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A Lomme, l'imprimerie Hebdoprint qui éditait notamment le «Paru-Vendu» jusqu'à sa liquidation en novembre 2011. |
L'imprimerie Hebdoprint de Lomme ne sera pas reprise par la SCOP Inter 59. Malgré un dossier approuvé par le mandataire judiciaire, René Bétourné a été obligé de lâcher prise. Face aux lenteurs administratives et à l'enthousiasme mesuré du secteur bancaire. Mais l'ancien patron n'a pas dit son dernier mot : la SCOP se fera en modèle réduit. Elle voit le jour sous la forme d'une SARL début mai.
« Nous avons dû réduire la voilure », avait annoncé René Bétourné, la semaine dernière. Ce moment, lorsqu'il a fallu annoncer aux 41 licenciés de la Comareg que l'entreprise s'avérait au final trop risquée à « cause de la frilosité des banques », a été « pénible et émouvant ».
La réunion qui mettait fin au projet de reprise de l'imprimerie a été filmée par l'équipe d'Harry Roselmack, séduit par l'histoire de l'ancien patron venu au secours de ses salariés. Ces anciens de Paru-Vendu et de la Comareg devaient participer à la constitution de la SCOP sur leurs indemnités de licenciements. Ils avaient perdu leur emploi depuis novembre dernier, date de la liquidation de la Comareg et de son imprimerie Hebdoprint. Un séisme pour 1 650 personnes en France dont 150 dans la région.
Mais qu'est-ce qui a péché dans la constitution de cette SCOP ? Pour majorer ses atouts, la SCOP devait démarrer son activité de petites annonces gratuites au plus vite. Or, si le projet d'exploitation de l'activité a été rapidement bouclé dès décembre, le montage administratif et financier a pris bien trop de temps.
Un exemple : plus le temps passait, plus les indemnités que les anciens de la Comareg pouvaient mettre dans la coopérative diminuaient. Les commerciaux ne pouvaient plus tenir...
Les tours de table avec les banques n'ont pas été simples. Le Crédit du Nord et la banque BNP Paribas ont été contactés en dernier ressort après une bonne dizaine d'autres établissements.
« Que tout le monde ne regarde pas favorablement un projet, c'est normal », explique pour la BNP Paribas, Nicolas Draux. « Mais il est faux de dire qu'à la BNP Paribas, le dossier a traîné en longueur, s'insurge le responsable régional de l'établissement.
Reçu le 10 avril, le porteur du projet a obtenu un accord favorable le 18. Je n'appelle pas cela un accord tardif ni un manque de soutien à l'activité des entreprises. ».
« C'est vrai, reconnaît René Bétourné. Mais le problème pour les artisans de la SCOP, c'est que, sur ce prêt de 200 000 euros, je devais engager personnellement mes propres fonds pour le garantir. C'est comme si je me prêtais à moi-même... Et, plus inquiétant, cela voulait dire qu'au moindre déficit dans nos comptes, au moindre écart, les banques ne nous prêteraient pas facilement. Je ne pouvais pas prendre le risque d'envoyer mes anciens salariés dans le mur ! » D'où la décision d'abandonner la reprise de l'imprimerie lommoise. Mais... pas de la coopérative qui, cette fois, sous forme d'une SARL d'une quinzaine de personnes, va être constituée début mai. La SARL Inter 59 devrait s'installer sous peu à la ruche des 2 Lys, à Armentières.
« On va commencer petit, et ensuite au fur et à mesure de notre développement, on réembauchera des ex-salariés de la Comareg et de Paru-Vendu. On a tout en main, et ça va marcher ! » René Bétourné a tourné une page mais ne jettera jamais le livre ! •
Mais qu'est-ce qui a péché dans la constitution de cette SCOP ? Pour majorer ses atouts, la SCOP devait démarrer son activité de petites annonces gratuites au plus vite. Or, si le projet d'exploitation de l'activité a été rapidement bouclé dès décembre, le montage administratif et financier a pris bien trop de temps.
Un exemple : plus le temps passait, plus les indemnités que les anciens de la Comareg pouvaient mettre dans la coopérative diminuaient. Les commerciaux ne pouvaient plus tenir...
Les tours de table avec les banques n'ont pas été simples. Le Crédit du Nord et la banque BNP Paribas ont été contactés en dernier ressort après une bonne dizaine d'autres établissements.
« Que tout le monde ne regarde pas favorablement un projet, c'est normal », explique pour la BNP Paribas, Nicolas Draux. « Mais il est faux de dire qu'à la BNP Paribas, le dossier a traîné en longueur, s'insurge le responsable régional de l'établissement.
Reçu le 10 avril, le porteur du projet a obtenu un accord favorable le 18. Je n'appelle pas cela un accord tardif ni un manque de soutien à l'activité des entreprises. ».
« C'est vrai, reconnaît René Bétourné. Mais le problème pour les artisans de la SCOP, c'est que, sur ce prêt de 200 000 euros, je devais engager personnellement mes propres fonds pour le garantir. C'est comme si je me prêtais à moi-même... Et, plus inquiétant, cela voulait dire qu'au moindre déficit dans nos comptes, au moindre écart, les banques ne nous prêteraient pas facilement. Je ne pouvais pas prendre le risque d'envoyer mes anciens salariés dans le mur ! » D'où la décision d'abandonner la reprise de l'imprimerie lommoise. Mais... pas de la coopérative qui, cette fois, sous forme d'une SARL d'une quinzaine de personnes, va être constituée début mai. La SARL Inter 59 devrait s'installer sous peu à la ruche des 2 Lys, à Armentières.
« On va commencer petit, et ensuite au fur et à mesure de notre développement, on réembauchera des ex-salariés de la Comareg et de Paru-Vendu. On a tout en main, et ça va marcher ! » René Bétourné a tourné une page mais ne jettera jamais le livre ! •
mercredi 25.04.2012, 05:02
PAR CAROLE MOCELLIN