Groupe Hersant Média :
vers une vente par appartements
Un protocole entre les banques, la famille Hersant actionnaire et le management devrait entériner le principe d'une cession dans les prochaines semaines, sous l'égide d'un conciliateur.
Les discussions ont repris de plus belle entre le groupe Hersant Média (GHM) et ses banques créancières. Après le retrait en juin du belge Rossel, qui devait participer au redressement du groupe par le biais d'une société commune, le groupe de presse régionale pourrait finalement être cédé progressivement, par appartements : un protocole devrait être signé dans les semaines qui viennent pour entériner le principe d'une cession, entre les banques, les actionnaires du groupe familial et le management.
Fin juillet, le président du
Tribunal de Commerce a mis fin à la mission de mandataire ad hoc de
Laurence Lessertois et nommé l'administrateur judiciaire Christophe
Thévenot comme conciliateur. Objectif, trouver un terrain d'accord entre
les 17 banques créancières, auxquelles GHM doit rembourser 215
millions d'euros. Il avait fixé pour cela une échéance au 30 septembre,
« qui pourrait être prolongée, le temps que le protocole soit signé », espère un acteur du dossier.
Au
cours de l'été, le groupe a finalement apporté la trésorerie nécessaire
aux journaux en difficulté, ce qui a permis d'éviter le redressement
judiciaire. En particulier, « L'Union » de Reims et les autres
quotidiens du pôle CAP (Champagne Ardennes Picardie), menacés de
cessation de paiement, peuvent tenir jusqu'à la fin de l'année.
Aucun intérêt à « brader »
Un
nouveau délai qui laisse du temps pour susciter des offres de reprise
sur les différents pôles, voire les différents journaux, du groupe : CAP
(« L'Union » etc), PACA (« Nice Matin », « Corse Matin », « La
Provence »), « Les Nouvelles Calédoniennes », et France Antilles. Car
l'objectif est désormais de céder les actifs restants afin de rembourser
les banques, même s'il est d'ores et déjà clair qu'elles ne
retrouveront pas leur mise. Une cession en bloc de GHM a aussi été
envisagée, mais il semble plus difficile de trouver un acquéreur unique à
un prix satisfaisant. «
GHM prendra son temps. Ni les actionnaires ni les banques n'ont intérêt à brader ! », insiste un proche du groupe.
Le
processus formel n'est pas encore lancé. Une banque devrait être
mandatée pour conduire les cessions. Mais des contacts informels ont
déjà été pris, et des marques d'intérêt, voire des propositions
formalisées, ont été enregistrées. La cession des « Nouvelles
Calédoniennes », qui intéresse plusieurs groupes locaux, pourrait
intervenir avant la fin de l'année.
Le
belge Rossel aurait tenté de nouvelles approches, notamment sur
« L'Union ». La ministre de la culture Aurélie Filippetti a même déclaré
mardi matin au Sénat qu'il « semblait toujours le mieux placé »
sur le titre, en réponse à une question du sénateur de la Marne
René-Paul Savary. Le nom du groupe Ebra (« Le Progrès », « Le Dauphiné
Libéré »), détenu par le Crédit Mutuel de Michel Lucas, est aussi
régulièrement cité, en particulier sur les journaux du sud de la France.
«
Les groupes établis comme Ebra ou Rossel, susceptibles de faire jouer
des synergies, ont clairement plus d'intérêt que d'autres à reprendre
des actifs de GHM », rappelle Jean-Clément Texier, banquier spécialiste de la presse. Mais toute offre sérieuse sera étudiée avec attention.
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