PARIS
(Reuters) - Le groupe de presse régionale Hersant Media (GHM) a annoncé
mercredi la fin des négociations exclusives engagées l'an dernier avec
le belge Rossel en vue de créer une coentreprise, un échec qui menace la
pérennité de plusieurs quotidiens régionaux.
Hersant Media, qui possède 27 journaux en France,
prévoyait d'apporter à une coentreprise à 50-50 les titres de ses pôles
Champagne-Ardenne-Picardie (L'Est Eclair, L'Union et L'Ardennais
notamment) et Provence, Alpes-Maritimes et Corse (La Provence,
Nice-Matin, Var-Matin).
De son côté, Rossel, premier groupe de presse
francophone en Belgique et déjà propriétaire de plusieurs titres en
France, devait y apporter "La Voix du Nord".
Le nouvel ensemble aurait affiché 900.000 exemplaires
vendus par jour et plus de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Le pôle normand de GHM, qui réunit Paris-Normandie et
Le Havre Libre, exclu de l'accord, a depuis été placé en redressement
judiciaire.
"Compte-tenu du refus (...) des organisations
syndicales du pôle Champagne Ardenne Picardie (CAP) de se prononcer en
faveur des conditions préalables au projet de regroupement, (...) le
groupe Rossel a indiqué aujourd'hui qu'il ne souhaitait plus donner
suite au projet de rapprochement envisagé", déclare GHM dans un
communiqué.
"Cette décision a été renforcée par le refus des
organisations syndicales de Nice Matin de discuter de mesures de
modération salariale indispensables pour assurer la pérennité du titre",
ajoute-t-il.
Les discussions sur la restructuration du pôle CAP en
préalable au rapprochement GHM-Rossel ont achoppé notamment sur le
nombre de postes à supprimer, la direction souhaitant le voir dépasser
200 alors que la Filpac-CGT entendait les limiter à 125.
La direction de GHM prévoit désormais d'étudier "toutes
les solutions alternatives qui s'offrent à elle" et de reprendre les
discussions avec ses banques créancières.
Le rapprochement avec Rossel conditionnait l'accord
conclu en décembre dernier par Hersant avec ces dernières en vue d'une
renégociation de sa dette bancaire qui représente 200 millions d'euros.
Marc Angrand, édité par Gwénaëlle Barzic
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