mercredi 27 février 2013

Mercredi 27 Février 2013 - LeMonde.fr/AFP - Hersant Media : la reprise du groupe par Tapie définitivement actée

Hersant Media :
la reprise du groupe par Tapie
définitivement actée

Le processus d'entrée au capital du Groupe Hersant Media (GHM) de Groupe Bernard Tapie (GBT) et de renégociation de la dette bancaire de GHM a été achevé ce mercredi 27 février. L'aboutissement de ce processus permet à GHM d'effacer les 215 millions d'euros d'endettement que le groupe avait initialement contracté auprès de 17 banques.

La reprise du groupe par la famille Hersant et l'homme d'affaires Bernard Tapie- est désormais définitivement actée. Trois des héritiers Hersant d'un coté et M. Tapie de l'autre contrôlent donc à parité GHM et notamment La Provence, le groupe Nice-Matin et les journaux d'outre-mer Antilles et Nouvelles Calédonie.
"GHM a réalisé ce matin les opérations nécessaires au versement de la somme de 51 millions d'euros à ses banques créancières à titre définitif et forfaitaire, a précisé GHM. Préalablement à ce versement, une augmentation du capital de GHM a été réalisée à parité par la famille Hersant et le Groupe Bernard Tapie qui détiennent désormais 50 % chacun du groupe."
Le Monde.fr avec AFP |  

mardi 26 février 2013

Mardi 26 Février 2013 - IMMEDIAS - Tapie, en colère, paye, en urgence, les salaires de février, à Nice Matin et La Provence!


Tapie, en colère, paye, en urgence,
les salaires de février,
à Nice Matin et La Provence!

Droits Réservés

On ne croyait pas le groupe Hersant en si piteux état. Et Bernard Tapie, lui-même, n’imaginait pas des comptes à ce point dégradés. C’est ainsi que le propriétaire de La Provence et de Nice Matin, qui ne décolère pas, a fait hier, en toute urgence, un chèque, non prévu dans les accords signés, de 4,3 millions d’euros, afin que les salaires de février des employés et journalistes de ces deux quotidiens, ainsi que des frais d’avocats, non réglés, soient versés.
L’homme d’affaire marseillais est ainsi tombé des nues en découvrant tout simplement que les caisses de ces deux titres étaient vides ! En privé, ce dernier, qui attend son heure, dit ne pas vouloir en rester là. Et les semaines qui suivent devraient voir la température grimper entre le « papivore » et Philippe Hersant.

jeudi 21 février 2013

Jeudi 21 Février 2013 - ASSEMBLEE NATIONALE - PROPOSITION DE RÉSOLUTION tendant à la création d’une commission d’enquête sur les conditions et les effets de la cession du Groupe Hersant Média

EXPOSÉ DES MOTIFS
MESDAMES, MESSIEURS,

Le 14 janvier 2013, le Tribunal de commerce de Paris a homologué l’accord de conciliation conclu le 19 décembre 2012 qui a conduit à la cession du pôle sud du Groupe Hersant Média regroupant les titres La Provence, Nice-Matin, Corse-Matin, Var-Matin ainsi que des journaux de Nouvelle-Calédonie et des Antilles.
De nombreuses zones d’ombres planent sur cet accord, lequel entérine l’abandon, par les banques prêteuses, de créances évaluées à 165 millions d’euros....

....En effet, et sans être exhaustif, comment est-il possible que les 17 banques créancières abandonnent 165 millions d’euros, malgré la gestion chaotique de l’actionnaire depuis plusieurs années ? Comment est-il possible que ces prêts aient pu être consentis sans qu’aucune garantie n’ait été prise sur les biens personnels des membres de la famille de l’actionnaire emprunteur, français mais domiciliés fiscalement en Suisse et au Royaume-Uni ?....

... La commission aura à connaitre aussi des conditions de l’achat, de la gestion et de la faillite de la COMAREG par le Groupe Hersant Média et s’intéressera aux 115 millions d’euros de pertes pour l’Association pour la gestion du régime de Garantie des Salaires (AGS) dans le cadre du plan social de la COMAREG....

... La commission devra également vérifier la façon dont les parties prenantes à la reprise ont abordé le risque COMAREG pour lequel l’une d’entre elles ne s’estime pas concernée...


lundi 11 février 2013

Lundi 11 Février 2013 à Marseille Marsactu, Le Ravi et Médiapart vous invitent à La Criée

INVITATION
Pour défendre la liberté d'expression

de la part de Marsactu,
Le Ravi et Médiapart le 11 février 2013
à la Criée à Marseille

Depuis des semaines, la ville ne parle plus que de ça : Bernard Tapie a mis la main sur La Provence et s'apprête à fondre sur la ville. Pour défendre la liberté d'expression, Marsactu, Le Ravi et Médiapart s'unissent et proposent une grande soirée de débat, le 11 février prochain, à 20 heures, à La Criée. Lecteurs de Marsactu, Le Ravi, Médiapart et de notre Blog "Avenir Presse Publications", vous y êtes les bienvenus.


Marseille est capitale européenne de la culture. La ville se rêve (ou cauchemarde) son avenir en métropole. Et pourtant, à quinze mois des élections municipales, flotte dans l'air comme un parfum de déjà-vu. Dans quelques jours, si l'information se confirme, Bernard Tapie doit amarrer son yacht - le Reborn - au quai de la Fraternité. "Un petit bateau de 14 mètres... de large", aime-t-il à plaisanter. Bernard Tapie est de retour en ville. En posant 25 millions sur la table, il a fait son entrée dans le groupe Hersant et fait main basse sur La Provence et les autres titres du Sud. Son retour est un mauvais présage pour la démocratie locale et la liberté d'expression.
Pour lancer le débat et l'ancrer dans le réel, Marsactu, le mensuel Le Ravi et Médiapart ont décidé eux aussi de s'amarrer dans le Vieux-Port en proposant une grande soirée de débat le 11 février prochain, à 20 heures à La Criée. Pour nous, journalistes et Marseillais, l'arrivée de Tapie n'est pas une affaire de gros sous qui ne concerne que des grands groupes aux mœurs très privés. Cette affaire est publique car elle concerne en premier lieu les contribuables français. C'est avec 402 millions d'euros d'argent public que Bernard Tapie a pu renflouer ses caisses. Et c'est avec cet argent-là qu'il a pu aider le groupe Hersant et son PDG, exilé fiscal en Suisse, à faire la nique aux banquiers.
Déjà, la justice enquête sur les conditions de l'arbitrage financier qui ont permis à l'homme d'affaires de retrouver sa surface financière. Prochainement, une commission d'enquête parlementaire va tenter de faire la lumière sur les conditions du rachat des titres du pôle sud du groupe Hersant. Nous, journalistes de médias indépendants, tentons à notre mesure d'éclairer ce moment de la vie locale. Mais, au-delà, cela nous concerne tous, lecteurs, citoyens, élus.
Dans quelques mois, la campagne des élections municipales va battre son plein. Qu'il soit ou non candidat, la présence même de Bernard Tapie dans le jeu politique contribuera à polluer un débat déjà empoisonné par les relents de corruption de l'affaire Guérini. Alors que Marseille se débat déjà dans la misère, que son image est durablement endeuillée par les règlements de compte, nos trois médias, Marsactu, Le Ravi et Médiapart, ont décidé d’organiser une soirée exceptionnelle en défense de l’information indépendante et de la liberté du débat public au Théâtre de La Criée, le lundi 11 février, à 20 heures. Outre Edwy Plenel et Laurent Mauduit de Médiapart, Michel Gairaud du Ravi, des journalistes marseillais, de nombreuses personnalités et représentants associatifs seront invités à intervenir.
Venez nombreux, l
'entrée est libre et sans réservation.
Par La rédaction, le 4 février 2013

mercredi 6 février 2013

Mercredi 06 Février 2013 - Le Monde - Dossier TAPIE/HERSANT (3pages)


© Le Monde

Dossier Hersant-Tapie:

M.Montebourg saisit la justice AUJOURD’HUI Selon une information révélée par Le Monde, le Groupe Hersant Média (GHM), qui vient de céder à Bernard Tapie le contrôle de La Provence et de NiceMatin, fait l’objet d’une enquête préliminaire de la brigade financière.GHM est soupçonné d’«abus de biens sociaux» au préjudice des sociétésdu groupe. Les policiers vont notamment enquêter sur des transferts entre le groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir). Le ministreArnaud Montebourg est à la manoeuvre sur ce dossier : estimant que la gestion de GHM était jugée contestable, il a saisi le procureur de Paris dès le mois de décembre. D’autre part, le député Patrick Mennucci va soumettre au vote de l’Assemblée nationale le principe de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’acquisition des journaux du Sud par Bernard Tapie. Pendant ce temps, l’homme d’affaires prend en main sa nouvelle acquisition et cherche un patron des rédactions pour La
Provence et Nice Matin........

Mercredi 06 Février 2013 - MarsActu - Casse-tête pour la commission d'enquête sur Tapie et GHM


Casse-tête pour la commission d'enquête sur Tapie et GHM

Entre deux séances houleuses à l'Assemblée sur le mariage pour tous, le député socialiste Patrick Mennucci a mis la dernière main à la résolution demandant une commission d'enquête parlementaire sur les conditions de l'entrée de Bernard Tapie au capital du Groupe Hersant Médias. Pour l'heure, le texte est entre les mains des juristes du groupe socialiste pour éviter d'empiéter sur la justice.
Cette dernière est en effet passée à la vitesse supérieure concernant plusieurs affaires incidentes au dossier. Depuis septembre 2012, trois juges du pôle financier parisien conduisent une information judiciaire pour "usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit" concernant les conditions de règlement du litige qui opposait Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais. Fin janvier, la brigade financière a mené des perquisitions aux domiciles de Bernard Tapie et de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard.
Cette enquête s'intéresse donc à l'origine du retour de fortune de Bernard Tapie qui lui ont permis de réaliser son entrée dans le capital de GHM. Concernant la famille Hersant, comme l'a révélé Le Monde, le parquet de Paris vient de confier à la brigade financière une enquête préliminaire concernant des soupçons "d'abus de biens sociaux". Or, si cette dernière procédure prospère et débouche sur une information judiciaire, cela réduirait d'autant le périmètre de la commission d'enquête parlementaire. Le député socialiste reconnaît que "la porte est étroite" mais se dit confiant : "La commission d'enquête parlementaire a toujours sa raison d'être notamment concernant les conditions de liquidation de la Comareg".

Par Benoît Gilles, le 6 février 2013

mardi 5 février 2013

Mardi 05 Février 2013 - TV5 MONDE - Hersant Média dans le collimateur de la justice, Tapie dans celui du Parlement

Hersant Média dans le collimateur de la justice, Tapie dans celui du Parlement

PARIS (AFP) - 05.02.2013 16:21 - Par Laurent HOUSSAY

Après la demande d'une commission d'enquête parlementaire sur le rachat de plusieurs journaux par le tandem Hersant-Tapie, c'est aujourd'hui la justice qui s'interroge et lance une enquête préliminaire sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du groupe de presse avant son changement de propriétaire.
Après la demande d'une commission d'enquête parlementaire sur le rachat de plusieurs journaux par le tandem Hersant-Tapie, c'est aujourd'hui la justice qui s'interroge et lance une enquête préliminaire sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du groupe de presse avant son changement de propriétaire.
Cette enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris et porte notamment sur des transferts financiers entre le Groupe Hersant Média (GHM) et les héritiers de l'empire de presse.
La décision du Parquet fait suite à un "signalement" du ministre Arnaud Montebourg, qui aurait lui même été informé par le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), l'organisme chargé d'étudier des entreprises en difficultés, selon Le Monde qui a révélé l'affaire. M. Montebourg s'est refusé à tout commentaire.
Le Parquet a été informé début novembre 2012, alors que se profilaient les premières offres de reprise de GHM au bord de la faillite.
Bernard Tapie, finalement repreneur aux côtés de la famille Hersant, estime "impossible" que le CIRI "d'aujourd'hui puisse balancer des informations confidentielles sur une entreprise malade qui vient le voir pour être soignée". "Une telle délation serait contraire à la mission du CIRI et signerait la fin de la relation de confiance entre les entreprises et les pouvoirs publics", a dit l'homme d'affaires à l'AFP.
Les enquêteurs s'intéressent notamment au sort du golf Robert Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir), propriété personnelle de feu Robert Hersant tombé dans l'escarcelle de GHM .
"GHM avait une avance en compte courant de 15 M€ sur sa filiale propriétaire du Golf Robert Hersant. Le 30 novembre 2011, les actionnaires familiaux ont remboursé 10 millions à GHM pour le compte de la société propriétaire du golf", explique-t-on de source proche de GHM, le tout validé par les commissaires aux comptes.

Favoritisme

"Les 5 millions restants ont été considérés comme représentant la contre-partie de l'utilisation par GHM du Golf pour des opérations de promotion et de relations publiques des activités du groupe et notamment de la Comareg" (journaux gratuits), selon cette même source qui souligne que toutes ces opérations "ont été expressément débattues lors des réunions tenues sous l'égide du CIRI en octobre et novembre 2011, sans remarque particulière du CIRI".
Le célèbre golf, qu'avait fait aménager feu Robert Hersant, a finalement été racheté le 30 novembre 2011 par un des fils du "papivore", Éric Hersant, pour 3,5 millions d'euros.
Par ailleurs, à la demande du député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci, une commission d'enquête parlementaire doit être mise en place courant février pour étudier les mécanismes ayant conduit au rachat par Bernard Tapie de la moitié des titres de GHM pour 25 millions d'euros.
M. Tapie avait qualifié de "tartufferie" le lancement d'une enquête parlementaire et les questions autour de la reprise de GHM. "Ce n'est que la reprise des délires de Mennucci qui n'intéressent que lui", a-t-il commenté.
La commission d'enquête doit aussi se pencher sur un éventuel favoritisme (toujours démenti par GHM) au profit de l'offre Tapie-Hersant et au détriment du groupe belge Rossel, un temps intéressé par les actifs de GHM. "Il n'y avait pas d'offre de Rossel qui soit ferme, globale et financée, alors que l'offre de M. Tapie l'était et que les fonds étaient placés sous séquestre", a répété la direction de GHM.
Enfin l'enquête, selon M. Mennucci, devrait remonter à la question des emprunts réalisés par GHM en 2007 pour racheter des journaux et s'intéresser aussi à la Comareg, groupe de gratuits repris par GHM et victime d'une retentissante faillite au bout de deux ans.
© 2013 AFP

Mardi 05 Février 2013 - Le Point.fr - Groupe Hersant : la commission d'enquête parlementaire en place courant février

Groupe Hersant : la commission d'enquête parlementaire en place courant février

La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux.

La commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les conditions de la reprise du Groupe Hersant Médias (GHM) devrait être en place au cours du mois, a indiqué mardi son instigateur, le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci. La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux, et la commission "dans le mois de février doit être constituée", a dit le parlementaire marseillais, tandis que l'on apprenait l'ouverture en parallèle par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux présumés dans la gestion de GHM.
Cette préliminaire "confirme ce que je pense", a dit Patrick Mennucci : "Il y a des vérifications à faire pour s'assurer que le Groupe Hersant Médias était bien dans la situation de ne pas pouvoir payer ses remboursements bancaires". L'enquête de la justice, ouverte à la suite d'un signalement du ministre Arnaud Montebourg, vise notamment des flux financiers suspects qui auraient permis au groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, d'abonder les comptes du golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loire).

Changement de mandataire

La commission parlementaire, elle, doit se pencher sur les conditions de cession de GHM à Bernard Tapie associé à la famille Hersant. Selon Patrick Mennucci, elle souhaite remonter à la question des emprunts réalisés en 2007 ("comment ils ont été faits sans qu'il y ait eu de garanties"), et s'intéresser aussi à la Comareg, achetée par GHM et tombée en faillite au bout de deux ans. Sur les conditions de la cession de GHM, la commission souhaite comprendre "pourquoi le tribunal de commerce de Paris a changé de mandataire", pourquoi les journaux n'ont pas été cédés séparément alors qu'ils ont individuellement plus de valeur, et aussi étudier les conditions d'information des autres repreneurs potentiels, a encore dit Patrick Mennucci.
Bernard Tapie et la famille Hersant ont repris les journaux du pôle sud de GHM (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin), après avoir offert à 50/50 une cinquantaine de millions d'euros pour racheter les créances de GHM auprès des banques et ainsi apurer une dette évaluée à 215 millions d'euros.

source AFP


Mardi 05 Février 2013 - Le Monde.fr - La justice enquête sur les mécomptes du groupe Hersant





La justice enquête sur
les mécomptes du groupe Hersant
Une enquête parlementaire sera aussi ouverte sur le rachat des journaux du Sud du groupe Hersant Médias par Bernard Tapie.
Une enquête parlementaire sera aussi ouverte sur le rachat des journaux du Sud du groupe Hersant Médias
par Bernard Tapie. | AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Le groupe Hersant Média (GHM), comptant plus de 3000 collaborateurs, repris au mois de janvier par l'homme d'affaires Bernard Tapie et les héritiers Hersant, est désormais sous le coup de deux enquêtes distinctes. La justice a en effet décidé de s'intéresser de près à la gestion de GHM, propriétaire de plusieurs journaux en France : Nice-Matin, La Provence, sans compter diverses publications outre-mer comme France-Antilles. Le parquet de Paris vient de confier une enquête préliminaire à la brigade financière.



Les policiers sont saisis de présomptions d'"abus de biens sociaux", au préjudice des sociétés du groupe Hersant Média (GHM). Ils vont notamment enquêter sur les flux financiers suspects entre le groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir).

L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE

En parallèle, une commission d'enquête parlementaire devrait voir le jour dans quelques semaines, afin de tirer au clair les conditions de la reprise définitive du groupe de presse par M. Tapie et les héritiers Hersant, actée le 14 janvier par le tribunal de commerce de Paris. Le député socialiste des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci, candidat déclaré à la mairie de Marseille, vient de terminer son projet de résolution en ce sens, document dont Le Monde a eu copie.
Les policiers agissent quant à eux à la suite d'un signalement du ministère du redressement productif, dirigé par Arnaud Montebourg, sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale. Celui-ci prévoit que toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit, est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.
En l'occurrence, c'est le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), qui a indiqué à M. Montebourg l'existence d'éventuels abus de biens sociaux au sein de GHM, alors en pleine déconfiture financière.
M. Montebourg a donc signé dès le mois de décembre 2012 un signalement sur la base de l'article 40, mettant en cause auprès du procureur de Paris la gestion de GHM par les héritiers de l'ancien magnat de la presse, Robert Hersant. "J'ai saisi la justice, a confirmé M. Montebourg au Monde, car nous avions là un groupe dirigé par un exilé fiscal, M. Philippe Hersant, dont la gestion était jugée contestable. Nous avons fait notre travail."

14 MILLIONS D'EUROS DANS LE GOLF ROBERT-HERSANT

Les policiers vont notamment s'attacher à retracer les flux financiers, de l'ordre de 14 millions d'euros selon le CIRI, qui auraient permis d'abonder les comptes de la SCI Golf de Nantilly. Le superbe club house du golf, et les installations sportives, plusieurs dizaines d'hectares plantés d'essences rares appartenant à la famille Hersant, auraient ainsi bénéficié d'aménagements somptuaires, alors que les journaux étaient sur le point de disparaître, en 2012, et que la Comareg, éditrice notamment de Paru-Vendu, liquidée en 2011, avait laissé 1650 salariés sur le carreau.
Sollicité par Le Monde, Me David de Pariente, le conseil de la famille Hersant, a indiqué que "le golf, public, a toujours fait partie du groupe Hersant. Il a ensuite été racheté par Eric Hersant [l'un des petits-fils de Robert Hersant], et sorti de GHM à la demande des banques créancières, qui ont également obtenu le remboursement des flux financiers consentis en sa faveur. Il n'y a aucune illégalité dans l'affaire".
Cette enquête préliminaire, gérée par le parquet, ne devrait pas empêcher la création d'une commission, voulue par le député Patrick Mennucci. En effet, seule l'ouverture d'une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction, obligerait, selon les textes en vigueur, le pouvoir législatif à cesser ses travaux. M. Mennucci va donc soumettre au vote de l'Assemblée nationale le principe, déjà arrêté par le groupe socialiste, de la création d'une commission d'enquête parlementaire, qualifiée par avance de "tartufferie" par Bernard Tapie, le 16 janvier.

"UN FAVORITISME OUTRANCIER ?"

"La commission d'enquête devra vérifier si la liberté du commerce n'a pas été malmenée par un favoritisme outrancier à l'égard des acquéreurs seuls en capacité de connaître pleinement le dossier, précise le projet de résolution du parlementaire. Des accords secrets ont-ils été conclus par le tandem Tapie-groupe Hersant Média avec d'autres concurrents pour qu'à terme ces derniers bénéficient d'une vente préférentielle lors du démantèlement du groupe ? Enfin, la présente commission s'interrogera également sur l'origine des sommes investies par Bernard Tapie."
Une dernière phrase lourde de sous-entendus, puisqu'elle vise en fait la procédure d'arbitrage, aujourd'hui contestée, qui a permis à M. Tapie d'obtenir en 2008 403 millions d'euros, dans le cadre du conflit lié au passif du Crédit lyonnais. Deux enquêtes judiciaires distinctes, l'une devant la Cour de justice de la République, l'autre devant des juges de droit commun, sont ouvertes pour, notamment, "détournements de fonds publics, faux, recel et complicité de ces délits".
Désormais donc, outre l'origine de sa fortune, les circonstances dans lesquelles M. Tapie a pu acquérir GHM intéressent la justice. En effet, 17 banques créancières ont abandonné 165 millions d'euros dans la reprise du groupe par un tandem composé de trois héritiers de Robert Hersant et de l'homme d'affaires Bernard Tapie, deux parties associées à parité. Les partenaires apportent un total de 51 millions d'euros dans l'affaire, comprenant diverses garanties. Philippe Hersant, l'un des fils de Robert Hersant, reste ainsi à la tête de son groupe, tout en ayant effacé ses dettes.
UN TOUR DE PASSE-PASSE
Un tour de passe-passe qui a engendré un affrontement très médiatique, mais aussi politique, entre MM. Tapie et Montebourg. Le pouvoir socialiste, et notamment l'Elysée, très inquiet de voir l'homme d'affaires revenir troubler l'échiquier politique, en particulier à Marseille, a d'abord tenté de contrer l'offensive de M. Tapie, en suscitant plusieurs candidatures concurrentes.
De quoi déclencher la colère de l'ancien patron de l'OM, qui a assuré publiquement à plusieurs reprises n'avoir aucunement l'intention de conquérir la mairie de Marseille. Il a dénoncé une intervention politique, tenté de joindre M. Montebourg et même l'Elysée, en menaçant de publier un enregistrement audio censé prouver ses assertions. "C'est la mission même du CIRI que de trouver des solutions, les meilleures possibles pour redresser le groupe, assure M. Montebourg. D'ailleurs, M. Tapie a amélioré son offre après notre intervention. Nous gardons un œil sur cette affaire."
L'offre concurrentielle la plus aboutie a été menée par le groupe belge Rossel, qui avait déjà repris plusieurs journaux du nord de la France appartenant à GHM. Mais l'épisode de la Comareg, et l'éventualité de voir quelques-uns des 1650 salariés licenciés se retourner sur le plan judiciaire contre le repreneur, aurait refroidi les ardeurs de Rossel. Du coup, M. Tapie, après avoir renoncé à se porter acquéreur, a déposé in extremis une nouvelle offre, en décembre 2012, lui permettant de l'emporter sur le fil.
Dans un communiqué publié le 14 janvier, jour de l'homologation par le tribunal de commerce de Paris de l'accord de conciliation conclu le 19 décembre 2012 entre la famille Hersant et Bernard Tapie, GHM affirmait que "le futur du groupe [était] désormais assuré" et qu'il allait "pouvoir engager les moyens nécessaires à la relance" de ses titres. Le groupe assurait que la réalisation des opérations bancaires et l'augmentation de capital seraient finalisées au plus tard le 15 février 2013.

LES SOUPÇONS PORTENT SUR LE GOLF FAMILIAL

Le golf de Nantilly était la dernière folie de Robert Hersant. En 1966, le "papivore" achète un terrain de 3000 m2 dans la vallée de l'Eure, à Ivry-la-Bataille, d'abord pour y bâtir une maison. En 1991, il acquiert de nouveaux terrains dans le hameau voisin de Nantilly. Son but est de transformer son golf en un parcours de 18 trous. Ce sont des flux financiers au bénéfice de cet établissement qui sont aujourd'hui au cœur de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris.
Jusqu'à la fin de sa vie, Robert Hersant s'est consacré à l'embellissement de la propriété, multipliant les projets, modifiant sans cesse les maquettes du golf dans ses bureaux parisiens, comme le racontent Elizabeth Coquart et Philippe Huet dans Le Monde selon Hersant (Ramsay, 1997). Il veut en faire le plus beau golf d'Europe. Pour cela, il dépense une fortune. Il choisit les matériaux les plus nobles, les essences les plus rares. Il sélectionne lui-même chaque végétal, apporte un soin particulier à marier les couleurs. Comme François Mitterrand, Robert Hersant a une passion pour les arbres. Certains en plaisantent: "Le papivore est devenu herbivore..."
La maison d'Ivry-la-Bataille est aussi le lieu de réunion de la tribu au grand complet. Robert Hersant, qui a été marié trois fois, y rassemble pour la nouvelle année épouse et ex-épouses, enfants de son premier et de son deuxième mariage, ainsi que les filles de sa dernière femme, qu'il a adoptées.
Xavier Ternisien

vendredi 1 février 2013

Vendredi 01 Février 2013 - France2 - Emission "les infiltrés" sur Pôle Emploi : mission impossible



Pour ce premier numéro, Les Infiltrés se sont intéressés à un "système" que tout le monde connaît, mais dont personne ne peut imaginer l’univers kafkaïen : Pôle emploi. Un sujet d’actualité s’il en est, au moment où le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter.

Photos © Droits réservés


 DANS LES ROUAGES DE POLE EMPLOI  

Aujourd’hui, Pôle emploi accompagne plus de 3 millions de personnes, presque un million de plus qu’il y a quatre ans au moment de sa création. Pour faire face à cette vague, l’organisme a recruté des agents en CDD d’un an dans le courant de l’année 2012.

L’une de nos journalistes a réussi à intégrer une agence importante d’une grande ville française : une embauche sans vraie sélection et avec une formation sur le tas. Dans le même temps, l’agence remerciait des agents formés qui finissaient un CDD de deux ans…

Jour après jour, cette infiltrée a découvert la réalité du quotidien des conseillers de Pôle emploi, en sous-effectifs chroniques, écrasés par la bureaucratie et des directives inapplicables, parfois à la violence, et scandalisés par la politique du chiffre. Elle a découvert comment le système "oubliait des chômeurs" jugés incasables, et dont aucun conseiller ne suivait le dossier. Et pourtant les agents font régulièrement preuve de dévouement et n’hésitent pas à trouver des solutions aux demandeurs d’emploi grâce à une bonne dose de système D.

Parallèlement à ce tournage en infiltration, une autre équipe de journalistes a, durant quatre mois, fait des demandes officielles de tournage dans une agence Pôle emploi pour pouvoir rencontrer des agents, discuter de leurs conditions de travail et les filmer dans leurs activités. Ces demandes à la direction de la communication de Pôle emploi n’ont pas abouti, l’organisme ne souhaitant pas donner d’autorisation de tournage…
 

  INTERVIEW DU REDACTEUR EN CHEF  

Jean-Paul Billaut travaille à l’agence CAPA depuis 1989. Tour à tour journaliste reporteur d’images, cameraman, réalisateur et rédacteur en chef, il reprend les rênes du magazine d’investigation Les Infiltrés, dont France 2 s'apprête à diffuser la troisième saison durant le mois de février. Explications.


Les Infiltrés reviennent pour une troisième saison. A quoi vous attaquez-vous cette année ?
Nous allons commencer par nous intéresser à Pôle emploi, un sujet d’actualité s’il en est. Aujourd’hui, Pôle emploi accompagne plus de trois millions de personnes. Presque un million de plus qu’au moment de sa création, en décembre 2008. L’une de nos journalistes a réussi à se faire embaucher dans une agence importante d’une grande ville française.
En infiltrant Pôle emploi, on prend conscience de l’absurdité des réglementations, des changements successifs, des organisations et des méthodes de travail qu’on impose aux agents de Pôle Emploi. On réalise combien le système est absurde et pousse les agents à trouver des parades, ne serait-ce que dans le cas du suivi mensuel personnalisé pour lequel ils ne disposent que d’une demi-journée par semaine. Un temps bien insuffisant pour rencontrer les cent cinquante chômeurs, dont chaque conseiller à la responsabilité. Et même si les agents ont mis en place un suivi téléphonique pour compenser ce manque de temps, cela ne fonctionne pas davantage. Notre infiltrée s’est retrouvée face à des agents qui avaient le sentiment de ne rien maîtriser.

Et pourtant, ils se démènent, ils cherchent des solutions...
C'est ce qui est formidable dans cette situation un peu kafkaïenne. Ces agents sont très investis. Ils restent à l'écoute des chômeurs et se décarcassent pour trouver des solutions. Tous ont envie de bien faire, mais le système ne leur permet pas de faire correctement leur travail, de s’épanouir et de savoir s’ils ont servi à quelque chose.

En 2009, lors de la remise du Laurier Information TV, Hervé Chabalier avait dit que « Les Infiltrés dénoncent un certain désordre établi, qui ne peut prospérer que sous les paravents de la dissimulation »… Une citation très à propos lorsqu’on découvre ces images.
Complètement. Dans le cas de Pôle emploi et des autres numéros diffusés cette année, on comprend qu’on n’est pas face à des comportements délictueux et indignes, mais que c’est bien le système qui est responsable de ces situations. C'est un système qui broie autant les usagers que les agents.

Aviez-vous imaginé découvrir une telle situation en préparant le sujet ?
On avait une petite idée, mais on n'imaginait pas que le diable se nicherait dans les détails. En nous retrouvant au cœur du système, on a pu découvrir certaines incohérences et comprendre pourquoi cela dysfonctionnait parfois. On a réalisé qu’une institution telle que Pôle emploi peut maintenir ses agents dans la précarité en décidant d’embaucher de nouveaux conseillers qui ne sont pas formés, tout en remerciant des personnes expérimentées, dont les contrats arrivent à échéance. Ces agents, qui ont en charge des personnes en grande précarité, peuvent se trouver eux-mêmes dans une situation instable et vulnérable.

Dernière question : qu'est-ce qu'un bon infiltré ?
Une personne capable d'exercer son métier, en l'occurrence celui de journaliste, tout en ayant la capacité de s'adapter très rapidement aux codes de l'organisation qu'elle intègre. Savoir attendre, être opportuniste, profiter d'une conversation pour en savoir plus sans éveiller de soupçons.

Propos recueillis par Clotilde Ruel