Hebdoprint continue le combat
Le plus gros plan social de l'année en France .» Le titre claque en
rouge sur le petit journal ParuVendu de quatre pages distribué hier
matin sur le marché de Villeneuve pour alerter la population sur les 1
650 licenciements de la Comareg et d'Hebdoprint, le pôle de presse
gratuite du groupe Hersant Média. Ce journal, comme un SOS, est sans
doute le dernier à sortir des rotatives de l'imprimerie située aux
Angles, où toute activité a cessé depuis la liquidation judiciaire
prononcée le 3 novembre dernier par le tribunal de commerce de Lyon. Une
imprimerie d'où partaient 2,8 millions d'exemplaires chaque semaine.
Une
trentaine de salariés ont aussi défilé symboliquement rue de la
République, à Avignon, avant qu'une délégation soit reçue par le cabinet
du maire Marie-Josée Roig. "Nous voulons alerter les pouvoirs publics
sur cette gabegie. 1 650 chômeurs de plus ce n'est pas rien. Le Vaucluse
et le Gard paient un lourd tribut avec 200 emplois, sans oublier les 73
licenciés de juin 2011, ni les emplois induits, comme les
transporteurs", explique Jean-Paul Fabre, le secrétaire du comité
d'hygiène et de sécurité d'Hebdoprint.
Pour les salariés, qui continuent de se retrouver tous les jours à
l'usine pour se soutenir, c'est "le flou artistique le plus complet,
résume Christophe Wenger, le délégué FO. Sur le montant des indemnités,
les reclassements, les formations qualifiantes, une éventuelle reprise,
nous n'avons aucune information".
"Le liquidateur judiciaire nous a
juste dit que nous étions dispensés de travailler à partir de ce soir
(hier, Ndlr)", annonce Jean-Paul Fabre, qui pense que des scellés seront
bientôt posés sur l'imprimerie, ce qui obligerait les salariés à se
retrouver dans une salle que la mairie d'Avignon veut bien mettre à leur
disposition.
En attendant les lettres de licenciement qui
devraient partir le 19 novembre, certains ont déjà fait leurs comptes :
"Après vingt-cinq ans de travail, je toucherai autour de 10 000 €
d'indemnité, les plus récemment embauchés n'auront pas plus de 4 000 €."
Alors que chômage et récession obscurcissent l'horizon, les salariés
d'Hebdoprint peinent à s'imaginer un avenir.
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