05/02/2012
Pour Xavier Bertrand la reprise de Lejaby n'est pas une opération politicienne
POLITIQUE -
Vendredi, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, est venu à la
rencontre des chefs d'entreprise à Villefranche-sur-Saône (Rhône).
L'occasion de l'interroger sur les conditions de la reprise du site
d'Yssingeaux (Haute-Loire) de Lejaby, à quelques mois de l'élection
présidentielle. Et de lui demander si le copinage peut tenir lieu de
politique économique.
La question peut se poser sachant que Laurent Wauquiez, le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche est maire du Puy, ville
voisine d'Yssingeaux. Qu'il est également un ancien camarade de classe
du repreneur, Vincent Rabérin, PDG de Sofama. Que Sofama travaille
notamment pour LVMH, dont le PDG, Bernard Arnault, est un proche de
Nicolas Sarkozy. Et que le chef de l'Etat a déclaré qu'il ne «laisserait pas tomber Lejaby».
Pour Xavier Bertrand cette opération n'est pas politicienne. A preuve : «On
le fait tout le temps, Madame. On ne laisse pas les gens sans rien. On
se bat pour trouver des solutions. Soit pour garantir de l'activité.
Soit pour garder l'activité. Et quand c'est pas possible, pour reclasser
les salariés et leur retrouver une autre activité».
A propos de Lejaby, Nicolas Sarkozy avait déclaré : «Je ne serai pas M. Jospin face à Vilvorde : on n'y peut rien».
Allusion à l'impuissance avouée du Premier ministre d'alors face à la
fermeture, en 1997, par le groupe Renault, d'une usine, qui avait laissé
3100 ouvriers sur le carreau
Réponse copié-collé de Xavier Bertrand . «On n'est plus à l'époque de Monsieur Jospin qui disait que pour Vilvorde on peut rien faire». «C'est pas notre registre. Il est hors de question de baisser les bras. C'est pas dans notre tempérament», poursuit-il.
Et le ministre du Travail de poursuivre : «Je pourrais vous
donner de nombreux exemples où l'on trouve des solutions. Sauf que
lorsqu'il y a des reprises d'activités, on en parle pas toujours autant
que Lejaby sur lequel il y a beaucoup d'actualité médiatique».
Illustration citée par Xavier Bertrand : la Comareg /Hebdoprint,
société éditrice de ParuVendu, journal d'annonces gratuites, dont la
liquidation, début novembre, a été à l'origine du plus gros plan social
de l'année : 1650 salariés se sont retrouvés au chômage. «Il
n'est pas question de laisser tomber ces personnes. On a mis en place
un forum sur l'emploi à Lyon, qui a déjà eu de vrais résultats, et on va
continuer», répond Xavier Bertrand.
Le 31 Janvier, Jean-Louis Bianco, député PS des
Alpes-de-Haute-Provence, a pourtant interpellé le ministre du Travail
sur ce dossier, lui reprochant de ne se pas se mobiliser suffisamment : «Alors
que des aides financières complémentaires et autres mesures
d'accompagnement ont été heureusement proposées dans le cas du dossier
SeaFrance, (je) (m)'étonne de ne pas constater la même
mobilisation du gouvernement concernant le dossier Comareg /
Hebdoprint qui laisse supposer un traitement électoraliste.(Je) lui
demande quelles mesures urgentes le gouvernement compte prendre pour
venir en secours à ces salariés».
Pour Xavier Bertrand, la mobilisation du gouvernement contre les fermetures d'entreprises montre son efficacité : «Autrement, le chômage exploserait en France. Or, il augmente mais il n'explose pas comme dans certains pays».
Catherine Coroller
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