vendredi 7 février 2014

Vendredi 07 Février 2014 - LES ECHOS : Groupe Hersant Média cède le contrôle de « Nice-Matin »

Associé à un fonds,
l'élu niçois Jean Icart achète le titre.
GHM, l'actuel propriétaire, conserverait
20 % du nouveau holding.

© Droits Réservés
C'est la fin d'un long suspense pour les salariés de « Nice-Matin ». La direction a annoncé hier la prise de contrôle du quotidien régional par l'élu niçois Jean Icart, conseiller général et municipal divers droite, associé à un fonds d'investissement privé européen, spécialisé dans l'immobilier de montagne et les yachts de luxe, dont le nom est tenu secret. C'est une énorme surprise pour les salariés. Un nouveau holding baptisé « Nice Morning », dont Groupe Hersant Média, l'actuel propriétaire du titre, conserverait 20 %, serait créé. «  Un soutien financier de l'ordre de 20 millions d'euros sera apporté au groupe dans les semaines à venir », précise la direction de « Nice-Matin ». Le journal évite ainsi le redressement judiciaire.
A quelques semaines des élections municipales, la nouvelle de la prise de contrôle de « Nice-Matin » ne devrait cependant pas manquer d'attirer l'attention de Christian Estrosi, l'actuel maire de Nice, vice-président de l'UMP, candidat à sa réélection. Car, à soixante-sept ans, son ancien collaborateur Jean Icart fait aujourd'hui campagne contre lui. La perspective de voir le principal journal local tomber entre les mains de l'un de ses opposants n'est certainement pas une bonne nouvelle pour le maire. «  Jean Icart a fait part de sa décision de démissionner de tous ses mandats politiques et de ne pas se présenter à la prochaine élection à la mairie de Nice », affirme néanmoins la direction de « Nice- Matin ». Elu à Nice depuis vingt ans, Jean Icart devait mener une liste commune pour les municipales avec Jacques Peyrat, ancien maire auquel avait succédé Christian Estrosi en 2008. Mais le premier a mis fin à leur alliance fin 2013. Le second aurait appris la nouvelle... en lisant « Nice-Matin ».

128 postes supprimés

Au cours d'un comité d'entreprise extraordinaire, hier, a été présenté un accord entre les salariés et la direction sur un plan social qui prévoit la suppression de 128 postes d'ici à fin 2015, contre 150 réclamés au départ par la direction. Au total, le plan coûterait à lui seul une quinzaine de millions d'euros. Mais le journal a besoin de davantage pour financer ses développements futurs.
De son côté, Philippe Hersant cède un journal de plus et il ne lui reste désormais que le pôle France-Antilles et une participation de 50 % dans le très rentable « Corse-Matin », aux côtés de Bernard Tapie avec qui il était encore récemment coactionnaire de « Nice-Matin » et de « La Provence ». Les deux hommes ont depuis rompu leur alliance, ne restant associés que dans « Corse-Matin », tandis que Bernard Tapie prenait le contrôle de « La Provence ».
Fabienne Schmitt

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