait déjà 
touché 758 personnes, en 
février dernier.
Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé, jeudi dernier, la liquidation judiciaire de la Comareg, qui éditait Paru Vendu, et de sa filiale d’impression Hebdoprint. Les administrateurs judiciaires ont toutefois donné un délai de quinze jours aux salariés, pour voir si un repreneur, même 
salarié, se manifesterait. « Mais vu nos primes de licenciement, c’est assez improbable », note un syndicaliste. Deux usines d’imprimerie, à Lommes et à côté de Reims, sont occupées depuis jeudi dernier. « La désespérance s’installe. Ce sentiment est accru parce que cette liquidation se fait dans un grand silence médiatique. Et aussi parce que, entre le moment de la prise de décision et la réalisation effective de la liquidation, il y a eu vraiment peu de temps », analyse Jean-Paul Fabre, syndicaliste à 
Hebdoprint, membre du comité d’entreprise. En tout état de cause, l’administratrice judiciaire Laurence Lessertois a estimé jeudi dernier que « l’entreprise ne répond plus aux défis technologiques et a perdu du temps à une époque ».
Victime directe de la concur-rence d’Internet, Paru Vendu, dont le chiffre d’affaires flirtait avec les 348 millions d’euros en 2008, a accusé une perte net de 30,9 millions d’euros en 2009. La Comareg, qui édite le journal, était en redressement judiciaire et 
Hebdoprint, filiale d’impression, en sauvegarde judiciaire depuis le 20 novembre 2010.
Paru Vendu est un journal de petites annonces payantes, qui compte près de 200 éditions locales. Créé en 1968, il a été, après moult cessions, vendu à Philippe Hersant, en 1988, pour 120 millions d’euros. Une belle affaire pour le pôle de presse d’Hersant, réfugié fiscal en Suisse. Parce que, à l’époque, Paru Vendu est leader sur le marché des petites annonces. Las, depuis 2008, concurrence d’Internet oblige, les petites 
annonces payantes ne font plus recette, et « la direction, autiste, a refusé de prendre à temps 
les virages nécessaires », s’agace Jean-Paul Fabre. Propos complété dans les Échos par 
Michel Moulin, ex-dirigeant de la Comareg : « La direction de l’époque a baissé la qualité du papier, coupé les tirages sans le dire aux clients, cessé de distribuer dans les boîtes aux lettres au profit des présentoirs : c’est ça qui a tué la Comareg ! »
Les plans sociaux se succèdent : les salariés étaient 
3 000 entre la Comareg et sa 
filiale d’impression, Hebdoprint, ils n’étaient plus que 1 650 en septembre dernier. En tout état de cause, reste le sentiment amer, chez les salariés, d’un immense gâchis… et d’une grande précipitation dans cette opération de liquidation.
Caroline Constant

vendredi 4 novembre 2011

MARSACTU -Les salariés d’Hersant n’iront pas tous au paradis (fiscal) 4 novembre 2011


Les salariés d’Hersant n’iront pas tous au paradis (fiscal)


La dernière une de Paru Vendu.
Le plus grand plan social depuis deux ans. 1650 salariés licenciés. Voilà l’exploit que vient de réaliser Philippe Hersant, le patron et actionnaire du Groupe Hersant Média (GHM), suite à la liquidation hier après-midi à Lyon de la Comareg, sa filiale de presse d’annonces, qui édite notamment le gratuit Paru-Vendu.
Une information dont vous n’entendrez sans doute pas vraiment beaucoup parler dans La Provence, dont l’actionnaire est également GHM, même si plusieurs dizaines de salariés de Paru-Vendu basés à Marseille sont également concernés. Et une annonce faite quelques jours du projet de regroupement de La Provence et de Nice Matin avec le groupe belge Rossel, l’éditeur en France de La Voix du Nord. Un scénario à la grecque pour GHM. Et qui pourrait avoir des incidences sur ce futur deal « belge ». Retour sur une descente aux enfers.
2003, 2008 : la belle affaire
On s’en souvient : fin 2007, Philippe Hersant fait une belle opération en rachetant La Provence et Nice Matin au groupe Lagardère pour 160 millions d’euros. Au nez et à la barbe de plusieurs autres acheteurs dont le fonds d’investissement anglais Mecom, spécialisée dans la presse locale. Un beau coup. A l’époque, comme le rappelait récemment la Lettre A, tous les grands banquiers de la place faisaient la queue rue de Presbourg à Paris, au siège de GHM pour financer cette acquisition.
« La fine fleur de la finance était alors impressionnée par le magnifique cash-flow de la Comareg« . Ce leader de la presse gratuite en France avait été racheté en 2003 par France-Antilles, comme s’appelait alors le Groupe Hersant Média. La Comareg (« Communication pour les Marchés Régionaux ») est une véritable success-story française. C’est Paul Dini, un jeune HEC stéphanois qui invente ce concept de journal hebdomadaire d’annonces gratuites en 1968, en lançant le premier numéro dans la ville de Grenoble, le « 38″.
Le succès est rapide, les villes s’ouvrent les unes après les autres , le 74 à Annecy, le 69 à Lyon… Un empire de la presse gratuite se crée en quelques années. Après l’avoir introduit en Bourse, Paul Dini la cèdera en 1988 au groupe Havas, que son actionnaire Vivendi vendra rapidement à la Socpresse, pour terminer dans l’escarcelle de Philippe Hersant qui l’achètera en 2003, pour 120 millions d’euros. A l’époque une très, très belle affaire là aussi.
Les héritiers du Papivore
Premier beau deal pour celui qui à l’époque n’est qu’ »un fils de ». Son père Robert Hersant, surnommé le « Papivore », a régné pendant des années sur la presse française, nationale et locale. Le Figaro, l’Aurore, France-Soir, le Dauphiné Libéré… tout ça c’est RH. A sa mort ses nombreux héritiers, nés de trois mariages différents, récupèrent l’empire, mais aussi les dettes qui vont avec. Car RH, a toujours eu le carnet de chèque facile, malgré des journaux souvent déficitaires. Ses banquiers, compte-tenu de sa très forte influence politique – il fût longtemps député – n’osaient pas vraiment lui refuser grand chose.
La plus importante filiale, la Socpresse qui édite entre autres le Figaro, le Dauphiné Libéré, Presse Océan est cédée à Serge Dassault pour payer les droits de succession et les enfants du Papivore conservent de leur côté France-Antilles, une autre branche de l’empire qui possède des journaux dans l’outre-mer comme La Dépêche de Tahiti, le Journal de l’Ile de la Réunion, ou France-Antilles Martinique et Guadeloupe, qui a donné son nom au groupe. Mais aussi des actifs dans la presse quotidienne régionale en métropole : L’Union de Reims, Paris-Normandie et l’Est Eclair.
Plus belle la vie
France-Antilles, détenu donc par les héritiers de RH qui placent à sa tête leur cousin, l’énigmatique Philippe Hersant. Un drôle de patron de presse qui fuit les journalistes, semble être d’une timidité maladive, et qui vit planqué dans une très belle propriété au bord du Lac Léman, car son goût immodéré pour la discrétion et pour les chocolats l’a poussé à devenir résident Suisse en 2003. Il a en a profité pour faire un peu de shopping et se constituer sans ses cousins un sympathique petit groupe de presse « Editions Suisse Holdings ».
En ce début d’année 2008, tout va donc très bien pour Philippe Hersant : il est en train de se construire un beau groupe de presse régionale, avec la prise de La Provence et de Nice Matin, il investit dans les télévisons locales, à Grenoble, à Nîmes, mais aussi à Marseille où le quotidien de l’avenue Salengro détient 17 % de LCM, rachetés aussi au groupe Lagardère.
La Comareg continue elle de faire remonter beaucoup de cash à la holding GHM. C’est l’Istréen Michel Moulin, qui après avoir revendu son groupe de presse gratuite Paru-Vendu à Philippe Hersant prend la tête de la Comareg. Cet ancien joueur de foot, qui rêve de racheter l’OM – et est aujourd’hui patron du 10 Sport – est un commercial né. Bonne pioche là aussi pour Hersant. Il ne publie pas ses chiffres, mais son groupe n’est pas très loin du milliard de chiffre d’affaires en 2007. La vie est belle.
Le feu au Lac
Pas pour longtemps, car le feu commence à couver de l’autre côté du Lac. Réfugié dans son exil suisse, accroché à ses cash-flow, Hersant ne s’aperçoit pas que sa vache à lait est malade, attaquée par les nouveaux acteurs de l’Internet. En quelques mois, Le Bon Coin, Seloger.com, vont récupérer le business des petites annonces. Elles sont publiées gratuitement, alors qu’elles restent payantes dans Paru-Vendu et le web permet une rapidité de diffusion et une audience bien supérieures à celles du papier.
La crise n’arrange pas les choses qui plombent aussi ses quotidiens régionaux. Les patrons giclent. Dans la holding Frédéric Aurand, le président du directoire, est remplacé par Dominique Bernard. Les PDG de Nice Matin et de La Provence sont aussi remerciés. Michel Moulin quitte la Comareg, où les plans sociaux se succèdent. De 3000 salariés en 2008, ils ne sont plus que 1650 en 2011. Mais les pertes s’accumulent et les banquiers s’agitent, Hersant risquant de ne pas pouvoir rembourser sa dette de près de 250M€.
Il faut vendre rapidement des actifs pour faire rentrer du cash. Le Journal de l’ïle de la Réunion est cédé. Puis Médiapost, une filiale de la Comareg, les télés locales et une participation dans le Républicain Lorrain. Mais ce n’est évidemment pas suffisant face aux 20M€ de perte d’exploitation de la Comareg en 2009. La vache à lait est devenue un boulet, qui risque d’entrainer GHM vers le fond. En ce début de l’été 2011 le groupe est au bord de l’agonie. Les banquiers, dont ceux de BNP et de Natixis sont de plus en plus nerveux.
Un trait sur la dette
Philippe Hersant va alors vite se réfugier chez les énarques de Bercy, au ministère de l’Economie et des Finances, au CIRI (comité interministériel de restructuration industrielle), qui a pour mission d’essayer de sauver du naufrage les entreprises en grande difficulté de plus de 400 salariés. Son plan est le suivant : apporter ses actifs « sains », c’est à dire La Provence, Nice Matin et l’Union de Reims à une société commune avec le belge Rossel, qui apporterait lui les 65% qu’il détient dans la Voix du Nord. Et créer ainsi le 3e groupe français de presse régionale, détenu à 50/50 avec les Belges mais dont le management serait confié à ces derniers. Le problème est que Rossel ne veut pas récupérer les dettes de GHM dans la corbeille de la mariée.
Philippe Hersant demande donc au Ciri de faire pression sur ses banquiers afin qu’ils acceptent d’abandonner 100M€ de dette, soit à peu près la moitié. C’est ça ou le chaos. Le fameux scénario à la grecque. Et forcément il fait beaucoup tousser. Sachant qu’ il va y avoir de la casse sociale. Et de la grosse. Car chacun sait que la Comareg va mourir, puisqu’aucun repreneur sérieux ne s’est manifesté. Et comme Hersant ne veut plus renflouer sa filiale de presse gratuite, la liquidation est inévitable, et c’est l’Etat qui risque de devoir en partie supporter les coûts liés à la fermeture.
Le patron de Bercy François Baroin a beau être le maire de Troyes, siège de l’Est Eclair, un des quotidiens de GHM, beaucoup à Bercy commencent à trouver l’addition un peu lourde à avaler. Surtout quand elle est présentée par un résident fiscal suisse. Car le scandale n’est pas loin. On ne peut sans doute pas reprocher à Philippe Hersant de n’avoir pas réussi à sauver la Comareg. Les autres groupes de presse gratuite en France ont eu les mêmes difficultés. S3G, filiale du groupe Sud-Ouest, a déposé son bilan l’an dernier. Spir – le concurrent bâti par Claude Léoni, un entrepreneur de la région (son siège est toujours aux Milles), et aujourd’hui propriété de Ouest-France – s’est pour l’instant tiré d’affaire grâce à la vente de sa participation pour 200M€ qu’il détenait dans leboncoin.fr, et grâce à 20 minutes, dont le groupe Aixois possède 50%
Philippe qui pleure, Hersant qui rit
En revanche à l’heure où 1650 salariés vont être mis au chômage, pas mal de gens – à Paris, à Bercy et au siège de plusieurs banques, ainsi qu’à Lyon au tribunal de Commerce qui va suivre la liquidation de la Comareg trouvent  anormal que Philippe Hersant ne mette pas aussi la main à la poche à titre personnel. Patron, il a toujours bénéficié en France d’une partie du milliard d’euros annuels « d’aides à la presse », grâce aux impôts des contribuables français, mais il préfère à titre personnel la douceur de la fiscalité helvétique et gérer son petit groupe de presse suisse qui lui avec près de 90 millions de francs suisse de chiffre d’affaires se porte comme une Edelweis au printemps.
Et pendant que Hersant pleure à Bercy, les patrons de ses journaux suisses, comme L’Impartial, La Côte où le Nouvelliste, font le tour du Lac Léman pour expliquer que les deux dossiers sont étanches, comme le déclarait l’an dernier Jacques Richard l’administrateur délégué de Editions Suisse Holdings au journal Le Temps « ESH présente un chiffre d’affaires consolidé de 93 millions de francs. Et nous avons un cash-flow plus que correct. Je pense qu’il se situe dans le trio ou le quintette de tête du secteur de la presse. Je vous assure qu’il n’y a pas de vase communicant avec GHM.» Les 1650 nouveaux chômeurs de la Comareg apprécieront.

jeudi 3 novembre 2011

Mauvaise nouvelle pour l'emploi dans le Gard

Mauvaise nouvelle pour l'emploi dans le Gard, le célèbre journal gratuit de petites annonces est mis en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce

http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=iWOcNIA1VSQ
 Manifestation des salariés de ParuVendu après l'annonce de la liquidation par le tribunal de commerce de Lyon le 03 novembre 2011.

http://www.youtube.com/watch?v=4ayeq_lw59M&feature=endscreen&NR=1

Quelques photos de la manifestation 03/11/2011