Les salariés de "Nice Matin" ont accepté de se défaire de la participation de 50 % détenue dans le capital de "Corse-Matin". - Laurent GRANDGUILLOT/REA |
Le journal corse passe sous contrôle du quotidien de Bernard Tapie. Les salariés de "Nice-Matin" lui ont cédé les 50 % du capital qu'ils détenaient.
Pour sauver "Nice-Matin", les salariés n’ont pas
hésité à accepter de se défaire de la participation (50 %) au
capital de "Corse-Matin", seul quotidien bénéficiaire du
groupe. La négociation menée avec Bernard Tapie prévoit en effet
que "La Provence", dont l’homme d’affaires est
actionnaire majoritaire, apporte à la SCIC un soutien financier de
8 millions d’euros, sous forme d’avance remboursable en
contrepartie de promesses de cession d’actifs immobiliers, des murs
d’agence, et des titres de Corse Presse détenus par le groupe
Nice-Matin à parité avec La Provence.
Né en 1999 du rapprochement des rédactions de "La Corse"
(groupe La Provence) et de "Corse-Matin" (Groupe
Nice-Matin), imposé par le groupe Hachette Filipacchi Médias qui
voulait constituer un grand groupe de presse quotidienne dans le
sud-est, le quotidien corse a été cédé avec les autres titres au
groupe Hersant Média en 2007. En difficulté, Philippe Hersant a
fait appel à Bernard Tapie qui est entré au capital en janvier 2013
à hauteur de 50 % en apportant 25 millions d’euros.
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Une bonne affaire pour Bernard Tapie
Rapidement en désaccord les deux hommes d’affaires ont choisi
de scinder le groupe début 2014. Bernard Tapie a gardé "La
Provence" et 50 % de "Corse-Presse", Philippe
Hersant, le groupe Nice-Matin et 50 % de "Corse Presse".
L’accord intervenu avec les salariés de "Nice-Matin"
permet à Bernard Tapie de récupérer la totalité du capital de
"Corse Presse". Bernard Tapie précise (voir encadré) que
le résultat a atteint 4,5 millions d’euros en 2013, mais
qu’il sera juste à l’équilibre cette année.
En 2012, le
bénéfice s’est élevé à 758.000 euros.
La diffusion payée du quotidien ne cesse de baisser d’une année
sur l’autre : elle était de 38.027 exemplaires (OJD) en
juin 2014, en baisse de 3,72 % par rapport à l’année
précédente.
Un temps irrités par une démarche dont ils ont été tenus à
l’écart, les syndicats du quotidien corse se sont finalement
prononcés en faveur du patron de "La Provence",
« convaincus que l’avenir de Corse Presse ne doit dépendre que
d’un seul actionnaire ». C’est donc une bonne affaire pour
Bernard Tapie, peut-être pas pour le groupe Nice-Matin qui se défait
d’un actif rentable. Deux groupes de presse quotidienne peuvent-ils
cohabiter dans le sud-est ? C’est aussi sur ce terrain que les
repreneurs de "Nice-Matin" devront faire leurs preuves.
Christiane Navas / Correspondante à Nice |
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