mardi 24 juillet 2012

Mardi 24 Juillet 2012 - L'EXPRESS - La justice autorise la reprise de "Paris-Normandie" par deux journalistes

La justice autorise la reprise de
"Paris-Normandie" par deux journalistes

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LE HAVRE - Le tribunal de commerce du Havre a donné mardi son feu vert à la reprise de Paris-Normandie par les journalistes Xavier Ellie et Denis Huertas qui auront la lourde tâche de tenter de redresser un quotidien qui n'a cessé de perdre des lecteurs depuis 40 ans.


La Une du journal "Paris-Normandie", photographiée le 21 février 2012
afp.com/Kenzo Tribouillard
L'offre présentée par ces anciens directeurs respectifs du Progrès de Lyon et du Dauphiné Libéré prévoit la suppression de 85 emplois sur 357. Grâce à cette économie dans la masse salariale et à une réduction des frais de structures, les repreneurs espèrent un retour à l'équilibre, sans toucher à l'imprimerie et en conservant les huit éditions.
Selon Denis Huertas, la nouvelle direction veut mettre en oeuvre quelques principes simples comme "remobiliser les équipes", "ne pas opposer le web et le print", ou encore "se mettre en correspondance avec les attentes de deux millions de personnes".
Le périmètre de reprise comprend la régie publicitaire et l'ensemble de la Société normande de presse d'édition et d'impression (SNPEI), filiale du Groupe Hersant Médias (GHM), qui possède Paris-Normandie, mais aussi les titres de la pointe de Caux (Havre Libre, Le Havre Presse et Le Progrès de Fécamp).
Le procureur de la République et les administrateurs judiciaires s'étaient prononcés en faveur de l'offre tandis que le comité d'entreprise s'était abstenu. "Nous ne voulions pas faire obstacle à l'offre mais nous ne pouvions dire oui à un plan qui prévoit 85 licenciements", a dit Véronique Christol, secrétaire du CE.
Cette offre était la seule en lice après le retrait de Jean-Charles Bourdier, ancien dirigeant du Républicain Lorrain, et du groupe belge Rossel. Ce dernier conditionnait son arrivée à l'acquisition simultanée des titres du pôle Champagne-Ardennes-Picardie (L'Union, L'Est Eclair...) de GHM dans le cadre d'un rapprochement avec ce dernier qui n'a pas abouti.
Avec ce changement de mains qui sera effectif le 1er août, les titres normands retrouvent leur indépendance, quarante ans après leur prise de contrôle par Robert Hersant, le père de Philippe, patron actuel de GHM. Au cours de cette période, la diffusion quotidienne de Paris-Normandie, navire-amiral de cet ensemble, est tombée de 166.000 à 53.000 exemplaires, selon l'OJD.
Cette descente aux enfers n'avait été enrayée ni par le rapprochement avec les journaux du Havre, ni par les changements de formule comme le passage au format tabloïd, ni par le retour à une certaine neutralité politique après une grande proximité avec la mairie centriste de Rouen dans les années 1970 à 1990.
Fragilisée par cette érosion des ventes et par un recul des recettes publicitaires, l'entreprise avait dû déposer son bilan fin février après avoir accusé en 2011 un déficit d'exploitation de deux millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 40 millions.
Ces difficultés récurrentes ont parfois été mises sur le compte de la présence en Haute-Normandie d'une dizaine d'hebdomadaires et bi-hebdomadaires qui font concurrence au quotidien régional et dont la taille modeste leur a permis d'anticiper les changements technologiques. Ils ont pour nom le Réveil de Neuchâtel, l'Informateur d'Eu ou encore l'Impartial des Andelys et la diffusion du plus important d'entre eux, le Courrier Cauchois, dépasse les 37.000 exemplaires.
Mais cette hypothèse reste à étayer car de tels titres prospèrent aussi en Basse-Normandie sans mettre en difficulté le quotidien de référence de cette région, Ouest France.
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