samedi 14 avril 2012

Samedi 14 Avril 2012 - Decoster-Sequedin/ Hebdoprint-Lomme : où en sont les deux imprimeries ? - La Voix du Nord

1. Decoster à Sequedin : mandater un expert Hier en début d'après-midi, un gros nuage de fumée est visible depuis l'ensemble du centre commercial Englos-Les Géants. Non, il ne s'agit pas d'un incendie mais des salariés de l'imprimerie Decoster qui continuent de cracher leur colère. On se souvient que le patron, Jean Decoster, avait été séquestré quelques heures (notre édition du 5 avril), et que l'inspection du travail avait dépêché quelqu'un sur place pour jouer les médiateurs.
Depuis, le syndicaliste Frédéric Deregnaucourt a envoyé une lettre ouverte à chaque candidat à l'élection présidentielle pour leur demander, « au-delà des belles paroles, des faits ». Notamment, « que la puissance publique soit mise en contribution pour protéger nos emplois industriels ». Le courrier évoque aussi « la prime légale de licenciement qui n'est que d'1/5e de mois de salaire par année de présence ».
Et parce que, toujours selon Frédéric Deregnaucourt (Force ouvrière), « il subsiste de nombreuses interrogations quant à la nébuleuse Decoster, ses multiples sociétés civiles immobilière, etc. », le comité d'entreprise va mandater un expert comptable. « Si nos soupçons étaient avérés, nous pourrions porter plainte... à moins que le patron ne fasse enfin un geste », menace-t-il.
Hier, tandis que les salariés arrêtaient les voitures pour informer les gens de leur situation et que palettes et jerricans de plastique continuaient de brûler, nous sommes entrés dans l'imprimerie. Un hall d'accueil sombre et désuet, du marbre rose partout, une huile grand format d'un couple : le fondateur de l'imprimerie, Jean Decoster, le père du dirigeant actuel. Jean-Daniel de son prénom, toujours injoignable...

 2.Hebdoprint-Lomme : le projet de SCOP avance Le projet de SCOP des ex-Hebdoprint et Comareg a été accepté par le mandataire judiciaire. Il a reçu le soutien du conseil régional, de la mairie de Lomme et de 41 employés prêts à s'investir dans la SCOP. C'est un projet qui avance, donc. Mais qui va connaître sans doute quelques modifications avec cette fois un démarrage prévu à l'horizon du mois de septembre. L'ancien patron René Bétourné aurait pu, à 82 ans, « garder les pieds au chaud dans ses pantoufles », comme il le dit lui-même avec malice. Mais il a pris fait et cause pour les ex-employés du site lommois qui furent pour la plupart ses anciens salariés à la belle époque d'Inter 59, qu'il fonda en 1971 avant de céder l'affaire et de prendre sa retraite. Aujourd'hui son objectif demeure : « sauver l'emploi ». L'histoire de l'ancien patron qui se bat avec ses ex-salariés pour remonter une entreprise a intéressé Harry Roselmack. Le journaliste de TF1 a réalisé un reportage sur cette aventure atypique. René Bétourné, animé d'une énergie indéfectible, expliquera dans Immersion les raisons de son engagement (à la télé, fin mai). Mais pour autant, il n'a pas « la grosse tête ». « Ce que je fais ce n'est pas pour moi, » répète-t-il. « Je ne supporte pas que mon ancien personnel qui n'est pas responsable de la fin d'Hebdoprint et de la Comareg soit au chômage ! Je veux le sauver et on peut réussir, on a un bon projet ! » •
PAR ISABELLE ELLENDER ET CAROLE MOCELLIN 
Decoster-Sequedin, Hebdoprint-Lomme : où en sont les deux imprimeries ? - Actualité Lomme - Lambersart - La Voix du Nord

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