Le scandale de l’exil fiscal en Suisse.
09 Mai 2012
Par
Fred Oberson
Edition :
A l'heure suisse
Combien sont-ils les riches français qui ont
choisi de transférer leur domicile en Suisse pour ne payer qu’un impôt
dérisoire sur leurs revenus et leurs fortunes ? Trois mille, cinq
mille ? c’est top secret… comme les banques !
Ce scandale ne date pas de hier – crée en 1862 par le canton de Vaud -
et il s’est accru à la vitesse grand V depuis une quinzaine d’années
alors que Chirac et Sarkozy étaient au pouvoir… Ils n’ont absolument
rien entrepris envers leurs amis fortunés pour enrayer l’appauvrissement
de la France.
Le scandale est triple, tant du coté de l’Etat français, de l’Etat helvétique et des Français voyous et fraudeurs.
Pour la plupart, ces revenus et ces fortunes ont été gagnés dans leurs
activités marchandes, industrielles, voire sportives et culturelles en
France.
Le projet courageux de François Hollande de taxer à 75 % les revenus à
partir d’un million arrive, hélas trop tard, puisque la plupart des
rats ont déjà quitté le bateau ou s’empressent de le faire selon les
articles du Journal Le Matin et des Inrockuptibles ci-dessous :
http://www.lematin.ch/suisse/exiles-francais-craquent-jura/story/26114816http://www.lesinrocks.com/2012/05/04/actualite/le-jura-suisse-accueille-les-exiles-fiscaux-de-la-presidentielle-11256889/
Le fonctionnement du forfait fiscal…
Il ne concerne qu’un nombre très restreint de personnes, car il est
réservé à des contribuables aisés par les cantons suisses. Le
contribuable payera un impôt en fonction de ses dépenses, en général de
l’ordre du montant annuel de son loyer et de son standing laissé à la
libre appréciation du taxateur !
Quand Schumacher gagnait 100 millions de dollars par an, sa
contribution fiscale, comprenant l’impôt communal, cantonal et fédéral,
était de l’ordre de deux millions de francs suisses, 2% !
A préciser que cet impôt spécifique ne s’applique pas aux seuls
Français… mais compte tenu de la proximité de Paris, 3h00 de TGV, 1h00
d’avion, il n’est pas étonnant que le Lac Léman soit un havre de paix
pour les fraudeurs. Ce statut ne les empêche nullement de conserver une
résidence en France.
En revanche, ils ne doivent pas exercer une quelconque activité
professionnelle en Suisse... Où Aznavour compose-t-il ses rengaines et
où Frédéric Dard écrivait-il ses San Antonio ?
Fortune faite, la plupart de ces riches retraités n’ont nulle envie
de rempiler et il y aura toujours la possibilité de créer des sociétés
anonymes où des holdings à l’exemple de Philippe Hersant, l’héritier de
l’ex-propriétaire du Figaro, qui s’active depuis Genève dans la presse.
Ce forfait fiscal est scandaleux pour la Suisse qui n’a pas besoin de
ça pour boucler ses fins de mois, puisqu’il rapporte des peanuts, de
l’ordre de 60 millions d’euros par an. Il est discriminatoire à l’égard
des Helvètes qui eux paient plein pot à l’exemple du tennisman Federer
par rapport à Noa… qui lui aussi a bénéficié en son temps de ce
privilège. A revenu égal, Federer paie 10 fois plus que Johnny Halliday,
le copain de l’ex !
Gageons que François Hollande au pouvoir, il ne tardera pas à trouver
les astuces juridiques pour faire rendre l’âme à ces mauvais Français.
Peut-être, pourra-t-il compter sur le parti socialiste genevois qui a
déposé une initiative pour supprimer ce scandale dans le Canton de
Genève. La décision sera soumise au peuple à fin 2013, début 2014 !
Zurich, le pays des banquiers, a montré l’exemple en supprimant ces
forfaits d’un autre âge en 2009. Avec pour conséquence que les rats ont
filé dans d’autres cantons !
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