2550 familles sacrifiées par Ph.HERSANT
Ce site retrace le combat de la plus grande liquidation de 2011 passée sous silence par les politiques de tous bords en pleine campagne présidentielle : De "Sarkosy à Hollande - "Moi President ! en scooter" un silence assourdissant....
Ce blog était le lien sur l'ensemble de la France pour tenir informer les sacrifiés de la Presse Gratuite d'Annonces par GMH et son actionnaire principal Philippe HERSANT - 100 eme plus grosse fortune de France
Hersant Media : la reprise du groupe par Tapie définitivement actée
Le processus d'entrée au capital du Groupe Hersant Media (GHM) de Groupe Bernard Tapie (GBT) et de renégociation de la dette bancaire de GHM a été
achevé ce mercredi 27 février. L'aboutissement de ce processus permet à
GHM d'effacerles 215 millions d'euros d'endettement que le groupe avait initialement contracté auprès de 17 banques.
La reprise du groupe par la familleHersant et l'homme d'affaires Bernard Tapie- est désormais définitivement actée. Trois des héritiers Hersant d'un
coté et M. Tapie de l'autre contrôlent donc à parité GHM et notamment La Provence, le groupe Nice-Matin et les journaux d'outre-mer Antilles et Nouvelles Calédonie.
"GHM a réalisé ce matin les opérations nécessaires au versement de la somme de 51 millions d'euros à ses banques créancières à titredéfinitif et forfaitaire, a précisé GHM. Préalablement
à ce versement, une augmentation du capital de GHM a été réalisée à
parité par la famille Hersant et le Groupe Bernard Tapie qui détiennent
désormais 50 % chacun du groupe."
Tapie, en colère, paye, en urgence, les salaires de février, à Nice Matin et La Provence!
Droits Réservés
On ne croyait pas le groupe Hersant en si piteux état.
Et Bernard Tapie, lui-même, n’imaginait pas des comptes à ce point
dégradés. C’est ainsi que le propriétaire de La Provence et de Nice
Matin, qui ne décolère pas, a fait hier, en toute urgence, un chèque,
non prévu dans les accords signés, de 4,3 millions d’euros,
afin que les salaires de février des employés et journalistes de ces
deux quotidiens, ainsi que des frais d’avocats, non réglés, soient
versés.
L’homme d’affaire marseillais est ainsi tombé des nues en découvrant
tout simplement que les caisses de ces deux titres étaient vides ! En
privé, ce dernier, qui attend son heure, dit ne pas vouloir en rester
là. Et les semaines qui suivent devraient voir la température grimper
entre le « papivore » et Philippe Hersant.
Le 14 janvier 2013, le Tribunal de commerce de Paris a homologuél’accord de conciliation conclu le 19 décembre 2012 qui a conduit à la cession du pôle sud du Groupe Hersant Média regroupant les titres La Provence, Nice-Matin, Corse-Matin, Var-Matin ainsi que des journaux de Nouvelle-Calédonie et des Antilles. De nombreuses zones d’ombres planent sur cet accord, lequel entérine l’abandon, par les banques prêteuses, de créances évaluées à 165 millions d’euros....
....En effet, et sans être exhaustif, comment est-il possible que les 17 banques créancières abandonnent 165 millions d’euros, malgré la gestion chaotique de l’actionnaire depuis plusieurs années ? Comment est-il possible que ces prêts aient pu être consentis sans qu’aucune garantie n’ait été prise sur les biens personnels des membres de la famille de l’actionnaire emprunteur, français mais domiciliés fiscalement en Suisse et au Royaume-Uni ?....
... La commission aura à connaitre aussi des conditions de l’achat, de la gestion et de la faillite de la COMAREG par le Groupe Hersant Média et s’intéressera aux 115 millions d’euros de pertes pour l’Association pour la gestion du régime de Garantie des Salaires (AGS) dans le cadre du plan social de la COMAREG....
... La commission devra également vérifier la façon dont les parties prenantes à la reprise ont abordé le risque COMAREG pour lequel l’une d’entre elles ne s’estime pas concernée...
INVITATION Pour défendre la liberté d'expression de la part de Marsactu, Le Ravi et Médiapart le 11 février 2013 à la Criée à Marseille
Depuis des semaines, la ville ne parle plus
que de ça : Bernard Tapie a mis la main sur La Provence et s'apprête à
fondre sur la ville. Pour défendre la liberté d'expression, Marsactu, Le
Ravi et Médiapart s'unissent et proposent une grande soirée de débat,
le 11 février prochain, à 20 heures, à La Criée. Lecteurs de Marsactu, Le Ravi, Médiapart et de notre Blog "Avenir Presse Publications",
vous y êtes les bienvenus.
Marseille est capitale européenne de la culture. La ville se rêve (ou
cauchemarde) son avenir en métropole. Et pourtant, à quinze mois des
élections municipales, flotte dans l'air comme un parfum de déjà-vu.
Dans quelques jours, si l'information se confirme, Bernard Tapie doit
amarrer son yacht - le Reborn - au quai de la Fraternité. "Un petit bateau de 14 mètres... de large",
aime-t-il à plaisanter. Bernard Tapie est de retour en ville. En posant
25 millions sur la table, il a fait son entrée dans le groupe Hersant
et fait main basse sur La Provence et les autres titres du Sud. Son retour est un mauvais présage pour la démocratie locale et la liberté d'expression.
Pour lancer le débat et l'ancrer dans le réel, Marsactu, le mensuel Le Ravi et Médiapart ont
décidé eux aussi de s'amarrer dans le Vieux-Port en proposant une
grande soirée de débat le 11 février prochain, à 20 heures à La Criée.
Pour nous, journalistes et Marseillais, l'arrivée de Tapie n'est pas une
affaire de gros sous qui ne concerne que des grands groupes aux mœurs
très privés. Cette affaire est publique car elle concerne en premier
lieu les contribuables français. C'est avec 402 millions
d'euros d'argent public que Bernard Tapie a pu renflouer ses caisses. Et
c'est avec cet argent-là qu'il a pu aider le groupe Hersant et son PDG,
exilé fiscal en Suisse, à faire la nique aux banquiers.
Déjà, la justice enquête sur les conditions de l'arbitrage financier
qui ont permis à l'homme d'affaires de retrouver sa surface financière.
Prochainement, une commission d'enquête parlementaire va tenter de faire
la lumière sur les conditions du rachat des titres du pôle sud du
groupe Hersant. Nous, journalistes de médias indépendants, tentons à
notre mesure d'éclairer ce moment de la vie locale. Mais, au-delà, cela
nous concerne tous, lecteurs, citoyens, élus. Dans quelques mois,
la campagne des élections municipales va battre son plein. Qu'il soit ou
non candidat, la présence même de Bernard Tapie dans le jeu politique
contribuera à polluer un débat déjà empoisonné par les relents de
corruption de l'affaire Guérini. Alors que Marseille se débat déjà dans la misère, que son image est durablement endeuillée par les règlements de compte, nos trois médias, Marsactu, Le Ravi et Médiapart, ont décidé d’organiser
une soirée exceptionnelle en défense de l’information indépendante et
de la liberté du débat public au Théâtre de La Criée, le lundi 11
février, à 20 heures. Outre Edwy Plenel et Laurent Mauduit de Médiapart, Michel Gairaud du Ravi,
des journalistes marseillais, de nombreuses personnalités et
représentants associatifs seront invités à intervenir. Venez nombreux, l'entrée est libre et sans réservation.
M.Montebourg saisit la justice AUJOURD’HUI Selon une information révélée par Le Monde, le Groupe Hersant Média (GHM), qui vient de céder à Bernard Tapie le contrôle de La Provence et de NiceMatin, fait l’objet d’une enquête préliminaire de la brigade financière.GHM est soupçonné d’«abus de biens sociaux» au préjudice des sociétésdu groupe. Les policiers vont notamment enquêter sur des transferts entre le groupe de presse, au bord de la liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir). Le ministreArnaud Montebourg est à la manoeuvre sur ce dossier : estimant que la gestion de GHM était jugée contestable, il a saisi le procureur de Paris dès le mois de décembre. D’autre part, le député Patrick Mennucci va soumettre au vote de l’Assemblée nationale le principe de la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’acquisition des journaux du Sud par Bernard Tapie. Pendant ce temps, l’homme d’affaires prend en main sa nouvelle acquisition et cherche un patron des rédactions pour La
Provence et Nice Matin........
Casse-tête pour la commission d'enquête sur Tapie et GHM
Entre deux séances houleuses à l'Assemblée sur le mariage pour
tous, le député socialiste Patrick Mennucci a mis la dernière main à la résolution demandant une commission d'enquête parlementaire sur
les conditions de l'entrée de Bernard Tapie au capital du Groupe
Hersant Médias. Pour l'heure, le texte est entre les mains des juristes
du groupe socialiste pour éviter d'empiéter sur la justice.
Cette dernière est en effet passée à la vitesse supérieure concernant
plusieurs affaires incidentes au dossier. Depuis septembre 2012, trois
juges du pôle financier parisien conduisent une information judiciaire
pour "usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit"
concernant les conditions de règlement du litige qui opposait Bernard
Tapie et le Crédit Lyonnais. Fin janvier, la brigade financière a mené
des perquisitions aux domiciles de Bernard Tapie et de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard.
Cette enquête s'intéresse donc à l'origine du retour de fortune de
Bernard Tapie qui lui ont permis de réaliser son entrée dans le capital
de GHM. Concernant la famille Hersant, comme l'a révélé Le Monde, le parquet de Paris vient de confier à la brigade financière une enquête préliminaire concernant des soupçons "d'abus de biens sociaux".
Or, si cette dernière procédure prospère et débouche sur une
information judiciaire, cela réduirait d'autant le périmètre de la
commission d'enquête parlementaire. Le député socialiste reconnaît que "la porte est étroite" mais se dit confiant : "La
commission d'enquête parlementaire a toujours sa raison d'être
notamment concernant les conditions de liquidation de la Comareg".
Hersant Média dans le collimateur de la justice, Tapie dans celui du Parlement
PARIS (AFP) - 05.02.2013 16:21 - Par Laurent HOUSSAY
Après la demande d'une commission d'enquête
parlementaire sur le rachat de plusieurs journaux par le tandem
Hersant-Tapie, c'est aujourd'hui la justice qui s'interroge et lance une
enquête préliminaire sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du
groupe de presse avant son changement de propriétaire.
Après la demande d'une commission d'enquête parlementaire sur
le rachat de plusieurs journaux par le tandem Hersant-Tapie, c'est
aujourd'hui la justice qui s'interroge et lance une enquête préliminaire
sur d'éventuels abus de biens sociaux au sein du groupe de presse avant
son changement de propriétaire.
Cette enquête préliminaire a été
ouverte par le Parquet de Paris et porte notamment sur des transferts
financiers entre le Groupe Hersant Média (GHM) et les héritiers de
l'empire de presse.
La décision du Parquet fait suite à un
"signalement" du ministre Arnaud Montebourg, qui aurait lui même été
informé par le Comité interministériel de restructuration industrielle
(CIRI), l'organisme chargé d'étudier des entreprises en difficultés,
selon Le Monde qui a révélé l'affaire. M. Montebourg s'est refusé à tout
commentaire.
Le Parquet a été informé début novembre 2012, alors
que se profilaient les premières offres de reprise de GHM au bord de la
faillite.
Bernard Tapie, finalement repreneur aux côtés de la
famille Hersant, estime "impossible" que le CIRI "d'aujourd'hui puisse
balancer des informations confidentielles sur une entreprise malade qui
vient le voir pour être soignée". "Une telle délation serait contraire à
la mission du CIRI et signerait la fin de la relation de confiance
entre les entreprises et les pouvoirs publics", a dit l'homme d'affaires
à l'AFP. Les enquêteurs s'intéressent notamment au sort du golf
Robert Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir), propriété personnelle de feu
Robert Hersant tombé dans l'escarcelle de GHM .
"GHM avait une
avance en compte courant de 15 M€ sur sa filiale propriétaire du Golf
Robert Hersant. Le 30 novembre 2011, les actionnaires familiaux ont
remboursé 10 millions à GHM pour le compte de la société propriétaire du
golf", explique-t-on de source proche de GHM, le tout validé par les
commissaires aux comptes.
Favoritisme
"Les 5 millions
restants ont été considérés comme représentant la contre-partie de
l'utilisation par GHM du Golf pour des opérations de promotion et de
relations publiques des activités du groupe et notamment de la Comareg"
(journaux gratuits), selon cette même source qui souligne que toutes ces
opérations "ont été expressément débattues lors des réunions tenues
sous l'égide du CIRI en octobre et novembre 2011, sans remarque
particulière du CIRI".
Le célèbre golf, qu'avait fait aménager feu
Robert Hersant, a finalement été racheté le 30 novembre 2011 par un des
fils du "papivore", Éric Hersant, pour 3,5 millions d'euros.
Par
ailleurs, à la demande du député PS des Bouches-du-Rhône Patrick
Mennucci, une commission d'enquête parlementaire doit être mise en place
courant février pour étudier les mécanismes ayant conduit au rachat par
Bernard Tapie de la moitié des titres de GHM pour 25 millions d'euros.
M.
Tapie avait qualifié de "tartufferie" le lancement d'une enquête
parlementaire et les questions autour de la reprise de GHM. "Ce n'est
que la reprise des délires de Mennucci qui n'intéressent que lui",
a-t-il commenté.
La commission d'enquête doit aussi se pencher sur
un éventuel favoritisme (toujours démenti par GHM) au profit de l'offre
Tapie-Hersant et au détriment du groupe belge Rossel, un temps
intéressé par les actifs de GHM. "Il n'y avait pas d'offre de Rossel qui
soit ferme, globale et financée, alors que l'offre de M. Tapie l'était
et que les fonds étaient placés sous séquestre", a répété la direction
de GHM. Enfin l'enquête, selon M. Mennucci, devrait remonter à la
question des emprunts réalisés par GHM en 2007 pour racheter des
journaux et s'intéresser aussi à la Comareg, groupe de gratuits repris
par GHM et victime d'une retentissante faillite au bout de deux ans.
Groupe Hersant : la commission d'enquête parlementaire en place courant février
La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin
de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux.
La commission d'enquête parlementaire chargée d'examiner les
conditions de la reprise du Groupe Hersant Médias (GHM) devrait être en
place au cours du mois, a indiqué mardi son instigateur, le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci. La résolution visant à cette installation doit être remise mardi en fin de journée au président du groupe PS à l'Assemblée Bruno Le Roux,
et la commission "dans le mois de février doit être constituée", a dit
le parlementaire marseillais, tandis que l'on apprenait l'ouverture en
parallèle par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour abus
de biens sociaux présumés dans la gestion de GHM.
Cette
préliminaire "confirme ce que je pense", a dit Patrick Mennucci : "Il y a
des vérifications à faire pour s'assurer que le Groupe Hersant Médias
était bien dans la situation de ne pas pouvoir payer ses remboursements
bancaires". L'enquête de la justice, ouverte à la suite d'un signalement
du ministre Arnaud Montebourg, vise notamment des flux financiers
suspects qui auraient permis au groupe de presse, au bord de la
liquidation fin 2012, d'abonder les comptes du golf Robert-Hersant de
Nantilly (Eure-et-Loire).
Changement de mandataire
La
commission parlementaire, elle, doit se pencher sur les conditions de
cession de GHM à Bernard Tapie associé à la famille Hersant. Selon
Patrick Mennucci, elle souhaite remonter à la question des emprunts
réalisés en 2007 ("comment ils ont été faits sans qu'il y ait eu de
garanties"), et s'intéresser aussi à la Comareg, achetée par GHM et
tombée en faillite au bout de deux ans. Sur les conditions de la cession
de GHM, la commission souhaite comprendre "pourquoi le tribunal de
commerce de Paris a changé de mandataire", pourquoi les journaux n'ont
pas été cédés séparément alors qu'ils ont individuellement plus de
valeur, et aussi étudier les conditions d'information des autres
repreneurs potentiels, a encore dit Patrick Mennucci.
Bernard Tapie et la famille Hersant ont repris les journaux du pôle sud de GHM (La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin),
après avoir offert à 50/50 une cinquantaine de millions d'euros pour
racheter les créances de GHM auprès des banques et ainsi apurer une
dette évaluée à 215 millions d'euros.
La justice enquête sur les mécomptes du groupe Hersant
Une enquête parlementaire sera aussi ouverte sur le rachat des journaux
du Sud du groupe Hersant Médias
par Bernard Tapie. | AFP/ANNE-CHRISTINE
POUJOULAT
Le groupe Hersant Média (GHM), comptant plus de 3000 collaborateurs, repris au mois de janvier par l'homme d'affaires Bernard Tapie et les héritiers Hersant, est désormais sous le coup de deux enquêtes distinctes. La justice a en effet décidé de s'intéresser de près à la gestion de GHM, propriétaire de plusieurs journaux en France : Nice-Matin, La Provence, sans compter diverses publications outre-mer comme France-Antilles. Le parquet de Paris vient de confier une enquête préliminaire à la brigade financière.
Les policiers sont saisis de présomptions d'"abus de biens sociaux", au préjudice des sociétés
du groupe Hersant Média (GHM). Ils vont notamment enquêter sur les flux
financiers suspects entre le groupe de presse, au bord de la
liquidation fin 2012, avant sa reprise, et le prestigieux golf Robert-Hersant de Nantilly (Eure-et-Loir).
L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE
En parallèle, une commission d'enquête parlementaire devrait voir le jour dans quelques semaines, afin de tirer
au clair les conditions de la reprise définitive du groupe de presse
par M. Tapie et les héritiers Hersant, actée le 14 janvier par le
tribunal de commerce de Paris. Le député socialiste des Bouches-du-Rhône
Patrick Mennucci, candidat déclaré à la mairie de Marseille, vient de terminer son projet de résolution en ce sens, document dont Le Monde a eu copie.
Les policiers agissent quant à eux à la suite d'un signalement du ministère du redressement productif, dirigé par Arnaud Montebourg, sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale. Celui-ci prévoit que toute autorité constituée, tout officier
public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert
la connaissance d'un crime ou d'un délit, est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.
En l'occurrence, c'est le comité interministériel de restructuration
industrielle (CIRI), qui a indiqué à M. Montebourg l'existence
d'éventuels abus de biens sociaux au sein de GHM, alors en pleine
déconfiture financière.
M. Montebourg a donc signé dès le mois de décembre 2012 un
signalement sur la base de l'article 40, mettant en cause auprès du
procureur de Paris la gestion de GHM par les héritiers de l'ancien
magnat de la presse, Robert Hersant."J'ai saisi la justice, a confirmé M. Montebourg au Monde, car nous avions là un groupe dirigé par un exilé fiscal, M. Philippe Hersant, dont la gestion était jugée contestable. Nous avons fait notre travail."
14 MILLIONS D'EUROS DANS LE GOLF ROBERT-HERSANT
Les policiers vont notamment s'attacher à retracer les flux financiers, de l'ordre de 14 millions d'euros selon le CIRI, qui auraient permis d'abonder
les comptes de la SCI Golf de Nantilly. Le superbe club house du golf,
et les installations sportives, plusieurs dizaines d'hectares plantés
d'essences rares appartenant à la famille
Hersant, auraient ainsi bénéficié d'aménagements somptuaires, alors que
les journaux étaient sur le point de disparaître, en 2012, et que la
Comareg, éditrice notamment de Paru-Vendu, liquidée en 2011, avait
laissé 1650 salariés sur le carreau.
Sollicité par Le Monde, MeDavid de Pariente, le conseil de la famille Hersant, a indiqué que "le golf, public, a toujours fait partie du groupe Hersant. Il a ensuite été racheté par Eric Hersant
[l'un des petits-fils de Robert Hersant], et sorti de GHM à la demande
des banques créancières, qui ont également obtenu le remboursement des
flux financiers consentis en sa faveur. Il n'y a aucune illégalité dans
l'affaire".
Cette enquête préliminaire, gérée par le parquet, ne devrait pas empêcher la création d'une commission, voulue par le député Patrick Mennucci.
En effet, seule l'ouverture d'une information judiciaire, confiée à un
juge d'instruction, obligerait, selon les textes en vigueur, le pouvoir législatif à cesser ses travaux. M. Mennucci va donc soumettre
au vote de l'Assemblée nationale le principe, déjà arrêté par le groupe
socialiste, de la création d'une commission d'enquête parlementaire,
qualifiée par avance de "tartufferie" par Bernard Tapie, le 16 janvier.
"UN FAVORITISME OUTRANCIER ?"
"La commission d'enquête devra vérifier si la liberté du commerce
n'a pas été malmenée par un favoritisme outrancier à l'égard des
acquéreurs seuls en capacité de connaître pleinement le dossier, précise le projet de résolution du parlementaire. Des accords secrets ont-ils été conclus par le tandem Tapie-groupe Hersant Média avec d'autres concurrents pour qu'à terme ces derniers
bénéficient d'une vente préférentielle lors du démantèlement du groupe ?
Enfin, la présente commission s'interrogera également sur l'origine des
sommes investies par Bernard Tapie."
Une dernière phrase lourde de sous-entendus, puisqu'elle vise en fait
la procédure d'arbitrage, aujourd'hui contestée, qui a permis à M.
Tapie d'obtenir
en 2008 403 millions d'euros, dans le cadre du conflit lié au passif du
Crédit lyonnais. Deux enquêtes judiciaires distinctes, l'une devant la
Cour de justice de la République, l'autre devant des juges de droit
commun, sont ouvertes pour, notamment, "détournements de fonds publics, faux, recel et complicité de ces délits".
Désormais donc, outre l'origine de sa fortune, les circonstances dans
lesquelles M. Tapie a pu acquérir GHM intéressent la justice. En effet,
17 banques créancières ont abandonné 165 millions d'euros dans la
reprise du groupe par un tandem composé de trois héritiers de Robert
Hersant et de l'homme d'affaires Bernard Tapie, deux parties associées à
parité. Les partenaires apportent un total de 51 millions d'euros dans
l'affaire, comprenant diverses garanties. Philippe Hersant, l'un des
fils de Robert Hersant, reste ainsi à la tête de son groupe, tout en
ayant effacé ses dettes.
UN TOUR DE PASSE-PASSE
Un tour de passe-passe qui a engendré un affrontement très médiatique, mais aussi politique, entre MM. Tapie et Montebourg. Le pouvoir socialiste, et notamment l'Elysée, très inquiet de voir l'homme d'affaires revenir troubler l'échiquier politique, en particulier à Marseille, a d'abord tenté de contrer l'offensive de M. Tapie, en suscitant plusieurs candidatures concurrentes.
De quoi déclencher la colère de l'ancien patron de l'OM, qui a assuré publiquement à plusieurs reprises n'avoir aucunement l'intention de conquérir la mairie de Marseille. Il a dénoncé une intervention politique, tenté de joindre M. Montebourg et même l'Elysée, en menaçant de publier un enregistrement audio censé prouver ses assertions. "C'est la mission même du CIRI que de trouver des solutions, les meilleures possibles pour redresser le groupe, assure M. Montebourg. D'ailleurs, M. Tapie a amélioré son offre après notre intervention. Nous gardons un œil sur cette affaire."
L'offre concurrentielle la plus aboutie a été menée par le groupe
belge Rossel, qui avait déjà repris plusieurs journaux du nord de la
France appartenant à GHM. Mais l'épisode de la Comareg, et l'éventualité
de voir quelques-uns des 1650 salariés licenciés se retourner sur le plan judiciaire contre le repreneur, aurait refroidi les ardeurs de Rossel. Du coup, M. Tapie, après avoir renoncé à se porter acquéreur, a déposé in extremis une nouvelle offre, en décembre 2012, lui permettant de l'emporter sur le fil.
Dans un communiqué publié le 14 janvier, jour de l'homologation par
le tribunal de commerce de Paris de l'accord de conciliation conclu le
19 décembre 2012 entre la famille Hersant et Bernard Tapie, GHM
affirmait que "le futur du groupe [était] désormais assuré" et qu'il allait "pouvoir engager les moyens nécessaires à la relance"
de ses titres. Le groupe assurait que la réalisation des opérations
bancaires et l'augmentation de capital seraient finalisées au plus tard
le 15 février 2013.
Le golf de Nantilly était la dernière folie de Robert Hersant. En 1966, le "papivore" achète un terrain de 3000 m2
dans la vallée de l'Eure, à Ivry-la-Bataille, d'abord pour y bâtir une
maison. En 1991, il acquiert de nouveaux terrains dans le hameau voisin
de Nantilly. Son but est de transformer son golf en un parcours de 18
trous. Ce sont des flux financiers au bénéfice de cet établissement qui
sont aujourd'hui au cœur de l'enquête préliminaire ouverte par le
parquet de Paris.
Jusqu'à la fin de sa vie, Robert Hersant s'est consacré à
l'embellissement de la propriété, multipliant les projets, modifiant
sans cesse les maquettes du golf dans ses bureaux parisiens, comme le
racontent Elizabeth Coquart et Philippe Huet dans Le Monde selon Hersant
(Ramsay, 1997). Il veut en faire le plus beau golf d'Europe. Pour cela,
il dépense une fortune. Il choisit les matériaux les plus nobles, les
essences les plus rares. Il sélectionne lui-même chaque végétal, apporte
un soin particulier à marier les couleurs. Comme François Mitterrand,
Robert Hersant a une passion pour les arbres. Certains en plaisantent: "Le papivore est devenu herbivore..."
La maison d'Ivry-la-Bataille est aussi le lieu de réunion de la tribu
au grand complet. Robert Hersant, qui a été marié trois fois, y
rassemble pour la nouvelle année épouse et ex-épouses, enfants de son
premier et de son deuxième mariage, ainsi que les filles de sa dernière
femme, qu'il a adoptées.
Pour ce premier numéro, Les Infiltrés se
sont intéressés à un "système" que tout le monde connaît, mais dont
personne ne peut imaginer l’univers kafkaïen : Pôle emploi. Un sujet
d’actualité s’il en est, au moment où le nombre de demandeurs d’emploi
ne cesse d’augmenter.
Aujourd’hui, Pôle emploi accompagne plus de 3 millions de personnes,
presque un million de plus qu’il y a quatre ans au moment de sa
création. Pour faire face à cette vague, l’organisme a recruté des
agents en CDD d’un an dans le courant de l’année 2012.
L’une
de nos journalistes a réussi à intégrer une agence importante d’une
grande ville française : une embauche sans vraie sélection et avec une
formation sur le tas. Dans le même temps, l’agence remerciait des agents
formés qui finissaient un CDD de deux ans…
Jour après jour, cette infiltrée a découvert la réalité du quotidien
des conseillers de Pôle emploi, en sous-effectifs chroniques, écrasés
par la bureaucratie et des directives inapplicables, parfois à la
violence, et scandalisés par la politique du chiffre. Elle a découvert
comment le système "oubliait des chômeurs" jugés incasables, et dont
aucun conseiller ne suivait le dossier. Et pourtant les agents font
régulièrement preuve de dévouement et n’hésitent pas à trouver des
solutions aux demandeurs d’emploi grâce à une bonne dose de système D.
Parallèlement à ce tournage en infiltration, une autre équipe de
journalistes a, durant quatre mois, fait des demandes officielles de
tournage dans une agence Pôle emploi pour pouvoir rencontrer des agents,
discuter de leurs conditions de travail et les filmer dans leurs
activités. Ces demandes à la direction de la communication de Pôle
emploi n’ont pas abouti, l’organisme ne souhaitant pas donner
d’autorisation de tournage…
INTERVIEW DU REDACTEUR EN CHEF
Jean-Paul Billaut travaille à l’agence CAPA depuis
1989. Tour à tour journaliste reporteur d’images, cameraman, réalisateur
et rédacteur en chef, il reprend les rênes du magazine d’investigation Les Infiltrés, dont France 2 s'apprête à diffuser la troisième saison durant le mois de février. Explications.
Les Infiltrés reviennent pour une troisième saison. A quoi vous attaquez-vous cette année ?
Nous allons commencer par nous intéresser à Pôle emploi, un sujet
d’actualité s’il en est. Aujourd’hui, Pôle emploi accompagne plus de
trois millions de personnes. Presque un million de plus qu’au moment de
sa création, en décembre 2008. L’une de nos journalistes a réussi à se
faire embaucher dans une agence importante d’une grande ville française.
En infiltrant Pôle emploi, on prend conscience de l’absurdité des
réglementations, des changements successifs, des organisations et des
méthodes de travail qu’on impose aux agents de Pôle Emploi. On réalise
combien le système est absurde et pousse les agents à trouver des
parades, ne serait-ce que dans le cas du suivi mensuel personnalisé pour
lequel ils ne disposent que d’une demi-journée par semaine. Un temps
bien insuffisant pour rencontrer les cent cinquante chômeurs, dont
chaque conseiller à la responsabilité. Et même si les agents ont mis en
place un suivi téléphonique pour compenser ce manque de temps, cela ne
fonctionne pas davantage. Notre infiltrée s’est retrouvée face à des
agents qui avaient le sentiment de ne rien maîtriser.
Et pourtant, ils se démènent, ils cherchent des solutions...
C'est ce qui est formidable dans cette situation un peu kafkaïenne. Ces
agents sont très investis. Ils restent à l'écoute des chômeurs et se
décarcassent pour trouver des solutions. Tous ont envie de bien faire,
mais le système ne leur permet pas de faire correctement leur travail,
de s’épanouir et de savoir s’ils ont servi à quelque chose.
En 2009, lors de la remise du Laurier Information TV, Hervé
Chabalier avait dit que « Les Infiltrés dénoncent un certain désordre
établi, qui ne peut prospérer que sous les paravents de la dissimulation
»… Une citation très à propos lorsqu’on découvre ces images.
Complètement. Dans le cas de Pôle emploi et des autres numéros diffusés
cette année, on comprend qu’on n’est pas face à des comportements
délictueux et indignes, mais que c’est bien le système qui est
responsable de ces situations. C'est un système qui broie autant les
usagers que les agents.
Aviez-vous imaginé découvrir une telle situation en préparant le sujet ?
On avait une petite idée, mais on n'imaginait pas que le diable se
nicherait dans les détails. En nous retrouvant au cœur du système, on a
pu découvrir certaines incohérences et comprendre pourquoi cela
dysfonctionnait parfois. On a réalisé qu’une institution telle que Pôle
emploi peut maintenir ses agents dans la précarité en décidant
d’embaucher de nouveaux conseillers qui ne sont pas formés, tout en
remerciant des personnes expérimentées, dont les contrats arrivent à
échéance. Ces agents, qui ont en charge des personnes en grande
précarité, peuvent se trouver eux-mêmes dans une situation instable et
vulnérable.
Dernière question : qu'est-ce qu'un bon infiltré ?
Une personne capable d'exercer son métier, en l'occurrence celui de
journaliste, tout en ayant la capacité de s'adapter très rapidement aux
codes de l'organisation qu'elle intègre. Savoir attendre, être
opportuniste, profiter d'une conversation pour en savoir plus sans
éveiller de soupçons.