jeudi 28 juin 2012

Jeudi 28 Juin 2012 - Syndicat SNJ NICE MATIN - Rossel renonce, GHM dénie la réalité et nous insulte

Faut pas pousser ! 
Le mariage Rossel-GHM est mort... et voilà déjà que Dominique Bernard tente d’en faire porter la responsabilité aux salariés qu’il a lui même mis en grand péril.
Ce serait notre faute si le groupe Hersant est au bord de la faillite. Nous qui produisons tous les jours des journaux de presse quotidienne régionale, et serions coupables d’avoir creusé un trou de plus de 200 millions d’euros. En francs, ça fait 1,5 milliard ! Nous, encore nous, jamais vous.
Vous qui n’irez pourtant jamais pointer au Pôle Emploi comme nos malheureux confrères de Paru Vendu. Vous qui abandonnez à leur sort des entreprises de presse, tels des gamins mal élevés délaissant un vieux jouet... pour aller s’amuser ailleurs, en Suisse, avec d’autres joujoux.
Au fond, M. Dominique Bernard, votre credo, c’est de nous prendre pour des caves. Des idiots. Des cons. Depuis les bords du lac Léman, votre patron, Philippe Hersant, exige ça de vous. Dur d’être salariés, hein ! Mais quand même, un peu de décence !
Si vos arguties de pauvre patron violenté par les méchants salariés semblent abuser tous les pouvoirs politiques, de droite comme de gauche, d’hier et d’aujourd’hui, il est sans doute temps de mettre les point sur les « i » d’une faillite, si ce n’est frauduleuse, à tout le moins fallacieuse, dont vous êtes seuls responsables.
Si Rossel prend la fuite, c’est d’abord à cause de vous. Si Paris-Normandie est au bord de la liquidation pure et simple, c’est à cause de vous. Si la situation des journaux du pôle Champagne-Ardenne s’est à ce point dégradée que le groupe Rossel fixa des exigences sociales drastiques – 275 suppressions de postes -, c’est à cause de vous. De votre incapacité à réinvestir, de vos défaillances de gestion. Car il ne vous est manifestement pas venu à l’idée d’utiliser ne serait-ce qu’une infime partie des cash-flows dégagés des années durant par dizaines de millions d’euros à la Comareg pour doter Paru-Vendu d’un site Internet digne du Bon Coin, voire du bon sens ! Vous avez préféré tiré le rideau sur les 3000 salariés qui avaient ainsi fait votre fortune. Méchants salariés ? Ceux de Nice-Matin ont, il est vrai, osé empêcher la vente forcée de leur siège social en 2009. Par chance ! Un autre de vos errements de gestion qui aujourd’hui nous aurait laissé dans la même situation financière que Paris-Normandie ou l’Union de Reims. Non merci ! De cette « solution », nous n’en voulons pas. En revanche, nous en avons une autre à vous soumettre. Plus digne. Mais manifestement, elle est plus « contrariante » pour vous que le risque de voir votre groupe placé en redressement judiciaire.
La solution ? C’est un rapprochement entre Hersant et Hersant. C’est faire face à ses responsabilités, à sa responsabilité. En Suisse, votre patron, M. Phillipe Hersant, s’est constitué un joli groupe de presse qui pèse entre 60 et 70 millions d’euros de chiffre d’affaires. Celui-là n’est pas en déficit, ni en danger. Or, sauf si vous étiez en mesure de démontrer que ce groupe de presse suisse n’a pas été constitué en terre d’exil fiscal grâce aux bénéfices retirés du travail des salariés français, il serait tout simplement juste, légal, moral, que Philippe Hersant apure lui-même la dette abyssale qu’il a creusée en France. Qu’il sauvegarde les centaines d’emplois qu’il a lui-même mis en péril.
Vous voyez, nous sommes raisonnables. Nous n’exigeons même pas qu’il soit déclaré responsable en nom propre de cette faillite frauduleuse : nous le pourrions pourtant. Et avec d’autant moins de scrupules qu’il pourrait manifestement y faire face, du moins à en croire la presse économique nationale qui évalue sa fortune personnelle à près de 150 millions d’euros !
Aujourd’hui, les salariés de journaux de votre groupe sont victimes de vos défaillances. Et nous ne nous faisons aucune illusion sur votre sens de la morale sociale et économique. Mais à tout le moins, M. Dominique Bernard, n’insultez plus notre intelligence. L’angoisse de la casse sociale dont vous êtes responsables, ce n’est pas vous qu’elle hante, mais nous !

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