« La SCOP [société
coopérative et participative] continue… mais sans Tapie. »
C'est ainsi que les personnels de
Nice-Matin ont annoncé, vendredi 19 septembre,
la rupture
de l'alliance qu'ils avaient nouée
avec l'homme d'affaires.
Les représentants des salariés du groupe Nice-Matin, placé en redressement judiciaire, veulent sauver leur journal. | Nice-Matin - © droits réservés |
« Ce partenariat a vécu, écrivent les
représentants des salariés dans un mail envoyé aux équipes,
vendredi après-midi. Pas de clash, ni de divorce retentissant. Juste
le constat que certaines conditions suspensives à ce partenariat
n'ont hélas pas pu être remplies dans les délais qui avaient été
fixés entre Bernard Tapie et nous dès la fin du mois de juillet. »
Le détail de ces « conditions » n'a
pas été donné, mais il est probable qu'il s'agit notamment du
nombre minimal de départs prévus dans le projet imaginé entre les
salariés et M. Tapie. Les représentants des salariés refusent
de s'engager à procéder à des licenciements si le nombre de 169
départs prévu dans leur projet n'était pas atteint par la voie du
volontariat.
CINQ
OFFRES CERTAINES
« Bernard Tapie est désormais un candidat
à la reprise de Nice-Matin - Var-Matin comme les autres »,
rappellent les salariés. L'actionnaire principal de La Provence a en
effet déposé une offre de reprise au nom du groupe marseillais.
Initialement qualifiée de « plan B », cette offre devient
donc son plan A. Il en a d'ailleurs communiqué les détails aux
administrateurs judiciaires. Selon nos informations, l'offre de La
Provence prévoierait 328 suppressions de postes.
Quatre autres offres restent en course, portées
par Clepsydre – spécialiste de l'assistance aux personnes
dépendantes –, Georges Ghosn – précédent propriétaire de La
Tribune et de France Soir –, Paris Normandie et Rossel – groupe
propriétaire de La Voix du Nord. Ces offres prévoieraient de 253
suppressions de postes, pour celle de Georges Ghosn, à 428 pour
l'offre du groupe Rossel. Celle de Clepsydre en anticiperait 328 et
celle de Paris Normandie, 367.
Les salariés, eux, veulent toujours croire en
leur capacité à formuler une offre de reprise avant le 13 octobre,
date à laquelle le tribunal de commerce de Nice choisira un
repreneur. Mais ils doivent désormais compenser l'absence de
M. Tapie, qui promettait de financer 35 % de leur offre,
soit 8 millions d'euros.
« A ce jour deux investisseurs sont
susceptibles de se substituer à Tapie et d'apporter les 8 millions
d'euros qui manquent encore à notre plan de financement »,
annoncent les représentants, avant de conclure : « Il nous
reste dix jours. »
Lire : Le
crowdfunding au secours de « Nice-Matin
Le Monde.fr I 19.09.2014 à 15h22
Mis à jour le 19.09.2014 à 16h38
par Alexis DELCAMBRE
Mis à jour le 19.09.2014 à 16h38
par Alexis DELCAMBRE
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