2550 familles sacrifiées par Ph.HERSANT
Ce site retrace le combat de la plus grande liquidation de 2011 passée sous silence par les politiques de tous bords en pleine campagne présidentielle : De "Sarkosy à Hollande - "Moi President ! en scooter" un silence assourdissant....
Ce blog était le lien sur l'ensemble de la France pour tenir informer les sacrifiés de la Presse Gratuite d'Annonces par GMH et son actionnaire principal Philippe HERSANT - 100 eme plus grosse fortune de France
« Non à une régression des droits sociaux, Oui à une véritable sécurisation de l’emploi »
Rappelons que cet accord, signé entre le MEDEF et CFDT, CGC et CFTC est une attaque directe contre le Code du Travail qui marque une grave régression des droits sociaux pour tous les salariés du secteur privé et des 920 000 personnels hors-statuts des trois fonctions publiques. Il vise non pas à sécuriser l'emploi mais à faciliter les licenciements, baisser les salaires et il organise une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul de leurs droits individuels et collectifs au bénéfice des employeurs.
Cet accord en soi n'est rien s'il n'est pas transposé dans la Loi. D'où l'importance de montrer aux parlementaires le rejet qu'il suscite chez les salariés. C'est l'objet des appels à la grève et à la manifestation du 5 Mars. Rien n'est écrit d'avance et chaque parlementaire peut être gagné à comprendre que son avenir politique est lié à son vote sur cette question si la mobilisation est massive. Dès après le 5 mars, l'Union Départementale demandera à rencontrer chacun d'eux dans le Gard pour lui expliquer l'enjeu et le mettre devant sa responsabilité. Nous ne devons pas nous louper ce jour là.Sinon, demain, non seulement chacun de nos syndicats aura en face de lui son patron, mais également l'Etat, pour faire accepter l'inacceptable ! Concernant nos syndicats Force Ouvrière du secteur public (fonctionnaires d'Etat, hospitaliers, territoriaux et de la communication), cette mobilisation les concerne également directement. En effet, il y a une liaison entre les “contre-réformes” qui les affectent (mobilité, remise en cause des statuts, baisse du salaire réel par le gel du point d'indice,...) et cette “réforme” du marché du travail. Rappelons nous de la question des retraites en 1993, quand Balladur s'est attaqué aux retraites du privé, ce qui a permis au gouvernement dès 1995, au nom de l'égalité, de justifier la remise en cause des retraites du public. Il nous faut comprendre que la “solidarité” dans l'action syndicale n'est pas un précepte moral, mais une solidarité d'intérêts bien concrets.
Hersant Media : la reprise du groupe par Tapie définitivement actée
Le processus d'entrée au capital du Groupe Hersant Media (GHM) de Groupe Bernard Tapie (GBT) et de renégociation de la dette bancaire de GHM a été
achevé ce mercredi 27 février. L'aboutissement de ce processus permet à
GHM d'effacerles 215 millions d'euros d'endettement que le groupe avait initialement contracté auprès de 17 banques.
La reprise du groupe par la familleHersant et l'homme d'affaires Bernard Tapie- est désormais définitivement actée. Trois des héritiers Hersant d'un
coté et M. Tapie de l'autre contrôlent donc à parité GHM et notamment La Provence, le groupe Nice-Matin et les journaux d'outre-mer Antilles et Nouvelles Calédonie.
"GHM a réalisé ce matin les opérations nécessaires au versement de la somme de 51 millions d'euros à ses banques créancières à titredéfinitif et forfaitaire, a précisé GHM. Préalablement
à ce versement, une augmentation du capital de GHM a été réalisée à
parité par la famille Hersant et le Groupe Bernard Tapie qui détiennent
désormais 50 % chacun du groupe."
Tapie, en colère, paye, en urgence, les salaires de février, à Nice Matin et La Provence!
Droits Réservés
On ne croyait pas le groupe Hersant en si piteux état.
Et Bernard Tapie, lui-même, n’imaginait pas des comptes à ce point
dégradés. C’est ainsi que le propriétaire de La Provence et de Nice
Matin, qui ne décolère pas, a fait hier, en toute urgence, un chèque,
non prévu dans les accords signés, de 4,3 millions d’euros,
afin que les salaires de février des employés et journalistes de ces
deux quotidiens, ainsi que des frais d’avocats, non réglés, soient
versés.
L’homme d’affaire marseillais est ainsi tombé des nues en découvrant
tout simplement que les caisses de ces deux titres étaient vides ! En
privé, ce dernier, qui attend son heure, dit ne pas vouloir en rester
là. Et les semaines qui suivent devraient voir la température grimper
entre le « papivore » et Philippe Hersant.
Le 14 janvier 2013, le Tribunal de commerce de Paris a homologuél’accord de conciliation conclu le 19 décembre 2012 qui a conduit à la cession du pôle sud du Groupe Hersant Média regroupant les titres La Provence, Nice-Matin, Corse-Matin, Var-Matin ainsi que des journaux de Nouvelle-Calédonie et des Antilles. De nombreuses zones d’ombres planent sur cet accord, lequel entérine l’abandon, par les banques prêteuses, de créances évaluées à 165 millions d’euros....
....En effet, et sans être exhaustif, comment est-il possible que les 17 banques créancières abandonnent 165 millions d’euros, malgré la gestion chaotique de l’actionnaire depuis plusieurs années ? Comment est-il possible que ces prêts aient pu être consentis sans qu’aucune garantie n’ait été prise sur les biens personnels des membres de la famille de l’actionnaire emprunteur, français mais domiciliés fiscalement en Suisse et au Royaume-Uni ?....
... La commission aura à connaitre aussi des conditions de l’achat, de la gestion et de la faillite de la COMAREG par le Groupe Hersant Média et s’intéressera aux 115 millions d’euros de pertes pour l’Association pour la gestion du régime de Garantie des Salaires (AGS) dans le cadre du plan social de la COMAREG....
... La commission devra également vérifier la façon dont les parties prenantes à la reprise ont abordé le risque COMAREG pour lequel l’une d’entre elles ne s’estime pas concernée...
INVITATION Pour défendre la liberté d'expression de la part de Marsactu, Le Ravi et Médiapart le 11 février 2013 à la Criée à Marseille
Depuis des semaines, la ville ne parle plus
que de ça : Bernard Tapie a mis la main sur La Provence et s'apprête à
fondre sur la ville. Pour défendre la liberté d'expression, Marsactu, Le
Ravi et Médiapart s'unissent et proposent une grande soirée de débat,
le 11 février prochain, à 20 heures, à La Criée. Lecteurs de Marsactu, Le Ravi, Médiapart et de notre Blog "Avenir Presse Publications",
vous y êtes les bienvenus.
Marseille est capitale européenne de la culture. La ville se rêve (ou
cauchemarde) son avenir en métropole. Et pourtant, à quinze mois des
élections municipales, flotte dans l'air comme un parfum de déjà-vu.
Dans quelques jours, si l'information se confirme, Bernard Tapie doit
amarrer son yacht - le Reborn - au quai de la Fraternité. "Un petit bateau de 14 mètres... de large",
aime-t-il à plaisanter. Bernard Tapie est de retour en ville. En posant
25 millions sur la table, il a fait son entrée dans le groupe Hersant
et fait main basse sur La Provence et les autres titres du Sud. Son retour est un mauvais présage pour la démocratie locale et la liberté d'expression.
Pour lancer le débat et l'ancrer dans le réel, Marsactu, le mensuel Le Ravi et Médiapart ont
décidé eux aussi de s'amarrer dans le Vieux-Port en proposant une
grande soirée de débat le 11 février prochain, à 20 heures à La Criée.
Pour nous, journalistes et Marseillais, l'arrivée de Tapie n'est pas une
affaire de gros sous qui ne concerne que des grands groupes aux mœurs
très privés. Cette affaire est publique car elle concerne en premier
lieu les contribuables français. C'est avec 402 millions
d'euros d'argent public que Bernard Tapie a pu renflouer ses caisses. Et
c'est avec cet argent-là qu'il a pu aider le groupe Hersant et son PDG,
exilé fiscal en Suisse, à faire la nique aux banquiers.
Déjà, la justice enquête sur les conditions de l'arbitrage financier
qui ont permis à l'homme d'affaires de retrouver sa surface financière.
Prochainement, une commission d'enquête parlementaire va tenter de faire
la lumière sur les conditions du rachat des titres du pôle sud du
groupe Hersant. Nous, journalistes de médias indépendants, tentons à
notre mesure d'éclairer ce moment de la vie locale. Mais, au-delà, cela
nous concerne tous, lecteurs, citoyens, élus. Dans quelques mois,
la campagne des élections municipales va battre son plein. Qu'il soit ou
non candidat, la présence même de Bernard Tapie dans le jeu politique
contribuera à polluer un débat déjà empoisonné par les relents de
corruption de l'affaire Guérini. Alors que Marseille se débat déjà dans la misère, que son image est durablement endeuillée par les règlements de compte, nos trois médias, Marsactu, Le Ravi et Médiapart, ont décidé d’organiser
une soirée exceptionnelle en défense de l’information indépendante et
de la liberté du débat public au Théâtre de La Criée, le lundi 11
février, à 20 heures. Outre Edwy Plenel et Laurent Mauduit de Médiapart, Michel Gairaud du Ravi,
des journalistes marseillais, de nombreuses personnalités et
représentants associatifs seront invités à intervenir. Venez nombreux, l'entrée est libre et sans réservation.
M.Montebourg saisit la justice AUJOURD’HUI Selon une information révélée par Le Monde, le Groupe Hersant Média (GHM), qui vient de céder à Bernard Tapie le contrôle de La Provence et de NiceMatin, fait l’objet d’une enquête préliminaire de la brigade financière.GHM est soupçonné d’«abus de biens sociaux» au préjudice des sociétésdu groupe. Les policiers vont notamment enquêter sur des transferts entre le groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir). Le ministreArnaud Montebourg est à la manoeuvre sur ce dossier : estimant que la gestion de GHM était jugée contestable, il a saisi le procureur de Paris dès le mois de décembre. D’autre part, le député Patrick Mennucci va soumettre au vote de l’Assemblée nationale le principe de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’acquisition des journaux du Sud par Bernard Tapie. Pendant ce temps, l’homme d’affaires prend en main sa nouvelle acquisition et cherche un patron des rédactions pour La
Provence et Nice Matin........
Casse-tête pour la commission d'enquête sur Tapie et GHM
Entre deux séances houleuses à l'Assemblée sur le mariage pour
tous, le député socialiste Patrick Mennucci a mis la dernière main à la résolution demandant une commission d'enquête parlementaire sur
les conditions de l'entrée de Bernard Tapie au capital du Groupe
Hersant Médias. Pour l'heure, le texte est entre les mains des juristes
du groupe socialiste pour éviter d'empiéter sur la justice.
Cette dernière est en effet passée à la vitesse supérieure concernant
plusieurs affaires incidentes au dossier. Depuis septembre 2012, trois
juges du pôle financier parisien conduisent une information judiciaire
pour "usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit"
concernant les conditions de règlement du litige qui opposait Bernard
Tapie et le Crédit Lyonnais. Fin janvier, la brigade financière a mené
des perquisitions aux domiciles de Bernard Tapie et de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard.
Cette enquête s'intéresse donc à l'origine du retour de fortune de
Bernard Tapie qui lui ont permis de réaliser son entrée dans le capital
de GHM. Concernant la famille Hersant, comme l'a révélé Le Monde, le parquet de Paris vient de confier à la brigade financière une enquête préliminaire concernant des soupçons "d'abus de biens sociaux".
Or, si cette dernière procédure prospère et débouche sur une
information judiciaire, cela réduirait d'autant le périmètre de la
commission d'enquête parlementaire. Le député socialiste reconnaît que "la porte est étroite" mais se dit confiant : "La
commission d'enquête parlementaire a toujours sa raison d'être
notamment concernant les conditions de liquidation de la Comareg".
Hersant Média dans le collimateur de la justice, Tapie dans celui du Parlement
PARIS (AFP) - 05.02.2013 16:21 - Par Laurent HOUSSAY
Après la demande d'une commission d'enquête
parlementaire sur le rachat de plusieurs journaux par le tandem
Hersant-Tapie, c'est aujourd'hui la justice qui s'interroge et lance une
enquête préliminaire sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du
groupe de presse avant son changement de propriétaire.
Après la demande d'une commission d'enquête parlementaire sur
le rachat de plusieurs journaux par le tandem Hersant-Tapie, c'est
aujourd'hui la justice qui s'interroge et lance une enquête préliminaire
sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du groupe de presse avant
son changement de propriétaire.
Cette enquête préliminaire a été
ouverte par le Parquet de Paris et porte notamment sur des transferts
financiers entre le Groupe Hersant Média (GHM) et les héritiers de
l'empire de presse.
La décision du Parquet fait suite à un
"signalement" du ministre Arnaud Montebourg, qui aurait lui même été
informé par le Comité interministériel de restructuration industrielle
(CIRI), l'organisme chargé d'étudier des entreprises en difficultés,
selon Le Monde qui a révélé l'affaire. M. Montebourg s'est refusé à tout
commentaire.
Le Parquet a été informé début novembre 2012, alors
que se profilaient les premières offres de reprise de GHM au bord de la
faillite.
Bernard Tapie, finalement repreneur aux côtés de la
famille Hersant, estime "impossible" que le CIRI "d'aujourd'hui puisse
balancer des informations confidentielles sur une entreprise malade qui
vient le voir pour être soignée". "Une telle délation serait contraire à
la mission du CIRI et signerait la fin de la relation de confiance
entre les entreprises et les pouvoirs publics", a dit l'homme d'affaires
à l'AFP. Les enquêteurs s'intéressent notamment au sort du golf
Robert Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir), propriété personnelle de feu
Robert Hersant tombé dans l'escarcelle de GHM .
"GHM avait une
avance en compte courant de 15 M€ sur sa filiale propriétaire du Golf
Robert Hersant. Le 30 novembre 2011, les actionnaires familiaux ont
remboursé 10 millions à GHM pour le compte de la société propriétaire du
golf", explique-t-on de source proche de GHM, le tout validé par les
commissaires aux comptes.
Favoritisme
"Les 5 millions
restants ont été considérés comme représentant la contre-partie de
l'utilisation par GHM du Golf pour des opérations de promotion et de
relations publiques des activités du groupe et notamment de la Comareg"
(journaux gratuits), selon cette même source qui souligne que toutes ces
opérations "ont été expressément débattues lors des réunions tenues
sous l'égide du CIRI en octobre et novembre 2011, sans remarque
particulière du CIRI".
Le célèbre golf, qu'avait fait aménager feu
Robert Hersant, a finalement été racheté le 30 novembre 2011 par un des
fils du "papivore", Éric Hersant, pour 3,5 millions d'euros.
Par
ailleurs, à la demande du député PS des Bouches-du-Rhône Patrick
Mennucci, une commission d'enquête parlementaire doit être mise en place
courant février pour étudier les mécanismes ayant conduit au rachat par
Bernard Tapie de la moitié des titres de GHM pour 25 millions d'euros.
M.
Tapie avait qualifié de "tartufferie" le lancement d'une enquête
parlementaire et les questions autour de la reprise de GHM. "Ce n'est
que la reprise des délires de Mennucci qui n'intéressent que lui",
a-t-il commenté.
La commission d'enquête doit aussi se pencher sur
un éventuel favoritisme (toujours démenti par GHM) au profit de l'offre
Tapie-Hersant et au détriment du groupe belge Rossel, un temps
intéressé par les actifs de GHM. "Il n'y avait pas d'offre de Rossel qui
soit ferme, globale et financée, alors que l'offre de M. Tapie l'était
et que les fonds étaient placés sous séquestre", a répété la direction
de GHM. Enfin l'enquête, selon M. Mennucci, devrait remonter à la
question des emprunts réalisés par GHM en 2007 pour racheter des
journaux et s'intéresser aussi à la Comareg, groupe de gratuits repris
par GHM et victime d'une retentissante faillite au bout de deux ans.
Groupe Hersant : la commission d'enquête parlementaire en place courant février
La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin
de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux.
La commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les
conditions de la reprise du Groupe Hersant Médias (GHM) devrait être en
place au cours du mois, a indiqué mardi son instigateur, le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci. La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux,
et la commission "dans le mois de février doit être constituée", a dit
le parlementaire marseillais, tandis que l'on apprenait l'ouverture en
parallèle par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour abus
de biens sociaux présumés dans la gestion de GHM.
Cette
préliminaire "confirme ce que je pense", a dit Patrick Mennucci : "Il y a
des vérifications à faire pour s'assurer que le Groupe Hersant Médias
était bien dans la situation de ne pas pouvoir payer ses remboursements
bancaires". L'enquête de la justice, ouverte à la suite d'un signalement
du ministre Arnaud Montebourg, vise notamment des flux financiers
suspects qui auraient permis au groupe de presse, au bord de la
liquidation fin 2012, d'abonder les comptes du golf Robert-Hersant de
Nantilly (Eure-et-Loire).
Changement de mandataire
La
commission parlementaire, elle, doit se pencher sur les conditions de
cession de GHM à Bernard Tapie associé à la famille Hersant. Selon
Patrick Mennucci, elle souhaite remonter à la question des emprunts
réalisés en 2007 ("comment ils ont été faits sans qu'il y ait eu de
garanties"), et s'intéresser aussi à la Comareg, achetée par GHM et
tombée en faillite au bout de deux ans. Sur les conditions de la cession
de GHM, la commission souhaite comprendre "pourquoi le tribunal de
commerce de Paris a changé de mandataire", pourquoi les journaux n'ont
pas été cédés séparément alors qu'ils ont individuellement plus de
valeur, et aussi étudier les conditions d'information des autres
repreneurs potentiels, a encore dit Patrick Mennucci.
Bernard Tapie et la famille Hersant ont repris les journaux du pôle sud de GHM (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin),
après avoir offert à 50/50 une cinquantaine de millions d'euros pour
racheter les créances de GHM auprès des banques et ainsi apurer une
dette évaluée à 215 millions d'euros.
La justice enquête sur les mécomptes du groupe Hersant
Une enquête parlementaire sera aussi ouverte sur le rachat des journaux
du Sud du groupe Hersant Médias
par Bernard Tapie. | AFP/ANNE-CHRISTINE
POUJOULAT
Le groupe Hersant Média (GHM), comptant plus de 3000 collaborateurs, repris au mois de janvier par l'homme d'affaires Bernard Tapie et les héritiers Hersant, est désormais sous le coup de deux enquêtes distinctes. La justice a en effet décidé de s'intéresser de près à la gestion de GHM, propriétaire de plusieurs journaux en France : Nice-Matin, La Provence, sans compter diverses publications outre-mer comme France-Antilles. Le parquet de Paris vient de confier une enquête préliminaire à la brigade financière.
Les policiers sont saisis de présomptions d'"abus de biens sociaux", au préjudice des sociétés
du groupe Hersant Média (GHM). Ils vont notamment enquêter sur les flux
financiers suspects entre le groupe de presse, au bord de la
liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir).
L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE
En parallèle, une commission d'enquête parlementaire devrait voir le jour dans quelques semaines, afin de tirer
au clair les conditions de la reprise définitive du groupe de presse
par M. Tapie et les héritiers Hersant, actée le 14 janvier par le
tribunal de commerce de Paris. Le député socialiste des Bouches-du-Rhône
Patrick Mennucci, candidat déclaré à la mairie de Marseille, vient de terminer son projet de résolution en ce sens, document dont Le Monde a eu copie.
Les policiers agissent quant à eux à la suite d'un signalement du ministère du redressement productif, dirigé par Arnaud Montebourg, sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale. Celui-ci prévoit que toute autorité constituée, tout officier
public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert
la connaissance d'un crime ou d'un délit, est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.
En l'occurrence, c'est le comité interministériel de restructuration
industrielle (CIRI), qui a indiqué à M. Montebourg l'existence
d'éventuels abus de biens sociaux au sein de GHM, alors en pleine
déconfiture financière.
M. Montebourg a donc signé dès le mois de décembre 2012 un
signalement sur la base de l'article 40, mettant en cause auprès du
procureur de Paris la gestion de GHM par les héritiers de l'ancien
magnat de la presse, Robert Hersant."J'ai saisi la justice, a confirmé M. Montebourg au Monde, car nous avions là un groupe dirigé par un exilé fiscal, M. Philippe Hersant, dont la gestion était jugée contestable. Nous avons fait notre travail."
14 MILLIONS D'EUROS DANS LE GOLF ROBERT-HERSANT
Les policiers vont notamment s'attacher à retracer les flux financiers, de l'ordre de 14 millions d'euros selon le CIRI, qui auraient permis d'abonder
les comptes de la SCI Golf de Nantilly. Le superbe club house du golf,
et les installations sportives, plusieurs dizaines d'hectares plantés
d'essences rares appartenant à la famille
Hersant, auraient ainsi bénéficié d'aménagements somptuaires, alors que
les journaux étaient sur le point de disparaître, en 2012, et que la
Comareg, éditrice notamment de Paru-Vendu, liquidée en 2011, avait
laissé 1650 salariés sur le carreau.
Sollicité par Le Monde, MeDavid de Pariente, le conseil de la famille Hersant, a indiqué que "le golf, public, a toujours fait partie du groupe Hersant. Il a ensuite été racheté par Eric Hersant
[l'un des petits-fils de Robert Hersant], et sorti de GHM à la demande
des banques créancières, qui ont également obtenu le remboursement des
flux financiers consentis en sa faveur. Il n'y a aucune illégalité dans
l'affaire".
Cette enquête préliminaire, gérée par le parquet, ne devrait pas empêcher la création d'une commission, voulue par le député Patrick Mennucci.
En effet, seule l'ouverture d'une information judiciaire, confiée à un
juge d'instruction, obligerait, selon les textes en vigueur, le pouvoir législatif à cesser ses travaux. M. Mennucci va donc soumettre
au vote de l'Assemblée nationale le principe, déjà arrêté par le groupe
socialiste, de la création d'une commission d'enquête parlementaire,
qualifiée par avance de "tartufferie" par Bernard Tapie, le 16 janvier.
"UN FAVORITISME OUTRANCIER ?"
"La commission d'enquête devra vérifier si la liberté du commerce
n'a pas été malmenée par un favoritisme outrancier à l'égard des
acquéreurs seuls en capacité de connaître pleinement le dossier, précise le projet de résolution du parlementaire. Des accords secrets ont-ils été conclus par le tandem Tapie-groupe Hersant Média avec d'autres concurrents pour qu'à terme ces derniers
bénéficient d'une vente préférentielle lors du démantèlement du groupe ?
Enfin, la présente commission s'interrogera également sur l'origine des
sommes investies par Bernard Tapie."
Une dernière phrase lourde de sous-entendus, puisqu'elle vise en fait
la procédure d'arbitrage, aujourd'hui contestée, qui a permis à M.
Tapie d'obtenir
en 2008 403 millions d'euros, dans le cadre du conflit lié au passif du
Crédit lyonnais. Deux enquêtes judiciaires distinctes, l'une devant la
Cour de justice de la République, l'autre devant des juges de droit
commun, sont ouvertes pour, notamment, "détournements de fonds publics, faux, recel et complicité de ces délits".
Désormais donc, outre l'origine de sa fortune, les circonstances dans
lesquelles M. Tapie a pu acquérir GHM intéressent la justice. En effet,
17 banques créancières ont abandonné 165 millions d'euros dans la
reprise du groupe par un tandem composé de trois héritiers de Robert
Hersant et de l'homme d'affaires Bernard Tapie, deux parties associées à
parité. Les partenaires apportent un total de 51 millions d'euros dans
l'affaire, comprenant diverses garanties. Philippe Hersant, l'un des
fils de Robert Hersant, reste ainsi à la tête de son groupe, tout en
ayant effacé ses dettes.
UN TOUR DE PASSE-PASSE
Un tour de passe-passe qui a engendré un affrontement très médiatique, mais aussi politique, entre MM. Tapie et Montebourg. Le pouvoir socialiste, et notamment l'Elysée, très inquiet de voir l'homme d'affaires revenir troubler l'échiquier politique, en particulier à Marseille, a d'abord tenté de contrer l'offensive de M. Tapie, en suscitant plusieurs candidatures concurrentes.
De quoi déclencher la colère de l'ancien patron de l'OM, qui a assuré publiquement à plusieurs reprises n'avoir aucunement l'intention de conquérir la mairie de Marseille. Il a dénoncé une intervention politique, tenté de joindre M. Montebourg et même l'Elysée, en menaçant de publier un enregistrement audio censé prouver ses assertions. "C'est la mission même du CIRI que de trouver des solutions, les meilleures possibles pour redresser le groupe, assure M. Montebourg. D'ailleurs, M. Tapie a amélioré son offre après notre intervention. Nous gardons un œil sur cette affaire."
L'offre concurrentielle la plus aboutie a été menée par le groupe
belge Rossel, qui avait déjà repris plusieurs journaux du nord de la
France appartenant à GHM. Mais l'épisode de la Comareg, et l'éventualité
de voir quelques-uns des 1650 salariés licenciés se retourner sur le plan judiciaire contre le repreneur, aurait refroidi les ardeurs de Rossel. Du coup, M. Tapie, après avoir renoncé à se porter acquéreur, a déposé in extremis une nouvelle offre, en décembre 2012, lui permettant de l'emporter sur le fil.
Dans un communiqué publié le 14 janvier, jour de l'homologation par
le tribunal de commerce de Paris de l'accord de conciliation conclu le
19 décembre 2012 entre la famille Hersant et Bernard Tapie, GHM
affirmait que "le futur du groupe [était] désormais assuré" et qu'il allait "pouvoir engager les moyens nécessaires à la relance"
de ses titres. Le groupe assurait que la réalisation des opérations
bancaires et l'augmentation de capital seraient finalisées au plus tard
le 15 février 2013.
Le golf de Nantilly était la dernière folie de Robert Hersant. En 1966, le "papivore" achète un terrain de 3000 m2
dans la vallée de l'Eure, à Ivry-la-Bataille, d'abord pour y bâtir une
maison. En 1991, il acquiert de nouveaux terrains dans le hameau voisin
de Nantilly. Son but est de transformer son golf en un parcours de 18
trous. Ce sont des flux financiers au bénéfice de cet établissement qui
sont aujourd'hui au cœur de l'enquête préliminaire ouverte par le
parquet de Paris.
Jusqu'à la fin de sa vie, Robert Hersant s'est consacré à
l'embellissement de la propriété, multipliant les projets, modifiant
sans cesse les maquettes du golf dans ses bureaux parisiens, comme le
racontent Elizabeth Coquart et Philippe Huet dans Le Monde selon Hersant
(Ramsay, 1997). Il veut en faire le plus beau golf d'Europe. Pour cela,
il dépense une fortune. Il choisit les matériaux les plus nobles, les
essences les plus rares. Il sélectionne lui-même chaque végétal, apporte
un soin particulier à marier les couleurs. Comme François Mitterrand,
Robert Hersant a une passion pour les arbres. Certains en plaisantent: "Le papivore est devenu herbivore..."
La maison d'Ivry-la-Bataille est aussi le lieu de réunion de la tribu
au grand complet. Robert Hersant, qui a été marié trois fois, y
rassemble pour la nouvelle année épouse et ex-épouses, enfants de son
premier et de son deuxième mariage, ainsi que les filles de sa dernière
femme, qu'il a adoptées.
Pour ce premier numéro, Les Infiltrés se
sont intéressés à un "système" que tout le monde connaît, mais dont
personne ne peut imaginer l’univers kafkaïen : Pôle emploi. Un sujet
d’actualité s’il en est, au moment où le nombre de demandeurs d’emploi
ne cesse d’augmenter.
Aujourd’hui, Pôle emploi accompagne plus de 3 millions de personnes,
presque un million de plus qu’il y a quatre ans au moment de sa
création. Pour faire face à cette vague, l’organisme a recruté des
agents en CDD d’un an dans le courant de l’année 2012.
L’une
de nos journalistes a réussi à intégrer une agence importante d’une
grande ville française : une embauche sans vraie sélection et avec une
formation sur le tas. Dans le même temps, l’agence remerciait des agents
formés qui finissaient un CDD de deux ans…
Jour après jour, cette infiltrée a découvert la réalité du quotidien
des conseillers de Pôle emploi, en sous-effectifs chroniques, écrasés
par la bureaucratie et des directives inapplicables, parfois à la
violence, et scandalisés par la politique du chiffre. Elle a découvert
comment le système "oubliait des chômeurs" jugés incasables, et dont
aucun conseiller ne suivait le dossier. Et pourtant les agents font
régulièrement preuve de dévouement et n’hésitent pas à trouver des
solutions aux demandeurs d’emploi grâce à une bonne dose de système D.
Parallèlement à ce tournage en infiltration, une autre équipe de
journalistes a, durant quatre mois, fait des demandes officielles de
tournage dans une agence Pôle emploi pour pouvoir rencontrer des agents,
discuter de leurs conditions de travail et les filmer dans leurs
activités. Ces demandes à la direction de la communication de Pôle
emploi n’ont pas abouti, l’organisme ne souhaitant pas donner
d’autorisation de tournage…
INTERVIEW DU REDACTEUR EN CHEF
Jean-Paul Billaut travaille à l’agence CAPA depuis
1989. Tour à tour journaliste reporteur d’images, cameraman, réalisateur
et rédacteur en chef, il reprend les rênes du magazine d’investigation Les Infiltrés, dont France 2 s'apprête à diffuser la troisième saison durant le mois de février. Explications.
Les Infiltrés reviennent pour une troisième saison. A quoi vous attaquez-vous cette année ?
Nous allons commencer par nous intéresser à Pôle emploi, un sujet
d’actualité s’il en est. Aujourd’hui, Pôle emploi accompagne plus de
trois millions de personnes. Presque un million de plus qu’au moment de
sa création, en décembre 2008. L’une de nos journalistes a réussi à se
faire embaucher dans une agence importante d’une grande ville française.
En infiltrant Pôle emploi, on prend conscience de l’absurdité des
réglementations, des changements successifs, des organisations et des
méthodes de travail qu’on impose aux agents de Pôle Emploi. On réalise
combien le système est absurde et pousse les agents à trouver des
parades, ne serait-ce que dans le cas du suivi mensuel personnalisé pour
lequel ils ne disposent que d’une demi-journée par semaine. Un temps
bien insuffisant pour rencontrer les cent cinquante chômeurs, dont
chaque conseiller à la responsabilité. Et même si les agents ont mis en
place un suivi téléphonique pour compenser ce manque de temps, cela ne
fonctionne pas davantage. Notre infiltrée s’est retrouvée face à des
agents qui avaient le sentiment de ne rien maîtriser.
Et pourtant, ils se démènent, ils cherchent des solutions...
C'est ce qui est formidable dans cette situation un peu kafkaïenne. Ces
agents sont très investis. Ils restent à l'écoute des chômeurs et se
décarcassent pour trouver des solutions. Tous ont envie de bien faire,
mais le système ne leur permet pas de faire correctement leur travail,
de s’épanouir et de savoir s’ils ont servi à quelque chose.
En 2009, lors de la remise du Laurier Information TV, Hervé
Chabalier avait dit que « Les Infiltrés dénoncent un certain désordre
établi, qui ne peut prospérer que sous les paravents de la dissimulation
»… Une citation très à propos lorsqu’on découvre ces images.
Complètement. Dans le cas de Pôle emploi et des autres numéros diffusés
cette année, on comprend qu’on n’est pas face à des comportements
délictueux et indignes, mais que c’est bien le système qui est
responsable de ces situations. C'est un système qui broie autant les
usagers que les agents.
Aviez-vous imaginé découvrir une telle situation en préparant le sujet ?
On avait une petite idée, mais on n'imaginait pas que le diable se
nicherait dans les détails. En nous retrouvant au cœur du système, on a
pu découvrir certaines incohérences et comprendre pourquoi cela
dysfonctionnait parfois. On a réalisé qu’une institution telle que Pôle
emploi peut maintenir ses agents dans la précarité en décidant
d’embaucher de nouveaux conseillers qui ne sont pas formés, tout en
remerciant des personnes expérimentées, dont les contrats arrivent à
échéance. Ces agents, qui ont en charge des personnes en grande
précarité, peuvent se trouver eux-mêmes dans une situation instable et
vulnérable.
Dernière question : qu'est-ce qu'un bon infiltré ?
Une personne capable d'exercer son métier, en l'occurrence celui de
journaliste, tout en ayant la capacité de s'adapter très rapidement aux
codes de l'organisation qu'elle intègre. Savoir attendre, être
opportuniste, profiter d'une conversation pour en savoir plus sans
éveiller de soupçons.
Un an après la liquidation de Paru Vendu, 60% des salariés seraient sans emploi
Un an après la liquidation du pôle de presse gratuite du Groupe
Hersant Médias, plus de 200 salariés ont été licenciés dans la région.
Certains ont créé une entreprise, d'autres sont en formation, mais 60%
seraient encore à la recherche d'un emploi.
En novembre 2011, le pôle de presse gratuite du Groupe Hersant
Médias était placé en liquidation judiciaire. 1650 salariés étaient
alors licenciés en France, dont plusieurs centaines en Champagne-Ardenne
en raison des fermetures de l'imprimeur Hebdoprint à Tinqueux et de la
Comareg (centre d'appel et commerciaux) à Troyes. La plupart était dans
l'entreprise depuis 10 à 30 ans. Pour suivre les avancées de dossier
complexe, les salariés se sont réunis autour du blog des anciens d'Hebdoprint du Groupe Comareg fabriquant ou imprimant le Paru Vendu. Le nom du collectif est évocateur: "Paru chomdu".
Plus d'un an après, nos équipes ont retrouvé certains de ces salariés qui accusent toujours le coup. ReportageVidéo FR3
A la tête du GHM, Bernard Tapie devra peut être indemniser les anciens Paru-Vendu
Le rachat du Groupe Hersant Médias (et donc du quotidien La Provence)
par Bernard Tapie a fait grand bruit. Conséquence inattendue: l'homme
d'affaires pourrait être contraint d'indemniser les anciens salariés de
Paru Vendu comme l'affirme cet article: "Tapie va-t-il indemniser les anciens de Paru-Vendu ?" Le
groupe de presse belge Rossel était sur les rangs pour le rachat de GHM
mais redoutait de devoir verser ces indemnités. Il se serait alors
contenté du rachat du journal L'Union. Reste donc à savoir si Bernard
Tapie et les héritiers Hersant auront à verser ces indemnités.
La commission d'enquête sur le groupe GHM aura bien lieu
A la demande du député Patrick Mennucci le groupe PS de
l'Assemblée nationale vient de décider de demander la création d'une
commission d'enquête parlementaire sur le rachat du Groupe Hersant
Médias par Bernard Tapie, Philippe Hersant et sa famille. Une commission
qui devrait aussi concerner la liquidation de la Comareg.
Le groupe PS étant majoritaire, cette commission devrait donc être rapidement mise en place. "Il y a un oui du principe, indique-t-on au bureau de Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l'assemblée. Il reste à rédiger le texte de la demande".
Les membres de la commission seront désignés dans une quinzaine de
jours. Elle s'étalera sur six mois et pourra être prolongée d'autant. En
attendant l'entrée au capital de Tapie, validée officiellement lundi
par le président du Tribunal de commerce de Paris n'est pas du tout
remise en cause et va se poursuivre normalement d'abord par un audit des
titres du groupe, qui si on a bien compris devrait être piloté par
Patrick Le Lay l'ancien PDG de TF1. Ce dernier est attendu les 17 et 23
janvier à Nice et les 24 et 25 à Marseille.
Si Dominique Bernard nous indiquait samedi dernier ne pas "craindre, bien au contraire",
cette commission c'est néanmoins une belle victoire pour Mennucci, et
cela permettra d'en savoir sans doute plus sur les conditions de cette
vente. Et un peu de spectacle télévisuel en perspective avec les futures
auditions de Tapie. La chaîne parlementaire va faire de belles
audiences. Mais bon, Bernard si tu nous lis, celle-ci n'est pas (
encore) à vendre.
Par pierre boucaud (avec B.G.), le 16 janvier 2013
Tapie va-t-il indemniser les anciens de ParuVendu ?
Le tribunal de commerce a validé le rachat
par Tapie-Hersant de GHM. Mais si l'offre est arrivée au bout, c'est
aussi parce que les concurrents du groupe Rossel ne voulaient pas
assumer le "risque Comareg", évalué par eux à 200 millions d'euros. Les
1650 salariés de cette société liquidée en 2011 sont partis avec le
minimum d'indemnités. Ils pourraient désormais se retourner contre leur
ancien employeur.
Rideau tiré pour ParuVendu.
DR/Matias Grenn
Depuis mardi, le groupe Hersant médias roule sur l'or. Comme annoncé par voie de communiqué,
le tribunal de commerce a validé l'accord de conciliation entre le
groupe Hersant, le groupe Bernard Tapie et les 17 banques créancières.
Une grande partie de la colossale dette de 215 millions d'euros de GHM a
donc été annulée par les banques. Désormais les deux nouveaux
partenaires, les héritiers Hersant et Bernard Tapie, doivent investir 51
millions d'euros dans le capital du groupe.
En décembre, le rachat de l'Union de Reims par le groupe
Rossel a apporté aux Hersant les liquidités nécessaires à cette
recapitalisation. Or, le groupe Rossel était depuis des mois un des plus
ardents candidats à la reprise des titres du pôle sud du Groupe
Hersant. Pour quelle raison a-t-il fini par renoncer à déposer une
nouvelle offre avant le 9 janvier alors qu'il avait bataillé pendant des
mois pour être les premiers sur la ligne d'arrivée ?
Sous le régime du "off", un membre de l'équipe Rossel délivre
quelques éléments sur leur sortie du jeu, fin décembre, écartant d'une
main ferme l'argument de "l'offre moins disante" vendue par le PDG de GHM Dominique Bernard et l'avocat de Tapie, Maurice Lantourne. "Nous
avons fait une dernière offre ferme et définitive avec la caution de la
BNP pour un montant de 51 millions. La seule différence et que nous
avions ajouté au contrat une clause Comareg".
Un risque à 200 millions d'euros
La Comareg est le nom d'une des sociétés du groupe GHM qui éditait les titres gratuits sous la marque Paru Vendu.
Longtemps fleuron et vache à lait du groupe de presse, la Comareg avait
fini par perdre beaucoup d'argent dans les années 2000, faute d'un
investissement conséquent de la part du groupe Hersant. En 2011, ce long
déclin s'était soldé par une liquidation de l'entreprise et le départ au chômage de 1650 employés avec le minimum légal en termes d'indemnités.
C'est cette chausse-trappe que les juristes du groupe Rossel présentaient comme un écueil insurmontable. "Il y avait un risque de co-emploi évalué par nos avocats à 200 millions d'euros". Le co-emploi est une clause juridique
qui fait frémir les directeurs de ressources humaines des grands
groupes. En cas de liquidation d'une filiale, elle permet aux salariés
licenciés de se retourner contre la société mère en qualité de
co-employeur à partir du moment où ces derniers arrivent à prouver qu'il
y a confusion "d'intérêts, d'activités et de direction" entre la maison mère et ladite filiale. Or, pour le groupe Rossel, le risque de " coemploi" était bien réel entre la Comareg et sa société mère GHM. "Je ne sais pas comment les avocats de Tapie ont réussi à écarter ce risque mais nos propres juristes n'ont pas trouvé l'astuce", reprend notre source.
Recours aux prud'hommes
Du côté des anciens salariés de Paru Vendu, l'amertume est forte. Ancien salarié d'Hebdoprint, qui imprimait Paru Vendu, Jean-Paul Fabre fait partie du collectif Paru Chomdu qui réunit les anciens salariés des sociétés qui éditaient Paru Vendu partout en France. "Nous,
les anciens d'Hebdoprint, pour parler concret, nous n'avons touché que
ce que prévoit le code du travail. Des salariés qui avaient 20 à 25 ans
de boîte sont partis avec quatre mois de salaires d'indemnités.
C'est-à-dire un mois tous les cinq ans d'ancienneté. Le Plan social de
juillet 2011 prévoyait une enveloppe de 6000 euros. Et ceux qui ont été
licenciés en novembre 2011 ont touché en tout et pour tout trois mois de
salaires". Une délégation des
anciens salariés a rencontré en novembre un membre de cabinet de la
ministre de la culture pour évoquer leur situation et la reprise du
groupe Hersant. "Apparemment, ils étaient surtout préoccupés par le maillage de l'ensemble du territoire par la presse quotidienne régionale", regrette l'ancien salarié. Ils ont tout de même sollicité un nouvel avocat "pénaliste" pour étudier toute possibilité de nouveau recours. Selon la lettre A, un des anciens de la Comareg a entamé une procédure auprès des prud'hommes. Une petite porte s'ouvre.
La reprise des journaux du groupe français Hersant par Tapie validée
Les
trois héritiers Hersant d'un côté et Bernard Tapie de l'autre doivent
investir à parité un total de 51 millions d'euros dans l'opération.
[Lionel Cironneau - Keystone]
L'homme d'affaires, acteur et ex-ministre
français Bernard Tapie a reçu l'approbation du Tribunal de Commerce de
Paris pour reprendre les derniers titres français du Groupe Hersant
Médias, soit Nice Matin et La Provence notamment.
La reprise des derniers titres du Groupe
Hersant médias (Nice Matin, La Provence, journaux d'Outre mer...) par
Bernard Tapie et des héritiers Hersant a été homologuée lundi par le
Tribunal de Commerce de Paris, a annoncé GHM dans un communiqué.
Ce
jugement d'homologation valide définitivement l'accord de
restructuration de la dette du Groupe Hersant Médias (GHM), annulant les
trois-quarts des quelque 215 millions de créances du groupe.
Accord de conciliation homologué
"Le
Tribunal de Commerce de Paris a homologué aujourd'hui l'accord de
conciliation conclu le 19 décembre 2012 entre GHM, la famille Hersant,
Groupe Bernard Tapie (GBT) et l'ensemble des banques créancières du
Groupe", souligne GHM.
"Le futur du Groupe est désormais assuré et
nous allons pouvoir engager les moyens nécessaires à la relance de nos
titres. Je suis confiant sur notre capacité à assurer leur
transformation et donc leur avenir", a déclaré Dominique Bernard,
directeur général de GHM.
51 millions d'euros d'investissements
L'accord
entérine l'abandon de la quasi-totalité des créances bancaires, "après
augmentation du capital de la société souscrite à parité par la famille
Hersant et GBT", a précisé GHM. Les trois héritiers Hersant d'un côté et
Bernard Tapie de l'autre doivent investir à parité un total de 51
millions d'euros.
La réalisation des opérations bancaires et l'augmentation de capital seront finalisées au plus tard le 15 février 2013.
« On a tout ce qu’il faut pour réussir: un outil performant et un savoir-faire humain. » Armel
Dubourg, patron de Diamen, sait de quoi il parle : sa société, créée il
y a 4 ans, compte deux autres sites de production et quatre sites de
vente.
Il y a tout juste un an, il s’intéresse au sort de l’imprimerie Hebdoprint, prise dans les turbulences de la mise en liquidation judiciaire du groupe Comareg.
Une soixantaine d’emplois se retrouvent sur le tapis à Iffendic… Avec
le soutien d’élus, et notamment de Christophe Martins, maire de la
commune et conseiller général, et après quelques péripéties, Armel
Dubourg reprend l’entreprise en mai 2012. « Je ne pouvais pas faire de promesses mais j’étais bien déterminé à me battre… »
Pour les élus, c’est une aubaine. L’ambition étant de maintenir
l’emploi industriel dans le secteur. L’embauche d’une vingtaine de
personnes est dans la balance. De fait, la communauté de communes
apporte 550 000 € pour l’achat du bâtiment de 3 300 m2 et du terrain. De
son côté, Armel Dubourg met 25 000 € sur la table.
Une relance difficile
Aujourd’hui, l’imprimerie emploie 5 salariés. La relance a été plus
difficile et plus longue que prévue dans un contexte économique chahuté.
Armel Dubourg a dû investir, acheter du papier, des pièces détachées,
de l’encre, du matériel… Au total, plus de 200 000 €. En même temps, les
factures continuent à tomber : 5 000 € de note d’électricité par mois… « Car les machines, même lorsqu’elles ne tournent pas, doivent être maintenues sous tension. » Il faut aussi payer les salaires.
Le conseil général a prêté 50 000 € pour maintenir et développer les
emplois. De son côté, la communauté de communes a avancé 30 000 €. Des
aides exceptionnelles, remboursables. « Ce ne sont pas des subventions », insiste Christophe Martins. Armel Dubourg s’est engagé à s’acquitter de sa dette.
150 000 exemplaires
Les machines ont recommencé à tourner en octobre. journal gratuit
d’information, a été le premier à sortir des tours de Diamen Rota
Breizh. Pour sortir du lot face à la concurrence, l’imprimerie mise sur
une offre « sur mesure ». Les salariés font actuellement, par exemple,
des tests sur une nouvelle machine de mise sous film « qui devrait nous ramener du chiffre d’affaire », espère Armel Dubourg.
Depuis début janvier, les affaires ont d’ailleurs pris un nouvel élan. « Des anciens de chez Paru Vendu ont relancé des gratuits dans le Nord de la France. Ils font imprimer chez nous. »
Concrètement, cela représente 150 000 exemplaires tous les 15 jours.
D’ici quelques semaines, 50 000 autres s’y ajouteront. C’est beaucoup,
mais pas assez… « Avec la production que nous avons, nous payons les salaires. Il
faudrait la doubler pour arriver à 50 000 € de chiffre d’affaire mensuel
et là, j’équilibrerai. Et je serai moins stressé… »
L’homme est optimiste et espère tirer son épingle du jeu sur le
marché de l’impression des gratuits, des tracts publicitaires. Les
élections qui se profilent devraient aussi booster la fabrication des
tracts électoraux. Christophe Martins se prête au rôle de commercial de
luxe. Invitant les acteurs de la vie locale à participer à la réussite
de l’imprimerie et permettre de maintenir une vingtaine d’emplois sur le
site…