Médias -
le 8 Novembre 2011
Presse écrite
1 650 salariés liquidés par le journal Paru Vendu
Mots clés :
presse écrite,
La liquidation judiciaire du journal de petites
annonces Paru Vendu et de son
imprimerie, Hebdoprint, provoque le plus
gros plan social français depuis deux ans.
C’est le plus gros plan social des deux
dernières années : la
liquidation judiciaire du journal Paru Vendu jette sur le pavé
1 650
salariés. 1 650 salariés, après une première étape de plan social qui
avait déjà
touché 758 personnes, en
février dernier.
Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé, jeudi dernier, la
liquidation judiciaire de la Comareg, qui éditait Paru Vendu, et de sa
filiale d’impression Hebdoprint. Les administrateurs judiciaires ont
toutefois donné un délai de quinze jours aux salariés, pour voir si un
repreneur, même
salarié, se manifesterait. « Mais vu nos primes de
licenciement, c’est assez improbable », note un syndicaliste. Deux
usines d’imprimerie, à Lommes et à côté de Reims, sont occupées depuis
jeudi dernier. « La désespérance s’installe. Ce sentiment est accru
parce que cette liquidation se fait dans un grand silence médiatique. Et
aussi parce que, entre le moment de la prise de décision et la
réalisation effective de la liquidation, il y a eu vraiment peu de
temps », analyse Jean-Paul Fabre, syndicaliste à
Hebdoprint, membre du
comité d’entreprise. En tout état de cause, l’administratrice judiciaire
Laurence Lessertois a estimé jeudi dernier que « l’entreprise ne répond
plus aux défis technologiques et a perdu du temps à une époque ».
Victime directe de la concur-rence d’Internet, Paru Vendu, dont le
chiffre d’affaires flirtait avec les 348 millions d’euros en 2008, a
accusé une perte net de 30,9 millions d’euros en 2009. La Comareg, qui
édite le journal, était en redressement judiciaire et
Hebdoprint,
filiale d’impression, en sauvegarde judiciaire depuis le 20 novembre
2010.
Paru Vendu est un journal de petites annonces payantes, qui compte
près de 200 éditions locales. Créé en 1968, il a été, après moult
cessions, vendu à Philippe Hersant, en 1988, pour 120 millions d’euros.
Une belle affaire pour le pôle de presse d’Hersant, réfugié fiscal en
Suisse. Parce que, à l’époque, Paru Vendu est leader sur le marché des
petites annonces. Las, depuis 2008, concurrence d’Internet oblige, les
petites
annonces payantes ne font plus recette, et « la direction,
autiste, a refusé de prendre à temps
les virages nécessaires », s’agace
Jean-Paul Fabre. Propos complété dans les Échos par
Michel Moulin,
ex-dirigeant de la Comareg : « La direction de l’époque a baissé la
qualité du papier, coupé les tirages sans le dire aux clients, cessé de
distribuer dans les boîtes aux lettres au profit des présentoirs : c’est
ça qui a tué la Comareg ! »
Les plans sociaux se succèdent : les salariés étaient
3 000 entre la
Comareg et sa
filiale d’impression, Hebdoprint, ils n’étaient plus que
1 650 en septembre dernier. En tout état de cause, reste le sentiment
amer, chez les salariés, d’un immense gâchis… et d’une grande
précipitation dans cette opération de liquidation.
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