Des temps difficiles pour la presse écrite en PACA et Languedoc
Plan Social au Midi Libre, possible liquidation à La Provence et problème de distribution pour le mensuel satirique Le Ravi. La crise que traversent les journaux ne date pas d’hier mais plusieurs médias dans nos régions, aujourd’hui, sont touchés de plein fouet, mettant parfois en péril la survie même du journal. Doit-on s’attendre à l’avenir à un territoire qui ne sera plus couvert par une partie de la presse écrite locale ? Témoignages de ceux, qui au cœur de ces journaux, sont en pleine incertitude.La Presse Quotidienne Régionale ne vit pas des heures de tout repos et ses salariés, journalistes, photographes, personnels techniques s’inquiètent d’un avenir fragile. En PACA et Languedoc-Roussillon, deux grandes figures de la PQR sont en proie à des difficultés actuellement : le Midi Libre et La Provence, suspendues aux décisions de leurs actionnaires.
Le Midi Libre, des journalistes en moins
Un plan social a été présenté en 2011 et José Navarro, journaliste et délégué syndical au SNJ, fera partie avec 18 de ses confrères des journalistes qui partiront avant la fin 2012. Que se passe-t-il aujourd’hui au sein du journal ? « Les actionnaires, le groupe Sud Ouest, veulent faire autour d’un million d’euros d’économie : en fait le Plan Social s’est traduit par un plan de départ volontaire, 19 journalistes sur 260 et par le non renouvellement des CDD, c’est-à-dire une vingtaine de personnes. On tape sur ceux qui apportent de l’info, et sans info et sans diffusion, il n’y aura plus de publicités. Avec moins de journalistes, quelle qualité et quelle couverture médiatique apporte-on aux lecteurs ? C’est un plan d’action suicidaire ! » Les inquiétudes pour cet homme du Syndicat National des Journalistes ne s’arrêtent pas là : « Je pense que les actionnaires voudront faire encore plus d’économie et on craint un nouveau Plan Social pour 2013/2014. Je vois l’horizon très noir, c’est la question de la survie de Midi Libre qui est posée, on est très inquiet. Les actionnaires vont enterrer le journal à cause d’une politique de non investissement, c’est dramatique : il faut investir pour chercher le lectorat puisqu’il est en baisse depuis 1997 et pour montrer qu’on a une info de qualité. » Les chiffres du Midi Libre sont en effet en baisse ces dernières années, selon l’OJD, l’Association pour le Contrôle de la Diffusion des médias, le quotidien est passé de plus de 180 000 tirages par mois en moyenne en 2006 à 158 000 en 2011. « Les actionnaires n’ont rien à faire du lectorat, ils veulent développer internet mais on a besoin de la version papier pour aider la version sur un site. Quand on coupe une presse, on coupe aussi une partie de la démocratie ».
La Provence, dans l’attente d’une survie ou d’une liquidation.
A la fin de ce mois de juin, les salariés du groupe en seront un peu plus sur leur avenir qu’ils voient déjà peu rassurant : Serge Mercier, photographe-journaliste évoque même « une mise en péril de la rédaction s’il n’y a pas de renouvellement de postes ». La situation ici est différente : « depuis 2007 nous avons été racheté par le groupe Hersant qui entre temps a chuté : 200 millions d’euros de dettes ! D’ici quelques jours, une décision de la part des banques doit être prise : soit le groupe survit, soit c’est la liquidation, sachant qu’un groupe Belge, Rossel tente un rapprochement pour éponger nos dettes tout en demandant déjà des restrictions. Elles concerneraient le pole Champagne, Ardenne Picardie et le Pôle Sud avec notamment 200 emplois en moins à Nice Matin. A La Provence, nous n’avons pas de préalable social comme à Nice Matin mais aucun départ ne sera remplacé et on a déjà perdu 7% de notre masse salariale cette année ». Serge Mercier, syndiqué aussi au SNJ n’exclut pas, en fonction de cette décision, de se retrouver avec ses collègues au Tribunal de Commerce en juillet. Pour la lui, la crise que traverse son quotidien, comme d’autres vient « d’une érosion des ventes et des recettes publicitaires qui glissent sur le net, le virage numérique qui n’a pas encore trouvé de modèle économique et un problème de vision à long terme par le groupe Hersant ». Photographe, il tient d’ailleurs à préciser que les journalistes ne sont pas les seules victimes de cette « érosion » mais bien tous les salariés de La Provence.
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Crédits photographiques : les images du Midi Libre et du Ravi sont issues de captures vidéo de leurs sites officiels.
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