vendredi 11 novembre 2011

Midi-Libre le 11 novembre 2011

Hebdoprint continue le combat

KATHY HANIN
11/11/2011, 06 h 00
Les salariés d'Hebdoprint ont tracté sur le marché de Villeneuve.
Les salariés d'Hebdoprint ont tracté sur le marché de Villeneuve. (© D.R)
Le plus gros plan social de l'année en France .» Le titre claque en rouge sur le petit journal ParuVendu de quatre pages distribué hier matin sur le marché de Villeneuve pour alerter la population sur les 1 650 licenciements de la Comareg et d'Hebdoprint, le pôle de presse gratuite du groupe Hersant Média. Ce journal, comme un SOS, est sans doute le dernier à sortir des rotatives de l'imprimerie située aux Angles, où toute activité a cessé depuis la liquidation judiciaire prononcée le 3 novembre dernier par le tribunal de commerce de Lyon. Une imprimerie d'où partaient 2,8 millions d'exemplaires chaque semaine.
Une trentaine de salariés ont aussi défilé symboliquement rue de la République, à Avignon, avant qu'une délégation soit reçue par le cabinet du maire Marie-Josée Roig. "Nous voulons alerter les pouvoirs publics sur cette gabegie. 1 650 chômeurs de plus ce n'est pas rien. Le Vaucluse et le Gard paient un lourd tribut avec 200 emplois, sans oublier les 73 licenciés de juin 2011, ni les emplois induits, comme les transporteurs", explique Jean-Paul Fabre, le secrétaire du comité d'hygiène et de sécurité d'Hebdoprint.
Pour les salariés, qui continuent de se retrouver tous les jours à l'usine pour se soutenir, c'est "le flou artistique le plus complet, résume Christophe Wenger, le délégué FO. Sur le montant des indemnités, les reclassements, les formations qualifiantes, une éventuelle reprise, nous n'avons aucune information".
"Le liquidateur judiciaire nous a juste dit que nous étions dispensés de travailler à partir de ce soir (hier, Ndlr)", annonce Jean-Paul Fabre, qui pense que des scellés seront bientôt posés sur l'imprimerie, ce qui obligerait les salariés à se retrouver dans une salle que la mairie d'Avignon veut bien mettre à leur disposition.
En attendant les lettres de licenciement qui devraient partir le 19 novembre, certains ont déjà fait leurs comptes : "Après vingt-cinq ans de travail, je toucherai autour de 10 000 € d'indemnité, les plus récemment embauchés n'auront pas plus de 4 000 €." Alors que chômage et récession obscurcissent l'horizon, les salariés d'Hebdoprint peinent à s'imaginer un avenir.

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