A. MONTEBOURG AUX ANGLES : « Pour la Droite, lorsqu’une entreprise bat de l’aile, elle dégage »
À deux jours du premier tour des élections législatives, Arnaud
Montebourg, ministre du Redressement Productif, a rencontré, aux côtés
de Patrice Prat, candidat PS sur la 3ème circonscription du Gard et
Damien Alary, président du Conseil Général du Gard, les salariés déchus
de Paru Vendu de Nîmes et des Angles (imprimerie : Hebdo-Print, éditeur : Comareg) et ceux de la société Armatures de France de Saze.
C’est dans le QG de Patrice Prat, aux Angles, que la table ronde
s’est tenue, dans une salle pleine à craquer, en présence de la presse.
Chacun à leur tour, les salariés des deux entreprises gardoises ont
exprimé leurs craintes. Du côté de Paru Vendu, il s’agissait de
demander au ministre du Redressement Productif d’aider les quelques 200
salariés Gardois (en tout 1 650 dans toute la France) à faire valoir
leurs droits depuis la mise en liquidation judiciaire de la société
éditrice de Paru Vendu et de sa filiale Hebdo-Print par le
tribunal de commerce de Lyon le 3 novembre dernier. « Faire valoir leurs
droits », comprenez obtenir de la part d’Hersant, géant des médias avec
ses 27 titres de presse locale, la mise en place du dispositif de
Contrat de sécurisation professionnelle (CSP). « Nous savons qu’il
est impossible de sauver l’entreprise qui sera d’ailleurs mise aux
enchères dans quelques jours. Mais on ne peut pas laisser les salariés
dans cette situation » lance Jean-Paul Fabre, représentant FO des
anciens salariés d’Hebdo Print. De toute façon, sur la sauvegarde de la
société, Arnaud Montebourg n’a laissé planer aucune illusion. « Le
dossier a été engagé avant moi, je n’ai plus les moyens d’intervenir,
l’affaire a été jugée devant les tribunaux. Mais nous veillerons avec
les procureurs de la République concernés à découvrir les
responsabilités de chacun » a précisé le ministre feuilletant le
dossier très lourd préparé par les salariés. Mais Arnaud Montebourg n’en
restera pas là, alors que la discussion était déjà bien engagée, son
téléphone l’a alerté d’une nouvelle concernant les employés de Hebdo
Print et de la Comareg : « Tiens, vous pouvez l’annoncer autour de
vous, je viens de recevoir un message qui indique que très prochainement
je rencontrerai avec la ministre de la Culture et de la Communication
(Aurélie Filippetti, Ndlr) les dirigeants d’Hersant, non parce que là,
ça suffit.« Le hasard fait bien les choses…
« Il faut soutenir l’industrie qui a vu son PIB passer de 25% à 15%«
S’en est suivi un échange avec les salariés de l’une des sept entreprises d’Armatures de France
installée à Saze. Là encore, le ministre du Redressement Productif a
entendu un appel à l’aide. Un plan de restructuration a été annoncé lors
du dernier comité d’entreprise au mois d’avril. Sur 116 salariés en
France, 28 devraient bientôt être licenciés. « Et ça ne s’arrêtera pas là »
glisse Frédéric Bourdanove, expert comptable, commissaire aux comptes
qui aide les employés sazois. Après les années fastes connues par les
actionnaires depuis l’acquisition de la société en 2007, la crise est
venue mettre dans grain de sel dans les affaires limitant fortement les
bénéfices de la société — « bien qu’elle en fasse », souligne
Frédéric Bourdanove — qui a du mal à rembourser ses dettes. Résultat,
les acquéreurs viennent de mandater le groupe « Perfectis » pour mettre
en place un plan de restructuration. Dans ce cas, Arnaud Montebourg
s’est engagé à contacter le préfet de l’Hérault pour organiser une table
ronde afin d’ouvrir un débat avec les concernés et de trouver une
solution pour que ce plan de restructuration n’ait pas lieu, « d’autant
qu’il n’a pas de raison d’être. Il suffirait que les sept directeurs
des sociétés face des économies sur la sous-traitance ou l’intérim etc,
pour que l’on s’en sorte sans perdre un seul salarié » explique Frédéric Bourdanove qui soumettra sa stratégie par email au ministre à sa demande, s’il vous plaît. « Nous sommes là, nous allons vous aider » s’est engagé Arnaud Montebourg avant la petite pique à la Droite, c’est de bonne guerre : « Quand
une entreprise bat de l’aile, pour la Droite, elle doit dégager. Ce
n’est pas nous ça. Il faut soutenir l’industrie qui a vu son PIB passer
de 25% à 15%. »
Après une bonne heure de discussion, le ministre du Redressement
Productif s’est rendu à Remoulins pour une nouvelle rencontre avec la
direction et les syndicats de la société Vitembal avant une réunion
publique dès 19 heures à Laudun.
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@objectifgard.com
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