mercredi 26 décembre 2012

Mercredi 26 Décembre 2012 - LE FIGARO.FR - Dominique Bernard, DG du groupe Hersant Média, rejette les accusations du député PS qui s'interroge sur les conditions de la cession de 50 % du groupe de presse à Bernard Tapie

 Hersant répond
au député Mennucci
sur Tapie

Dominique Bernard, DG du groupe Hersant Média. Crédit photo: Marmara/Le Figaro
Dominique Bernard, DG du groupe Hersant Média. Crédit photo: Marmara/Le Figaro
Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

INTERVIEW - Dominique Bernard, DG du groupe Hersant Média, rejette les accusations du député PS qui s'interroge sur les conditions de la cession de 50 % du groupe de presse à Bernard Tapie.

GHM (La Provence, Nice-Matin, Corse-Matin, France Antilles…) vient d'être racheté à parité par Bernard Tapie et la famille Hersant pour 51 millions d'euros.
LE FIGARO. - Que vous inspire la demande du député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci de créer une commission sur les conditions de rachat de GHM par le tandem Tapie-Hersant?
Dominique BERNARD. - J'ai du mal à comprendre l'objet de cette démarche. J'ai l'impression que la réaction de Patrick Mennucci tient surtout au fait qu'il voit d'un mauvais œil Bernard Tapie arriver sur ses terres marseillaises. Le courrier qu'il a adressé au président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale est truffé d'inexactitudes et d'invraisemblances qui démontrent une grande méconnaissance du dossier.
Que lui répondez-vous sur les conditions d'endettement de GHM et les modalités de sa cession?
L'endettement de GHM remonte au rachat, en 2007, auprès du groupe Lagardère, des journaux du Sud pour un montant de 160 millions d'euros. À l'époque, nombreuses étaient les banques qui voulaient financer l'opération! Le prêt devait être remboursé sur sept ans, grâce aux résultats du groupe et notamment de la Comareg (pôle de presse gratuite qui a été liquidé en 2011, NDLR). Il a été évidemment accordé sous conditions de garantie, contrairement à ce qu'indique Patrick Mennucci. Tous les actifs de GHM ont été nantis, ainsi que 34 % des titres du groupe. Sur le rachat de la créance bancaire, je rappelle que c'est une opération entre sociétés de droit privé, dans laquelle 17 banques, également privées, sont impliquées. Je ne vois pas en quoi c'est le contribuable qui paiera in fine, comme le soutient Patrick Mennucci.
Qui étaient les autres candidats au rachat?
Seule l'offre du tandem formé par Bernard Tapie et trois membres de la famille Hersant était globale, inconditionnelle et financée, les fonds ayant été déposés sous séquestre, conformément aux conditions posées par les banques. L'offre de Rossel ne répondait pas à ces exigences et était en outre «moins-disante». Les autres candidats qui ont eu accès à la «data room» sont le cabinet d'expertise comptable Fiducial, le fonds britannique Local World (David Montgomery) et les Américains OpenGate Capital et Platinum Capital. Aucun n'a souhaité donner suite.
Patrick Mennucci dénonce l'opacité du processus de vente…
Au cours des trois ans de renégociation de la dette, nous avons tenu avec le Ciri plus de cent réunions avec les banques, et le tribunal de commerce a été informé à chaque étape. En septembre dernier, un certain nombre de banques ont choisi le cabinet de conseil en restructuration Alvarez et Marsal qui a été retenu pour veiller au bon déroulement du processus d'information auprès des éventuels investisseurs.
Comment interpréter la fausse sortie de Bernard Tapie?
Je pense que c'était un mouvement d'humeur contre les atermoiements tardifs de certaines banques et l'intervention d'Arnaud Montebourg qui voulait faire émerger une autre offre.
La période de conciliation a pris fin lundi. Quelle est la prochaine étape?
Le protocole d'accord signé par toutes les parties le 21 décembre doit maintenant être homologué par le président du tribunal de commerce de Paris le 9 janvier. GHM va devenir une société anonyme à conseil de surveillance et directoire. Par une augmentation de capital, Bernard Tapie en deviendra coactionnaire à parité avec la famille Hersant. Philippe Hersant prendra la présidence du conseil de surveillance.
Où en est la vente de vos actifs en Nouvelle-Calédonie et la cession du pôle Champagne-Ardennes à Rossel?
Nos titres en Nouvelle-Calédonie sont en cours de cession auprès d'investisseurs locaux. Nous reprenons la main. Maintenons que nous sommes désendettés, nous prendrons le temps qu'il faut pour réussir cette vente. Quant au pôle Champagne-Ardennes-Picardie (CAP), l'opération avec Rossel sera totalement bouclée vendredi.

Par Alexandre Debouté, Philippe Larroque

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